Le baromètre politique de cette semaine est marqué par des événements dont un qualifiable de majeur petits faits... assez divers, aux conséquences, plus ou moins moyennes sur l'état général du pays et des citoyens. Détails. Le Prix Nobel de la Paix a confirmé, consacré et rappelé à ceux, dont la mémoire est courte, le rôle majeur et le poids déterminant dans l'arène politique et sociale de la société civile. Depuis le 17 décembre 2010 – 14 janvier 2011, la société tunisienne n'a eu d'espoirs, de raisons de bonheur et de réelle satisfaction qu'après l'intervention des grandes et symboliques composantes de la société civile, le « Quartet », dans le débat politique... Ces composantes ont une légitimité historique, à l'instar de l'UGTT, et disposent d'une position confortable pour réagir et... même agir. Leur position équidistante à l'égard de tous les partis politiques leur offre un piédestal qui leur permet d'être écoutées, acceptées ou redoutées de tous, y compris certains par qui intègrent la logique du dialogue et du consensus, l'arme fatale des partenaires sociaux... C'est aussi la plus belle invention tunisienne pour la résolution des conflits à l'américaine, voir la méthode Gordon pour la résolution des conflits sans perdants. Revenons sur les terres tunisiennes. La dimension internationale La Suède, en pesant sur le choix du « Quartet », a aussi fourni la preuve que la haute distinction est une reconnaissance favorable aux Tunisiens. Certes, les chiffres de 7 gouvernements sont en fin de compte, une catastrophe mais mieux vaut la catastrophe dans la liberté que l'opulence sous la dictature... Certains commentateurs de la dernière heure, disant « oui, mais », à propos du Nobel de la Paix gagneraient à retenir leurs langues de fourchues. Des télévisions peu professionnelles Et une certaine animatrice et un certain « repris » de justice qui était le réel porte-parole « assermenté » de la dictature, gagnerait lui aussi, de nous épargner ses fréquent changements de vestes. Venir discréditer ou semer le doute sur le plateau de Nessma ou d'Attassya, lorsqu'un peuple, presqu'au bord d'une disette et l'empêcher de sourire, sinon de crier de joie après des années de souffrance... C'est tout, sauf l'élégance et le haut niveau. Le Tunisien est doublement torturé par ces « animateurs » et sa classe politique. Ce préalable achevé, allons au plus sérieux... La société civile a comblé les faiblesses de la classe politique et les lacunes, tout en la dirigeant pour trouver les bonnes et consensuelles solutions du moment. Mehdi Jomaâ en sait quelque chose. Une présence quasi-virtuelle Or, ce dernier, excelle dans l'absence-présence. Est-il là ? Va-t-il profiter de l'autoroute vers Carthage dans moins de cinq ans ? Va-t-il créer son parti, chose qui détruirait Nidaa Tounès ? Trop de questions dans un moment charnière et si court dans l'histoire du pays où toutes les positions sont... déterminantes pour l'avenir, à moyen et long termes. Va-t-il sortir de sa tanière, Mehdi (l'attendu)... Jomaâ ? Et si (l'attendu) Jomaâ sortait de l'ombre. ! Terrible, cet enfant de R'jich, de la banlieue de Mahdia, qui a connu les honneurs du pouvoir. L'homme absent... dérange aussi bien en gardent la silence qu'un déplacement à l'étranger . A cheval entre l'étranger et sa belle et chaleureuse Mahdia, il ne cesse de faire des vagues dans les bavardages des salons huppées et dans les petits cafés des quartiers populaires. Qu'a-t-il fait pour devenir le centre des grandes et courtes discussions politiques. On en parle comme s'il était là. On en casse du sucre, comme s'il était candidat à brimer et en lui assénant tous les coups bas possibles. Absent on présent, il est la cible des fléchettes... ainsi que des sollicitations de ceux et celles, (elles sont bien nombreuses depuis le début de l'année), qui l'apprécient bien, croient en lui, l'aimeraient ou le verraient destiné à une deuxième mais belle chance pour sa arrière ainsi que pour le pays... Le clair obscur L'homme devenu symbole d'une jeunesse pimpante, sportive, douce, au sourire permanent et à la poitrine blindée, préparé à recevoir, sans