Le Département d'Etat Américain a lancé, le 31 août, une alerte sécuritaire sur la Tunisie, tout en appelant ses ressortissants déjà sur place, à la plus grande vigilance, et ce au moins, jusqu'au 30 septembre courant. Est-il besoin de préciser, que vu la conjoncture, il n'y a là, rien d'anormal. Rien qui défraye la chronique. Dans la mesure où tout pays a le devoir de protéger ses citoyens. L'information doit circuler, et elle a circulé. Quid de cette alerte? Toucherait-elle, spécifiquement les Américains, installés, ou de passage en Tunisie, ou la Tunisie elle-même, qui serait dans le collimateur de terroristes potentiels? Combien même il y aurait une réponse, claire et précise, à cette question, sans équivoque en somme, un malaise persiste, et il persistera toujours, tant que les Etats Unis d'Amérique, continueront de pratiquer, une politique étrangère, outrecuidante et arrogante, qui tuerait père et mère s'il le faut, pour avancer ses pions. A l'instar d'un ogre maléfique à l'appétit insatiable, qui n'a pas fini d'ingurgiter sa proie, qu'il a déjà les yeux, exorbitants, fixés sur sa prochaine victime, tout en peaufinant le moyen d'en abattre une autre dans la foulée. Histoire d'affûter ses griffes en attendant la prochaine fois. Sueurs froides... Il se trouve que cette Amérique-là nous horripile. Pourtant, elle a d'autres visages: infiniment beaux, incroyablement humains, d'une bonté sans partage, mais qui ne sont pas sa politique étrangère. Loin s'en faut... Terre d'élection du cinéma, les USA excellent dans les mises en scène. Les mises en abime aussi, histoire de donner le change. Mais, la réalité est tout autre, sur le terrain glissant de toutes les turpitudes, de toutes les ignominies consentis et programmés, à l'intérieur de nations, libres et souveraines, bien des fois florissantes, jusqu'à ce que le loup ne décide de pousser la porte de la bergerie... Il y a un petit garçon: Aylan Al-Kurdi, juste trois ans, qui n'aura pas eu le temps de chasser les papillons, ni de courir derrière un envol de perdreaux, ni de taper dans un ballon, ni de s'endormir le soir, douillettement dans son lit, dans sa maison, avec les siens, en faisant des rêves d'enfant. Une vague l'a bercé, juste avant qu'il n'échoue sur le sable, pour son dernier sommeil. Il n'y aura pas de jour nouveau pour lui. C'est la faute à pas de chance? C'est la faute à l'Amérique. Ce petit garçon est Syrien. Il vient d'une très grande civilisation. Ce que n'a pas connu l'Amérique. Ça expliquerait peut-être beaucoup de choses... La communauté des Hommes, ce n'est pourtant pas des mots vains, qui ne veulent rien dire. Sauf qu'il paraît, que tout comme la guerre, on ne fait pas de politique avec de bons sentiments. On devrait pourtant. Ça aurait épargné au monde toutes les guerres, toutes les hécatombes commises au nom d'on ne sait quoi; au nom de l'innommable. Mais il y a la raison du plus fort... Aylan est mort, parce qu'il y a une politique étrangère américaine qui a décidé un jour, que son pays devait être étripé. Ecartelé. Parce que cela servirait les desseins d'une nation, que l'on dit, la plus puissante au monde. Et qui se sert de cette puissance pour écraser les plus faibles. Comme des fétus. Sans sourciller. C'est quoi un être humain, au fait, au regard de l'Amérique? Eté 2008, au sein du Pentagone, un «gentil officier» expliquait, sans s'émouvoir, devant toute la Nomenklatura des lieux, et surtout, surtout, devant un parterre de journalistes étrangers, tous provenant de pays arabes, comment les renseignements américains opéraient, avant de faire imploser un pays de l'intérieur. L'Irak avait été alors donnée en exemple, avec une superbe extraordinaire, parce que ce serait un cas d'école, et que de toute façon, à quelques détails près, la manipulation se passerait toujours de manière analogue. En tenant compte, bien sûr, bien évidemment, des spécificités de chaque région. L'outrecuidance à côté, aurait donné sa démission sur l'heure. L'arrogance quant à elle, elle se serait rhabillée en filant derechef vers le premier avion en partance, fut-ce pour l'enfer, le rouge au front. Mais non, il ne s'est rien passé de tout cela. Alors, après l'Irak, il faut bien que ce soit le tour de la Syrie, et plus encore, et toujours plus loin... Et fi des nations, qui s'écroulent dans son sillage, comme un château de cartes. «Printemps Tunisien», «démocratie», et je t'en fous de ces galéjades qui ne donnent pas du tout envie de rire... Un Ami américain, lorsqu'il vous prend dans ses bras, s'il est en chair et en os, fait d'âme, soyez sûr qu'il ne vous trahira jamais! Mais» l'Ami américain», celui des chancelleries, des Bureaux spéciaux, et des politiques arbitraires, en vous serrant dans ses bras, attendez-vous toujours, de sa part, à un baiser de Judas. Car il est dénué d'âme. Donc il ne peut pas voir d'états d'âme. Mais le Département d'Etat Américain a d'autres chats à fouetter. Alors il n'en n'a cure, pensant que rien ne peut arrêter la machine, lorsqu'elle est en marche. Oubliant qu'il suffit qu'un grain de sable... L'Histoire en atteste: les plus grands Empires, lorsqu'ils s'enfoncent dans une voie sans retour, connaissent, irréfutablement, un déclin sans recours. Il n'y a pas, de grande puissance qui tienne.