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Quand l'Afrique mise sur l'art
Publié dans Le Temps le 23 - 08 - 2015

Du Bénin à l'Angola, en passant par le Cameroun, le continent se structure et sème pour l'avenir. Revue de détail d'un univers pluriel qui se bonifie.
Rares, très rares sont les pays du continent africain qui misent sur l'art pour le développement, à part sans doute les géants de l'Afrique du Sud et du Nigeria. Devant le manque d'initiative de l'Etat, des femmes et hommes fortunés, des professionnels passionnés et des artistes militants changent le paysage en faisant de l'art une route d'avenir et de dialogue avec le monde, chacun à sa façon. C'est le cas de Sindika Dokolo, qui, depuis l'Angola où il réside, est à la tête d'une phénoménale collection africaine d'art contemporain et classique, et a créé la fondation qui porte son nom. C'est celui de Marie-Cécile Zinsou, fille du nouveau Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou.
Elle est à la tête de la fondation de Cotonou (Fondation Zinsou), lancée il y a dix ans avec le compagnonnage de l'artiste béninois Romuald Hazoumè. En effet, les artistes sont souvent les premiers combattants sur le continent, à l'instar de Barthélémy Toguo, qui a fondé un musée d'art contemporain dans son Palais du Facteur Cheval camerounais. Ces trois aventures sont les exemples d'innombrables et diverses initiatives - la Fondation Donwahi en Côte d'Ivoire, celle de Kamel Lazaar au Maghreb, etc. - qui émanent du continent africain par la voie de l'art contemporain dans un monde globalisé. Elles sont liées à la réappropriation de son histoire de l'art et écrivent un nouveau chapitre de l'histoire.
Sindika Dokolo : au nom de l'art puissant
Ce quadragénaire charismatique né au Congo, du premier banquier de l'ex-Zaïre et d'une infirmière danoise de la Croix-Rouge, élevé chez les jésuites à Paris, est un visionnaire et un militant de l'art pour l'Afrique : « Notre chance passe par la culture et par l'art. » La sienne est d'avoir les moyens de ses ambitions, entrepreneur marié à la femme d'affaires Isabel dos Santos, fille du président angolais. Sindika (qui signifie « l'envoyé » en kikongo) a déjà reçu de son père une sensibilisation à ce qu'il nomme l'art « classique » africain : « Plus chic que arts premiers, vous ne trouvez pas ? » Avec son ami le galeriste bruxellois Didier Claes, il enrichit la collection paternelle et rachète des masques volés au cours de l'histoire pour les rendre au musée de Luanda. « Picasso a parlé de sa découverte d'un art de l'exorcisme. Cet art puissant est dans l'ADN de l'Afrique, mais n'appartient pas seulement aux Africains ni à une époque donnée. Ma collection est pensée en continuité entre le passé et le présent, à travers ce critère. » Dokolo trouve cette puissance chez Basquiat, Barcelo, ou chez son cher Kendell Geers, plasticiens que l'on retrouve parmi les quelque 5 000 oeuvres de sa collection, sans oublier son pilier, Fernando Alvim, l'artiste angolais auquel il doit son engagement dans l'aventure de l'art contemporain en 2003. La fondation voit le jour en 2005, soutenant des initiatives qui marquent la contribution de l'Afrique à l'art et l'intègrent dans les circuits (du pavillon africain à la Biennale de Venise, en 2006, en passant par la Foire de Londres 1.54). Elle finance la Triennale d'art contemporain à Luanda (la prochaine s'y ouvre en novembre). En attendant d'y voir naître le musée de ses rêves, Sindika Dokolo a installé à Porto, où une partie de sa collection vient d'être exposée, le siège hors Afrique de sa fondation.
Sans lui, est-ce que l'entreprise de Marie-Cécile Zinsou aurait été si fulgurante ? À 21 ans, née et ayant grandi en France, la voilà qui débarque au pays du père pour y implanter une fondation familiale d'art contemporain à Cotonou. Sur place, elle va trouver Romuald Hazoumè, l'artiste béninois déjà reconnu à l'étranger, en lui proposant de l'exposer « chez lui », dans un bâtiment qu'elle vient de louer. Enthousiasmé par son audace, Hazoumè accepte, et c'est le début d'une collaboration qui, dix ans plus tard, a gagné son pari, et plus encore avec l'ouverture, à Ouidah, d'un musée d'art contemporain et, cette année, avec le lancement d'une application, Wakpon, permettant de le visiter à distance. Pour fêter cette décennie, une nouvelle exposition d'Hazoumè se tient jusqu'en novembre, sous le titre « Arè », un mot yoruba (du Nigeria voisin) qui désignait les artistes itinérants de royaume en royaume, diffusant leur culture. Les pièces (six masques et quatre installations), dont une a été produite à l'origine pour le musée de Seattle, sont réalisées avec le matériau premier de l'artiste, le bidon d'essence usagé symbolisant le peuple béninois (bidons qui servent au trafic entre son pays et le Nigeria). Toutes dénoncent la mauvaise gouvernance au Bénin, dont des affaires récentes de détournement de fonds pour l'eau disent encore la réalité (l'installation « mongouv.com » ou encore « le rouleau décompresseur » symbolisant le caractère éphémère du pouvoir...).


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