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Anarchie et exiguïté
Le grand malaise de Laouina
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 04 - 2016

On ne sait vraiment pas où classer la localité de Laouina, tellement elle présente des aspects dichotomiques : faut-il la ranger parmi les aires urbaines ou parmi les communes rurales ? Ce caractère hétérogène, elle le tient de l'anarchie qui règne en maître absolu en son sein, puisque tout y cohabite : les activités modernes et traditionnelles, le modernisme et la vie pastorale et artisanale. Les habitants ne s'y ennuient pas, chacun y trouve son compte, l'accroc de la ville, avec ses embouteillages et son allure anarchique, et le friand de la campagne, avec ses aspects rustiques. S'ajoutent à ces anomalies frappantes une asphyxie routière et un tohu-bohu de nature administrative. Alors, bienvenue dans cet univers original et multidimensionnel.
Les « vaches sacrées »
Pour bien vous y accueillir, on y ajoute une touche exotique, chaleureuse et rustique, en faisant peupler l'espace par des vaches, lesquelles se promènent librement partout, sans être dérangées le moins du monde par quiconque, exactement comme en Inde. Libre à elles de circuler là où elles veulent, sur la chaussée, les échangeurs, les trottoirs, devant les maisons ou les commerces, ou bien de faire la sieste à l'intérieur des résidences, à l'ombre des arbres ou des murs, pou ruminer le gazon, les feuilles et les fleurs qu'elles auront broutés... Donc, les automobilistes visiteurs ne devraient pas s'étonner lorsqu'ils se trouvent face à face avec des vaches en plein milieu de la chaussée. Elles sont autorisées autant qu'eux à utiliser la route où elles sont, toutefois, prioritaires, puisqu'ils sont obligés de leur céder le passage, dans tous les cas de figure, qu'ils roulent sur le côté droit ou gauche de la chaussée. Une file de voitures arrêtées ou roulant au ralenti, devant une procession de vaches, est une scène quotidienne à Laouina. C'est un embouteillage typique que vous ne trouvez nulle part ailleurs. Les habitants s'y sont tellement habitués que le jour où ils ne croisent pas, sur leur chemin, ces bêtes sacrées, ils s'inquiètent et se mettent à se demander s'il leur est arrivé malheur. Et l'événement meuble, ainsi, les débats de la journée. Mais, la situation serait meilleure si on plaçait pour les usagers de la route des panneaux de signalisation de passage de vaches, à l'instar de ceux placés dans le sud du pays, signalant le passage de dromadaires. Car, à maintes reprises, ces animaux franchissent la GP9 et bloquent le virage de l'échangeur de la cité Essalama, provoquant ainsi un mouvement de panique générale parmi les usagers de la route. Et c'est par pure chance si aucun accident ne s'est produit jusque-là. Le président de la délégation spéciale de La Goulette, M. Naïm Kaâbi, ainsi que le président de l'arrondissement municipal de Laouina, M. Mekki Louati, nous font part de leur exaspération vis-à-vis de cette situation et nous révèlent que la mise en fourrière de ces vaches ne constitue pas une solution radicale à ce problème, vu qu'à chaque fois leur propriétaire paye l'amende et qu'on se retrouve à la case départ, comme si de rien n'était. Ces récidives multiples et délibérées de la part de ce dernier prennent l'allure d'un défi à l'égard des autorités locales. C'est pourquoi ils lancent un appel à l'endroit des instances supérieures, en les invitant à intervenir, immédiatement et efficacement, pour réprimer ce comportement incivique qui nuit considérablement à l'image de la localité de Laouina qui se trouve, rappelons-le, dans la banlieue nord de la capitale. L'autre phénomène qui lui donne un aspect rural et participe, grandement, à cette anarchie qui s'y installe, c'est celui des chiens errants. La solution à ce problème d'envergure nationale réside, selon M. Kaâbi, qui relève des cas de rage, dans l'utilisation de cages, de filets et de fusils anesthésiants. C'est le meilleur moyen, pour lui, de se débarrasser de ces meutes de chiens enragés. Cependant, cette localité ne souffre pas uniquement de l'embouteillage rural occasionné par les vaches vagabondes et les chiens errants, mais également de l'embouteillage urbain.
