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La Marsa se gère encore d'une manière beylicale !
Publié dans Le Temps le 16 - 10 - 2015

Dans l'imaginaire tunisien, la ville de la Marsa est synonyme de qualité de vie, de zone huppée, d'espaces culturels tels que Zéphyr ou plus récemment l'Agora, de côte balnéaire incarnée par Gammarth, fief dans sa partie montagneuse de la population aisée non seulement de la ville mais de la Tunisie toute entière. La Marsa, c'est aussi lieu des cornets à glace entre membres de familles, entre couples amoureux ou entre « potes », notamment à Salem mais aussi à l'entrée de la Marsa où les spécialités de glaces italiennes pullulent. Cette ville du côté de sa zone touristique est également connue pour être le lieu des soirées arrosées entre jeunes tunisiens les plus branchés du « pays du jasmin ».
À ce titre, nous pourrions citer des endroits qui accueillent des stars internationales de la musique électronique telles que Milton Bradley, un artiste reconnu dans le domaine et en particulier à Berlin. Ces endroits sont quasi-interdits (par leur discrétion justement) pour les citoyens ordinaires tels que le Plug et le Carpe Diem. Nous citons ces deux espaces car ils ont le vent en poupe à l'heure actuelle et où la gente féminine trouve un espace d'expression et d'exhibition en dehors de toute pression sociale.
La Marsa, ville d'inégalité !
Au côté de ce décors bien garni de frime, de festivités, mais aussi de mode de vie relachée, il suffit de se balader dans des quartiers tels que cité des juges, Bouselsla, Bhar Lazreg, Lahouech, le quartier populaire d'Ennasr (celui de la Marsa) pour constater l'aspect rude et pénible du quotidien à travers l'état déplorable des routes, des trottoirs, des chaussées, de la voirie, de l'éclairage (malgré les efforts récents), des chiens qui trainent à portée de vue, des chats ensauvagés et qui miaulent avec stress le matin et empêchent les riverains de dormir ; le hic c'est la gestion catastrophique des ordures et l'absence de moyens de transports dignes pour des citoyens (voulant profiter de la démocratie locale et directe) tel qu'un métro qui fait la Marsa-Tunis à partir de la salle de sport Raja Haider jusqu'à République au cœur de Tunis (je sais que je rêve) ou encore d'une éventuelle grande bibliothèque nationale pouvant répondre à une demande de culturalisation d'une population grandissante et éduquée de cette ville.
Où est la politique de la ville au sens vrai du terme ?
Dans un contexte d'anarchie qui se couple avec la gabegie et l'indigence culturelle, l'ambiance qui règne du côté riche comme du côté pauvre de cette ville est la nonchalance généralisée. Le pire, c'est que lors des réunions des membres qui s'occupent de la gestion de cette ville présidées par Mohamed Riahi en ce mois d'octobre, les responsables ne parlent que du comment améliorer les zones les plus touristiques à savoir les routes et le trottoir qui longent la résidence de l'ambassadeur français ainsi que le boulevard où se trouvent les cafés les plus commerciaux ou encore le quartier abritant le lycée français – le lycée Gustave Flaubert voire le quartier de Sidi AbdelAziz, l'endroit des cafés de luxe et qui mène aussi vers les résidences des ambassadeurs et la palais accueillant les chefs d'Etat qui viennent en courte visite à notre patrie. Sans faire donc du fixisme sur la France ni sur les professionnels de la politique, les efforts effectués sous la responsabilité de Mohamed Riahi se concentrent objectivement et tout juste sur les endroits où vivent les gens riches. Ces derniers bénéficient par exemple de la possibilité de modernisation de l'état du trottoir, de la chaussée, de la voirie alors que dans des quartiers où vivent les habitants de la classe moyenne telle que cité des juges (pour ne citer que ce quartier) où il y a des habitations de la Société de Promotion des Logements Sociaux (SPROLS) , c'est le citoyen lui-même qui s'occupe du nettoyage du quartier et c'est lui aussi qui remplace la municipalité dans la transformation des chaussées et des trottoirs. C'est aussi, le citoyen qui fait parfois le policier municipal quand il entend du bruit à des heures tardives la nuit, où quand des gens viennent consommer de la drogue ou faire l'amour en public la nuit du côté du jardin de l'SPROLS au nez de sa fenêtre. C'est aussi, le citoyen qui assume les inondations. Celles-ci sont presque au rendez-vous à chaque fois que la pluie dépasse le rythme de 20 minutes d'averses soutenues.
Quand la pluie tombe, bonjour le cauchemar !
Au moment où la pluie tombe donc à verse, il n'y a aucun dispositif fiable de gestion des eaux. À ce titre, les voiries de la « Marsa d'en bas » sont dans un état affligeant. Les habitants de ces quartiers ont perdu tout espoir d'intervention des responsables municipaux. Leur seul interlocuteur est la Sonede. Un des responsables de cette société dit : « la gestion de l'eau pluviale ne rentre pas nos missions, cela rentre dans le travail de la municipalité de la Marsa ainsi que de ses sous-traitants ». Face à ce genre de déclaration qui renvoi la balle aux autres, la grogne des citoyens ne cessent de monter. « Je me sens délaissé. Il n'y a personne qui s'occupe de la vie en commun », disait Yassine habitant de la cité des juges. « Si tu demandes quelque chose à la municipalité, on te dit que c'est la responsabilité du citoyen et qu'il n'y a pas d'argent pour les quartiers pauvres et qu'il faut attendre les futures élections » poursuit-il. Et pourtant en ce temps de dépression financière, les quartiers riches voient bel et bien leur quotidien changer. Autrement dit, ils n'ont pas de problème d'inondation. Dans cette configuration, il n'y a que les quartiers démunis qui attendent les élections c'est-à-dire qui attendent une amélioration réelle de leur quotidien même si ils payent comme les autres leurs impôts !
Malgré les problèmes, l'heure est à l'austérité
Dans un contexte d'augmentation des salaires pour les agents de nettoyage après le 14 janvier 2011, l'heure est aux restrictions budgétaires et à la réduction des agents de nettoyage dans les quartiers qui en ont le plus besoin. Pour ces quartiers paupérisés la gestion de l'infrastructure se fait selon la politique des colmatages des brèches. En d'autres termes, en bouchant un trou par ci, un trou par là, voire en mettant un goudron de mauvaise qualité qui ne dépasse pas une année pour revenir à son état initial ; sans aucune stratégie ni vision du quartier.
Bref, beaucoup d'improvisations et une volonté de ne pas vouloir regarder en face la misère de la Marsa ! Cette façon de gérer si l'on remonte un peu dans l'histoire nous rappelle l'époque la plus sombre des dynasties beylicales. La ville selon cette dynastie s'arrêtait à leur yeux à Marsa ville voire à Marsa plage dans les situations les plus plausibles. À quand donc le changement de cette façon de gérer le local qui est le cœur de la démocratie et à quand surtout une politique de proximité au vrai sens du terme !


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