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Quand le ministère de la Culture ne respecte pas ses engagements...
Publié dans Le Temps le 01 - 08 - 2015

Le coup d'envoi du festival de Dougga fut un succès public. En effet, l'idée d'organiser un carnaval à travers la ville de Téboursouk a non seulement attiré petits et grands mais aussi suscité une atmosphère de fête que la ville n'avait pas connu depuis longtemps.
Le seul festival international du nord-ouest mis en échec
Fondé en 1924, le festival de Dougga et l'un des plus anciens de Tunisie et la manifestation culturelle la plus importante dans le nord-ouest. Aucun festival dans toute cette région n'a l'envergure internationale de celui de Dougga qui rayonne sur Béja, El Kef, Siliana et aussi Jendouba.
C'est dire l'importance stratégique de ce festival pour la culture dans la région. C'est dire aussi son importance symbolique par rapport aux Tunisiens du nord-ouest, largement exclus du domaine culturel. Depuis le rayonnement perdu du festival de Tabarka, il ne reste plus que la relance de celui de Dougga pour redonner quelques couleurs culturelles à toute une région. De plus, une équipe jeune a pris en main le festival de Dougga tout en ayant pris le soin de mettre toutes les cartes de son côté en intéressant quelques sponsors tout en comptant essentiellement sur la subvention promise par le ministère de la Culture.
Seulement, personne parmi les jeunes animateurs du festival de Dougga ne pensait que le ministère allait promettre sans tenir sa parole, mettant le festival en situation d'échec et ses animateurs dans l'embarras le plus total.
Deux spectacles annulés à cause de la défaillance du ministère
Un festival, c'est comme un château de cartes que menacerait en permanence un effet domino. Soit les animateurs de la manifestation font de la cavalerie et s'engagent tout en sachant qu'ils ne pourront pas tenir soit ils gèrent au plus près en évitant de s'engager dans les sables mouvants vers lesquels on les pousse parfois.
De nos jours, ayant perdu confiance en la parole du ministère, un grand nombre d'artistes exigent d'être payés rubis sur l'ongle, quitte à dénoncer les contrats en dernière minute lorsqu'ils pressentent qu'il leur faudra trimer contre la bureaucratie pendant de longs trimestres pour percevoir leurs émoluments.
Ce cas de figure incite certains directeurs de festivals à ne pas tirer le diable par la queue afin d'éviter le pétrin que pourrait occasionner une défaillance toujours possible du ministère censé les soutenir. En général, cette défaillance consiste à accorder une subvention tout en ne la versant que bien plus tard, lorsque les carottes sont cuites.
En clair, cela signifie que la bureaucratie pléthorique du ministère de la Culture est incapable de verser à temps une subvention due à un petit festival lorsque simultanément, elle paie cash et à coups de centaines de milliers de dinars les artistes invités par les grands festivals. Ce flagrant délit de favoritisme est malheureusement une manière indirecte de liquider la culture dans les régions les plus défavorisées. Qu'elle soit le fait du ministère de la Culture est proprement inquiétant et souligne bien l'inégalité des chances selon que l'on soit proche ou périphérique par rapport au centre de décision.
Bateaux ivres, dérives et errements
Maintenant, le festival de Dougga sur lequel compte toute une région est en situation d'échec et on ne sait plus s'il pourra aller à son terme dans cette opacité financière entretenue par le ministère de la Culture. Les jeunes de la région sont profondément déçus par le double standard qui règne en matière de financement des festivals.
Alors que la jeunesse du nord-ouest se réjouissait de pouvoir suivre un concert de Nour Chiba et une hadhra de Sfax pour 5 dinars seulement, ce gage de proximité culturelle vient de voler en éclats à cause de la légèreté qui règne dans un ministère de la culture plus soucieux des paillettes et des tapis rouges que de la parole donnée à toute une région. Ce qui est proprement scandaleux et démontre encore plus la dérive de ce ministère qui ressemble de plus en plus à un bateau ivre. Pauvre culture, elle n'est jamais tombée si bas... Dire que le ministère dirigé et pensé par Mahmoud Messadi et Chedli Klibi est devenu une sorte de ministère des starlettes et des cachets faramineux payés aux vieux chevaux sur le retour et aux has been de toutes les scènes étrangères.
Deux actions s'imposent aujourd'hui: d'abord, honorer en toute urgence et toutes affaires cessantes la parole donnée au festival de Dougga pour qu'il puisse lui-même respecter ses engagements devant une région délaissée et en colère. Ensuite, il sera temps d'ouvrir enfin non pas le dossier des festivals mais celui du ministère lui-même afin que les errements que nous observons depuis quelques mois ne deviennent pas la régle de gestion d'un département stratégique mis en échec par les incapacités de ses premiers responsables.
Car si l'état de la culture est inquiétant, celui du ministère devient carrément troublant...


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