Accointances et mauvaise gestion
Il s'agit d'une nouveauté pour Laouina qui était, il y a très peu de temps, une localité tranquille, pour laquelle ce phénomène caractéristique des grandes villes était, totalement, inconnu. D'après le président de la délégation spéciale, cela est dû à la grande extension démographique qui s'y est opérée en seulement une dizaine d'années où le prix du mètre carré a pratiquement quadruplé. Cet état d'engouement général pour la région, qui s'explique, notamment, par son emplacement stratégique, a engendré cette situation d'embouteillage qui caractérise, dorénavant, la localité de Laouina et qui l'insère dans les rangs des grandes agglomérations. Il y a une autre raison, avancée par M. Kaâbi, qui explique aussi ce changement rapide, survenu en très peu d'années. C'est la difficulté de planifier quelque chose d'existant. Autrement dit, Laouina est mal aménagée depuis le départ. Son infrastructure routière est loin de pouvoir accueillir cette pléthore de grands logements et de résidences. Le contre-exemple que nous fournit le premier responsable communal est celui du « Lotissement Laouina » de l'AFH (Agence foncière d'habitation), où cette infrastructure est beaucoup meilleure et où les automobilistes ne trouvent aucune difficulté pour circuler. Là, réside toute la différence entre terrain nu et terrain bâti. Le premier offre de grandes possibilités et une grande liberté pour élaborer des plans bien appropriés, alors que le second réduit, considérablement, les choix. C'est une explication très plausible, seulement elle n'explique pas tout. En fait, ces possibilités existaient déjà au début, au moment où cette localité s'est mise à s'étendre, tout récemment, comme nous l'avons expliqué plus haut. Mais, d'après les témoignages de quelques anciens habitants, ce sont les ex-présidents de l'arrondissement communal de Laouina qui ont installé ce désordre et condamné la région à une paralysie et une asphyxie presque définitives qui sont donc, difficilement, surmontables. Leur critique s'adresse, spécialement, à un notable de la localité qui a présidé cet arrondissement pendant plusieurs mandats sans qu'il n'ait le niveau d'études requis, puisqu'il n'a même pas atteint le niveau de la 6e année primaire. Il a pu accéder à ce poste par le biais de la cellule du RCD où il était un membre très actif. Cet ex-responsable communal a le plus fait du mal à la localité, par le traitement très favorable qu'il accordait à ses proches, auxquels il a permis de s'approprier des rues et de les fermer définitivement aux usagers par des constructions qu'ils y ont édifiées, de réduire sensiblement la largeur de certaines artères au point d'en faire des ruelles ou bien des impasses, et d'en dévier la trajectoire. Pour mieux se représenter la situation, il faut savoir qu'au début de l'essor urbain fulgurant qu'elle a connu, Laouina était un vaste terrain nu qui offrait de grandes possibilités pour procéder à un meilleur aménagement.
Projets en suspens
Donc, sans ces accointances et cette mauvaise gestion qui en est le corollaire, la localité de Laouina ne serait pas dans cette situation d'étouffement, où l'infrastructure routière n'est pas capable d'accueillir les dizaines de quartiers et de résidences existants, sans compter ceux qui sont en cours de construction ou bien ceux qui le seront prochainement. Pour y remédier, il existe trois solutions, selon nos interlocuteurs. Tout d'abord, la délocalisation du marché informel, occupant l'avenue Taïeb-M'hiri, au niveau de la mosquée, vers le marché communal, qui sera très bientôt agrandi pour accueillir treize nouveaux étals, et ce en vue de décongestionner cette artère principale de la localité. A propos du nombre de ces commerçants informels, M. Naïm Kaâbi nous fait savoir qu'après avoir procédé à des enquêtes minutieuses, ils ont découvert que la plupart des étals anarchiques actuels, qui se comptent par dizaines, sont installés par des fonctionnaires. Et pour réduire au maximum les dépenses, concernant cette extension, les autorités communales ont retenu l'offre dont le montant est le moins cher, et qui est de l'ordre de 80 mille dinars, selon les affirmations du président de la délégation spéciale. Seulement, certains commerçants trouvent cette somme excessive pour des travaux si simples. Le budget alloué à l'entretien de la partie existante, consistant dans la réparation du toit et la peinture des murs, et s'élevant à 70 mille dinars, suscite également leur suspicion. Il est à remarquer, ici, que l'épicerie du marché, qui appartenait à la coopérative des années 60, occupe presque la moitié de la superficie du marché actuel. Ce qui amène ces commerçants à se demander pourquoi on n'en retranche-t-on pas une partie pour l'annexer à ce dernier. L'autre solution préconisée par les responsables municipaux, pour soulager la circulation, consiste dans la construction de deux ronds-points sur la route parallèle de la GP9, au niveau de l'entrée de l'avenue Habib-Bourguiba et la rue de Monastir, pour permettre ainsi aux automobilistes venant de La Marsa et ceux se dirigeant vers Tunis d'éviter de passer par les passerelles, ce qui participerait, largement, à soulager la circulation. Il est à souligner que, concernant le premier rond-point, on attend toujours que le ministère de l'Equipement honore la promesse qu'il a faite il y a près de deux ans. Enfin, la solution la plus importante aux yeux de nos interlocuteurs est, incontestablement, l'ouverture de la grande route, se situant du côté de la caserne militaire, au niveau de la GP9, d'autant plus qu'elle est déjà existante. Apparemment, les autorités militaires vont, enfin, acquiescer à la demande récurrente et insistante des autorités municipales, concernant l'ouverture de cette embouchure. Ce serait le plus grand soulagement pour la circulation, étant donné que cette route est directement reliée au « Lotissement Laouina », ce qui est de nature à permettre aux usagers d'éviter le grand rond-point de l'église qui est constamment bouché, en raison du fait qu'il se trouve au croisement de plusieurs directions routières et qu'il dessert pratiquement tous les quartiers de la région, sans compter la commune de La Soukra. En attendant cette solution radicale et pour décompresser un peu la circulation du côté de la mutuelle de la Garde nationale et du Centre national de Télédétection, les autorités municipales ont procédé à l'ouverture de la rue Beni Khalled, mais le bureau local de l'Equipement l'a vite fermée.