rendre les coups les plus vaches... Ce bon gendre, bon père de famille, vivant dans l'ombre, ne restera jamais tranquille. Tout le monde l'appelle. Il passe le clair de son temps à répondre aux invitations des puissances étrangères. Des conférences, un peu partout dans les universités huppées de l'Occident, parfois aussi dans des réunions pour promouvoir, conseiller et faire valoir un savoir-faire acquis à La Kasbah en matière de transition démocratique. En fait, même s'il est physiquement dans un des deux pôles de glace de la planète, il est cité, là où la passion de la politique démange les uns et les autres. Pourquoi ? Certains se servent de cette hypothétique candidature pour cacher la leur ou celle de leur poulain. Des raisons bien objectives pourraient expliquer ce paradoxe de l'absence physique et présence dans les esprits... Tout d'abord, ce communicateur né, sait se faire désirer . Et il fait bien durer l'attente. Il a promis qu'il annoncera en septembre dernier, sa décision : revenir, rester, créer un parti ou, se limiter à un think-tank à développer et mieux promouvoir... En dépit de ses qualités, Jomaâ n'est pas pressé L'homme, très intelligent, déciderait après de longues heures de réflexion, Car, l'art et l'intelligence vont ensemble chez cet ancien haut cadre de Total... La négociation patiente est une des qualités.. Il a bien su s'en sortir, à Total, lorsqu'il discutait et négociait en... Chine populaire. Ici, et maintenant, il négocie, tout d'abord, avec lui-même et sa famille, d'un éventuel retour sur scène. Laissera-t-il tout tomber pour répondre à l'appel du devoir ? Ce patriote discret, pense restituer à la Tunisie, la belle, travailleuse, ponctuelle... avec l'Histoire, aimante et amoureuse, ce qu'elle lui a donné en formation... Il voudrait bien lui rendre un peu de ce qu'elle lui a donné. D'un autre côté, un Prix Nobel de la Paix légitimera l'intervention sur la scène politique de l'UGTT... Quelle nous choisisse deux ou trois candidats à la prochaine présidentielle et le peuple tranchera. Houcine Abbassi, ce véritable « vieux briscard », entrera dans l'histoire s'il se présenterait au 1er tour, sans le gagner et choisir à qui reporter les voix de ses supporters au second tour... Observe passivement en attendant de trancher le jour du vote. Les erreurs des élites tunisiennes ne font que se répéter. L'imaginaire populaire n'a jamais compris le régime politique, né le lendemain de l'adoption de la Constitution. Pour lui seul homme qui compte vit à Carthage. On comprend donc, l'obsession des politiciens qui lorgnent du côté de cette ville mythique. Mais, comme l'appréciation subjective est secondaire, il faut chercher le profil adéquat pour être candidat à la magistrature suprême. Et le travail commence maintenant. Là, les noms qui circulent le plus ont la connotation de lièvres et non celle de véritables coureurs de fond, à part Mehdi Jomâa qui garderait sa décision jusqu'après le congrès de Nidaa Tounes et Ennahdha . Il n'est pas pressé. Les Mohamed El Hamdi, Ahmed Néjib Chebbi, Mohamed Abbou, Mustapha Ben Jaâfar et Ali Romdhane, ont décidé de recourir au tirage au sort pour la désignation d'un candidat commun. Quelle misère ! Il reste d'autres candidats malheureux de la dernière présidentielle. Là, à l'exception de Hechmi El Hamdi (Tayar El Mahabba), aucun ne pourra récolter plus que les quelques milliers de voix de la dernière joute... Ainsi, l'électeur aura à sanctionner les perdants et tous ceux qui ont déçu depuis les dernières élections. On y trouve le futur ex-S.G actuel de Nidaa Tounès et une pléiade de mauvais candidats. A la fin, Mehdi Jomaâ – s'il se présente – ne pourrait connaître son compétiteur du second tour qu'à la dernière minute. Les surprises peuvent surgir. Une chose est sûre, le Tunisien fera confiance, cette fois, aux jeunes, même sans expérience ministérielle. Il porterait son choix sur un brillantissime jeune qui dispose d'un projet d'avenir et soutenu par un parti de massé et une forte machine électorale. En bref, un jeune, qui symbolise l'avenir et la synthèse de tous les partis. Il faut le dénicher !