Si Bourguiba au lendemain de l'Indépendance où tout était à faire ou à refaire, avait attendu les avis des « commissions » (Allijan) ou des membres influents des associations, nous serions encore au stade d'un pays comme la Somalie ou le Soudan. Que dire aujourd'hui ! Grâce à Dieu et ses « serviteurs » zélés et à la Démocratie participative et sans limites, nous avons à faire à plus de 17.000 associations qui revendiquent leur « droit » de participer à la gestion des affaires de la cité et d'avoir un impact direct sur les choix politiques économiques et sociaux à tous les niveaux de la conception, de l'exécution et du contrôle ! Et à qui mieux... mieux ! Quelqu'un me disait sur un ton de l'humour bien tunisien : « Allah Yardha Aâlik Ya Rajel Oummi Louwel .. » (Dieu protégez le premier mari de ma mère !) Par conséquent en plus de notre administration tentaculaire et connue mondialement pour couper les cheveux en mille, et déprimer les plus enthousiastes des investisseurs et des promoteurs, nous devons subir les tracasseries de ces milliers d'Associations, Ligues, Observatoires... et j'en passe, qui du matin au soir demandent au Président de la République et au Gouvernement d'annuler telle ou telle décision, de retirer tel ou tel projet de loi etc... etc... De quoi mettre l'exécutif sur chaise roulante, et en faire un handicapé moteur incapable de gouverner ! La Démocratie doit-elle être synonyme d'inertie au nom de la « Consultation » populiste à durée illimitée ! Je ne le pense pas. Bien au contraire il est du devoir du gouvernement de limiter au maximum la rétention bureaucratique à la base de toutes les dérives y compris la « petite » corruption. J'ai souvent parlé des dossiers-projets qui moisissent dans les tiroirs de certains Ministres du « développement » et des gouverneurs. Il y en a certes qui sont confrontés à des problèmes assez délicats, fonciers et d'infrastructure, mais pour la grande majorité de ces « dossiers » en berne, le problème est lié à la volonté politique d'une part et à une technique et méthode de gestion de ces « dossiers », inadaptée et totalement improductive. Je me rappelle de la méthode « Nouira » des années 1970, où il a hérité d'une montagne de problèmes de ce genre. Le mot d'ordre à MM. Les Ministres et gouverneurs : « Allez au cas par cas et dans le détail » ! A mon humble avis, cette même méthode est toujours opérante, efficace et permet de gagner beaucoup de temps et d'argent, pour créer la nouvelle dynamique tant attendue. La plupart des « dossiers gelés » nécessitent l'intervention de plusieurs départements ministériels en plus des gouverneurs. A ma connaissance aucun problème au monde n'est insoluble, pourvu qu'on s'attelle à le résoudre avec détermination et pragmatisme ! Les Ministres des plans « Bourguibiens » (quelle pointure !) n'étaient pas tous des génies créateurs, mais des hommes de conception et de terrain. Il faut aller au « problème » et non pas l'attendre. C'est un peu le : « Si tu ne vas pas à Lagardère... Lagardère ira à toi ». Aujourd'hui plus que jamais la Tunisie a besoin de réalisme avec une des bâtisseurs au niveau de la planification en plus du possible et du réalisable, mais vite ! Continuer à voir et à gérer l'accumulation des « dossiers gelés » auxquels s'ajouteront chaque jour chaque mois et chaque année, d'autres plus pressants et plus frustrants, c'est faire du surplace pour ne pas dire marcher à reculons. Alors que faire ! Prendre le taureau par les cornes. Donner à MM. Les Ministres gouverneurs et autres grands responsables, des « feuilles de route » avec « compte à rebours » et une limitation dans le temps avec une obligation de résultats. Les « dossiers gelés » devraient trouver solution pratique et rapide, au cas par cas, avec coordination opérationnelle et exécutive dans les mois qui viennent avec pour seuil limite la fin de 2016 au maximum ! Le nouveau plan fin prêt d'ici là pourrait démarrer sur du neuf et non trainer les pattes avec les « camards boiteux » et autres projets ayant subi les malheurs d'une administration centrale et régionale inefficace depuis des décennies (je dis bien des décennies !) Encore une fois la vocation d'un gouvernement c'est de gouverner même... en Démocratie ! La vocation des associations n'est pas « exécutive » mais indicative et d'orientation, dans le cadre de leurs statuts, (réels... et pas fictifs S.V.P.) et de la loi ! Mes chers amis, il y a un seul Premier Ministre dans ce pays et son siège social est à la Kasbah ! Alors... à chacun son boulot ! Aidons-le à faire avancer les choses avec un minimum de sérénité et de paix sociale. Mais d'ores et déjà nous sommes en droit d'attendre une dynamique nouvelle et soutenue pour décongeler les projets dormants, comme point de départ, en attendant le prochain plan. Les Ministères du développement, la grande et éternelle interrogation, doivent être des locomotives avec une vision pratique et d'impact réel sur le terrain. L'ère des bureaux d'études ministériels, attachés aux « rapports » en milliers de pages est révolue. Place au pragmatisme et à l'action directe ! K.G