L'orchestre symphonique de Tunis sous la houlette de Mohamed Makni, a émerveillé l'assistance venue nombreuse avant-hier au théâtre municipal de Tunis. Avec une lecture intelligente du répertoire symphonique classique, Mohamed et Hafedh Makni, à la tête d'une armada de 70 solistes et une chorale de 24 jeunes, ont invité le public pour un long voyage musical à travers les envolées passionnantes de la musique classique.« Je t'aime Ô Peuple », est le titre du spectacle composé par le compositeur Jaloul Ayed, sur un texte d'Emna Rmili. Entre héritage musical et compositions contemporaines, ces virtuoses ont ébloui l'assistance venue découvrir cette musique authentique. Ils swinguaient ce soir une musique à la fois recueillie et exaltante en nous offrant un grand show en couleurs. Les complaintes du violon, du saxophone, de la guitare et de la contre basse, la batterie au rythme saccadé, toute cette harmonie pour exprimer cette musique symphonique. L'assistance a voyagé entre les époques et les personnages en réminiscences allant de la reine Didon à Hached en passant par Shahrazade. Les musiciens Pierre Migniern, Pierre Trottin, Hugo Liquieren et Julien Marceau ont excellé aux côtés de Taieb Felfel et sa femme Caroline. Un grand bravo aux compositeurs tunisiens Jaloul Ayed, Mourad Gaâloul et Mohamed Makni et aux arrangeurs Mehdi Trabelsi et Jawher Matmati. Une dédicace spéciale à la jeune Zeineb Hamza pour sa première œuvre. De la Reine Didon à Hached en passant par Shahrazade... Le public a savouré l'œuvre « Didon » une composition de Jaloul. Ayed qui parle d'Elyssa et qui a été interprétée par la soprano tunisienne Yosra Zekri. Dotée d'une voix douce et imposante, Yosra a enflammé le public avec ses rythmes, ses couleurs et surtout son swing. Sa voix domine aisément l'orchestre qui ne se contente pas d'être un simple accompagnement, ou elle se fait murmure d'une intense musicalité. La musique, elle l'a vit intensément. Aussi à l'aise, elle a su allier vivacité et savoir-faire vocal pour composer le portrait d'une exceptionnelle soprano. Sa présence scénique, sa belle voix bien timbrée ont ébloui l'assistance. Un timbre de vrai soprane, une technique bien maîtrisée, qui permet les multiples inflexions et nuances exigées par l'art de la mélodie. Résultat : une soirée agréable et homogène de bout en bout. Pratiquement à chaque air, elle mettait toute son énergie et toute sa sensibilité. Elle ne laissait personne indifférent lorsqu'elle chantait «Hached». Son timbre clair communique une élégante palette de couleurs. L'orchestre gratifia ses auditeurs de pièces musicales de grands compositeurs classiques : Saint Saens et Dvorek, et bien d'autres, réarrangées et revisitées, empreintes de gaieté et de mouvement, témoignent d'une technique complète, d'un sens merveilleux du théâtre et d'une invention mélodique et rythmique sans cesse renouvelée. Mourad Gaaloul a excellé dans l'interprétation de « Warakass ». A chaque air, il mettait toute son énergie et toute sa sensibilité. Que de bonheur d'entendre aussi le jeu des violonistes et leurs improvisations, soutenus par cette belle soprano Yusra Zekri. Elle interpréta « Trab Bladi ». Une symbiose totale avec le public. L'artiste a ravi ses fans avec des mélodies très différentes, traversées par le sentiment amoureux, la contemplation, la tristesse et l'humour ...