La responsabilité des opérateurs publics
Sachant, d'autre part, que d'autres solutions y sont déjà apportées : la construction du boulevard de l'environnement, qui est à deux bandes et qui va du cimetière de Sidi Zid vers la Cité les Palmiers, et l'ouverture de la rue de Guinée sur l'avenue Khaled Ibnou Al Walid, en attendant que l'on procède pareillement concernant celle qui lui est parallèle, se situant dans le prolongement de l'avenue Habib-Bourguiba, et qui est bloquée pour un problème d'expropriation. A ce propos, les habitants de la localité se demandent pourquoi n'a-t-on pas appliqué cette procédure vis-à-vis du propriétaire d'une maison, se trouvant dans la première avenue au niveau de la résidence « Diar Soukra », relevant de la commune du Kram, qui empiète sur la voie publique au point que l'on a dévié la chaussée et supprimé le trottoir. Dans ce cas, on voit mal comment les notions d'utilité publique et d'intérêt général pourraient-elles avoir de sens. Quoi qu'il en soit, tous ces récents travaux vont atténuer, considérablement, l'embouteillage dans l'avenue Khaled Ibnou Al Walid qui constitue la principale artère de la région, puisqu'elle relie trois communes, à savoir celle de La Goulette, celle du Kram et celle de La Soukra. Toutefois, le revêtement de cette chaussée, qui vient d'avoir lieu tout récemment, et la construction d'abris de voitures sur les deux côtés de la chaussée, qui sont, certes, des efforts louables, demeurent, toutefois, insuffisants, tant que les trottoirs ne sont pas encore refaits. Cette insuffisance sera palliée à l'avenue Habib-Bourguiba, où en plus de la réfection de ces derniers et des abris de voitures, on va installer un réseau d'eau pluviale. Seulement, les travaux sont si lents que, tout dernièrement, la conduite d'eau potable a éclaté. Les habitants en étaient privés, pendant quelques heures, jusqu'à la réparation de la panne. En fait, cet éclatement était favorisé par l'enlèvement du revêtement bien avant le commencement des travaux, étant donné que le sol s'est épuisé à force d'être piétiné, et que toutes les canalisations souterraines sont devenues pratiquement visibles. M Kaâbi a sa propre explication concernant cette question. Selon lui, la responsabilité incombe aux opérateurs publics qui ne respectent pas les normes conventionnelles, relatives à la profondeur et au placement des balises de vision. Il précise que ces manquements ne peuvent être supervisés par la commune, car elle n'est pas outillée pour le faire. Pour les empêcher, le président de la délégation suggère de ne verser, au départ, à ces opérateurs publics que 20% du montant global convenu et de ne leur en remettre le reste qu'à la fin des travaux, c'est-à-dire après vérification de leur conformité aux normes.
