Amor Ghedamsi est un artiste touche à tout. Etant à la fois, au four et au moulin, plasticien, syndicaliste, journaliste et écrivain, il domestique à la fois la plume et le pinceau. Quinquagénaire, Amor Ghedamsi s'engage aussi à régler la situation sociale des artistes à travers la mutuelle des artistes tunisiens. Le Temps : Parlez-nous de la mutuelle des artistes tunisiens. Amor Ghedamsi : Cette organisation a été lancée depuis l'année dernière. Dans le monde artistique, il existe deux volets, le premier : créatif, le deuxième : social, cette organisation s'emploie à protéger exclusivement le social des artistes. Elle se compose d'un comité temporaire qui s'attelle à instaurer les règles principales en collaboration de bons nombres d'experts, dont des experts juridiques. Toute personne dans n'importe quel domaine artistique peut adhérer à cette mutuelle. Nous ne limitons pas seulement aux artistes puisque derrière ces derniers se trouvent toute une équipe composée de techniciens, de costumiers, etc... nous les prenons en charge aussi. Cela va de soi, que ces artistes se doivent d'avoir une carte professionnelle ou du moins un certificat pour les plasticiens afin de prouver que, de leurs arts, ils subsistent. Quel bilan dressez-vous de l'exercice de la mutuelle depuis un an ? Pour l'instant, solliciter une entrevue avec la ministre de la culture, Sonia M'barek afin de voir avec elle quelques détails. Ensuite, pour l'avenir nous voulons revoir la loi relative à l'assistance sociale. Lorsque le côté social est assuré, cela aura un impact indirect et stimulera la créativité artistique qui se verra propulsée puisque l'artiste lui-même aura confiance qu'il est protégé. Comme il est connu, le régime dans lequel nous vivons est soit journalier, soit salarié alors que l'artiste ne fait partie d'aucun des deux mondes. Un artiste peut très bien passer quatre mois ou plus sans travailler, entre temps la banque peut l'hypothéquer ou être poursuivi juridiquement. Il est temps que la loi régule cette situation puisque le métier d'artiste est devenu une punition plus qu'autre chose. Nous nous devons de bouger afin d'assurer à nos artistes un appui social. C'est notre devoir de protéger ces artistes pour inciter et initier d'autres à choisir ce métier et l'exercer avec conviction. Quels sont vos projets d'avenir? J'organiserai à partir du 03 mars jusqu'au 28 du même mois, une exposition personnelle, que je présente chaque deux ans à l'espace Sadika. Je participerai aussi en Mars à une exposition collective à Dubai. Par ailleurs, je ferai partie d'un jury à Moscou. Cela va de soi que je remplierai et ferai ce qu'il faut concernant le syndicat et l'organisation mutuelle des artistes tunisiens. C'est un engagement qui me tient sincèrement à cœur.