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Journées théâtrales de Carthage: Voyage dans la douleur et la solitude
Publié dans Le Temps le 18 - 10 - 2015

Rahla est un monodrame qui évoque les douleurs d'une femme qui a souffert de marginalisation et de mépris. Rahla, sera bientôt présentée au Festival du théâtre expérimental en Egypte, en Tunisie (parallèlement au Festival de Carthage), en Irak (en décembre 2015) et au Maroc. Le spectacle devrait être en tournée européenne en 2016.
Le monodrame Rahla est le fruit d'une rencontre entre deux femmes, l'Algérienne Tounès Aït Ali et l'Algéro-Marocaine Meriem Alleg. Rahla, qui suggère l'idée du départ ou du voyage, est un spectacle proche du mélodrame sur la condition de la femme et sur les souffrances muettes. Rahla, qui a décroché des prix au Maroc et en Jordanie, a été présenté au 10e Festival national du théâtre comique de Médéa, qui s'est déroulé du 30 septembre au 5 octobre 2015, comme spectacle invité. Sur la scène, Rahla (Tounès Aït Ali) était accompagnée par Hocine Mokhtar à la guitare, puis au karkabou. Hocine Mokhtar a remplacé Hocine Benchemissa pris par d'autres engagements artistiques.
Le musicien est également un personnage mais qui ne s'exprime qu'avec le chant et la mélodie. Un chant mélancolique et plaintif sur le sort réservé à sa soeur. «Ya rahla win raki rayha, win machya ghadia» (ô toi qui prends le départ, où vas-tu) signe le début de la pièce. La comédienne arrive à pas lents sur scène au cri de «benti !» (ma fille !). Ce cri douloureux a une histoire. Rahla a toujours vécu à l'intérieur, n'a pas fait d'études, ne connaît pas ses droits, regarde le monde à travers la fenêtre, se plaint du bruit du voisinage, s'élève contre les médisances et les jalousies du quartier, évoque le souvenir triste de son enfance, le rejet de ses parents. «Ma mère a toujours préféré mon frère. Tout était pour lui. Moi, je n'existais pas.
Je pleurais. "Tais-toi ! tais-toi !'', c'est tout ce que disait ma mère. C'était de ma faute. J'ai accepté cette situation mais je n'avais personne à qui me plaindre. Mon frère était Dieu et moi esclave», se plaint-elle. A quinze ans, elle est mariée de force à un homme âgé qu'elle ne connaît pas. L'époux, assisté de sa mère, va la forcer aux travaux ménagers.
Enfermement
Le drame intérieur peut avoir plusieurs formes. Rahla, qui souffre de solitude aussi, ne supporte pas sa situation et finit par quitter la maison avec sa fille Soulaf. «J'ai quitté une prison, abandonné le silence», crie-t-elle, envahie par une nouvelle conscience qui la pousse vers l'avant. Sans repères, elle ne sait pas où aller. Un médecin, fou-sage, va l'orienter pour exiger ses droits au tribunal. Au tribunal, on l'écoute, parfois on rit de sa situation.
Et un matin, elle rencontre une personne qui va l'aider pour récupérer Soulaf et reprendre sa vie comme les autres femmes. L'homme sauveur va la demander en mariage. Et pour la première fois, elle connaît l'amour. Elle est épanouie. Soulaf grandit mais n'accepte pas sa situation. Elle sera harcelée par son beau-père, mais ne dit rien par peur que sa mère revive les malheurs du passé. C'est un dilemme. Tounès Aït Ali a su restituer l'atmosphère de l'enfermement puis de la douleur sur scène.
Elle campe à la fois le rôle de sa propre mère, de la belle-mère, de l'épouse, ensuite du médecin, cela, sans rompre le fil de l'histoire. Son expression corporelle et les traits changeant du visage renforcent une interprétation convaincante du personnage tourmenté. Soulaf, qu'elle aime tant, est symbolisée par une petite robe accrochée à un fil. La scénographie pratique imaginée par Mourad Bouchher a parfaitement appuyé la philosophie voulue par Tounès Aït Ali à son spectacle.
Autant que la musique de Hocine Mokhtar qui complète le propos de la comédienne et qui aère le jeu scénique. «Toutes les musiques et toutes les paroles ont été créées par rapport au texte. Parfois le musicien devance le jeu et parois il suit, tout dépend des tableaux», a explique Tounès Aït Ali qui a mis en scène la pièce. Une mise en scène contemporaine qui célèbre l'art vivant. Meriem Alleg s'est inspirée d'un texte de Simone De Beauvoire. «Mais Rahla est un personnage que j'ai rencontré réellement. Il s'agit d'une psychopathe. Mon texte a servi de matière brute à Tounès Aït Ali pour élaborer le spectacle.
Elle a donné une autre lecture au texte en changeant quelque peu les dialogues», a-t-elle relevé. Selon elle, la femme algérienne a réussi, malgré tout, à arracher des droits, à s'imposer dans plusieurs domaines.


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