Trottoirs confisqués et défigurés
Pour revenir à la question de réfection des trottoirs de l'avenue Khaled Ibnou Al Walid, M. Kaâbi émet le souhait que chacun des habitants se charge d'en construire la partie qui se trouve devant son domicile ou son commerce, à l'aide de l'autobloquant que la municipalité laisse à leur disposition. Faute de quoi, celle-ci en assumera la réfection, en lançant un appel d'offres. C'est-à-dire qu'il mise sur le sens civique des habitants. Mais une telle attitude est-elle convaincante? Ne constitue-t-elle pas un désengagement de la part des autorités municipales vis-à-vis des charges qui leur incombent et qui sont la contrepartie des impôts payés par les contribuables? Est-il logique de demander aux autres de s'engager, quand on se désengage soi-même? Comment peut-on mobiliser la société civile, lorsque les autorités ne donnent pas l'exemple ? D'un autre côté, laisser l'initiative aux citoyens de procéder à la réfection d'une partie de la voie publique ne risque-t-il pas de faire naître chez eux une tendance à se l'approprier ? Déjà, certains ont, carrément, annexé des trottoirs à leurs maisons, comme on peut le constater à la rue Monastir. D'autre part, cela ne porte-t-il pas atteinte à l'uniformité des trottoirs et donc du paysage urbain? Ce sont les dégâts occasionnés par cette latitude laissée et qu'on peut constater à l'œil nu, tellement ils sont flagrants. Lorsque vous vous promenez à pied à travers les rues de Laouina, vous trouvez des difficultés énormes à circuler, en raison du caractère très fantaisiste de ces trottoirs. Vous en trouvez de toutes les formes et de toutes les couleurs. Le grand show en la matière, les endroits où on éprouve toutes les peines du monde pour se déplacer sont, incontestablement, l'avenue Khaled Ibnou Al Walid et l'avenue Taïeb M'hiri, surtout du côté de la rue Monastir qui lui est perpendiculaire et qui abrite radio « Express fm ». Là, les trottoirs sont comme des dalles de hauteurs variées, mesurant entre 30 et 40 centimètres. C'est-à-dire qu'il est quasiment impossible pour un automobiliste de s'y garer, vu qu'il ne peut pas ouvrir la portière de sa voiture. Pour les piétons, c'est encore pire, surtout pour les âgés d'entre eux. En plus de cela, dans la première avenue, certains bouchers utilisent le trottoir comme abattoir, et le transforment ainsi en ruisseau de sang. Les responsables communaux nous ont affirmé qu'ils sévissent contre ces dépassements, en infligeant régulièrement des amendes à leurs auteurs. D'ailleurs, elles viennent juste de fermer une boucherie pour avoir transgressé la loi. Toutefois, ces mesures punitives prises par la commune à l'encontre de ces violeurs de la loi ne s'avèrent pas vraiment dissuasives, puisqu'elles n'empêchent pas ces contrevenants de récidiver, et pour cause. Ils ont une clientèle libyenne très généreuse. Là, M. Kaâbi regrette, vivement, la dissolution des agents de voirie, car la police municipale n'est pas, constamment, à leur disposition.
Commerces anarchiques
Néanmoins, ceux qui gardent encore le souvenir vivace de la corruption de ces agents, qui sont responsables, dans une large mesure, de l'anarchie architecturale qui sévit partout dans le pays, ne partagent pas cet avis. A propos d'agents, le responsable municipal se plaint de l'indiscipline de certains d'entre eux, particulièrement ceux qui ont été recrutés « sans avoir de qualification, ni même d'aptitude physique ou mentale » pour accomplir les tâches qu'ils sont appelés à remplir, et sur lesquels il n'a aucun pouvoir. L'illustration parfaite de cette indiscipline, c'est l'état dans lequel se trouvent certaines rues qui ne sont, la plupart du temps, nettoyées qu'à moitié, en raison du manquement de l'un des deux éboueurs affectés à chacune d'entre elles, chargé d'en nettoyer un côté. D'autre part, les rues de Laouina se sont transformées en vrais souks quotidiens et même en un grand marché aux puces où on trouve de tout, y compris de la ferraille. Ce qui leur épargne le déplacement à « Lihoudiya ». Et c'est l'avenue Taïeb M'hiri qui tient la palme d'or en la matière, puisqu'elle accueille la grande part de ce festival haut en couleur qui rappelle la fameuse rue Sidi Boumendil. Les fripiers, qui y sont nombreux, occupent le trottoir et aussi une partie de la chaussée, en y installant de gigantesques étals, et gênent par-là aussi bien les piétons que les automobilistes, étant donné qu'ils suppriment le premier et rétrécissent la seconde, qui devient ainsi à usage multiple. On y trouve, également, des commerçants exerçant des activités amphibies, vendant un amas d'éléments disparates en piètre état qu'ils étalent sur le trottoir qu'ils participent ainsi à souiller et à dégrader. Leur comportement serait encouragé par l'attitude passive des autorités, vu qu'elles n'ont jamais bronché vis-à-vis de leurs nombreux forfaits, comme l'affirment les habitants que nous avons rencontrés. Ces commerçants continuent, toujours, à exercer, tranquillement, leurs activités très variées en toute impunité, en dépit des préjudices énormes qu'ils occasionnent aux usagers de la voie publique et au paysage urbain. Comme on le voit, les difficultés de la localité de Laouina sont multiples et variés. Leur résolution devrait se faire d'une manière radicale. Autrement dit, les demi-mesures ne feraient que les multiplier et les aggraver davantage.


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