HAMMAMET (TAP) - ''Quel avenir pour les arts plastiques en Tunisie après la révolution? Quel est le rôle de l'artiste dans la société et sa mission dans la reforme et l'édification de la citoyenneté?'', telles sont quelques questions évoquées samedi dans le cadre des travaux de la journée d'étude consacrée aux arts plastiques, organisée à Dar Sébastien, au Centre culturel international de Hammamet, avec la participation de plusieurs plasticiens membres du syndicat des métiers des arts plastiques, en présence de M. Ezzeddine Bach Chaouch, ministre de la Culture. A cette occasion l'accent a été mis sur le fait que le plasticien ne peut avoir une vision de la société et une aventure artistique personnelle sans qu'il soit citoyen à part entière. M. Amor Ghedamsi, secrétaire général du syndicat a indiqué que la création de cette structure a été motivée par le manque d'efficacité de l'Union des artistes plasticiens tunisiens qui n'a pas su, selon lui, répondre aux aspirations des jeunes. Il a ajouté que le secteur des arts plastiques souffre de plusieurs maux et qu'il incombe au ministère de la Culture de tenir ses promesses envers les artistes notamment en ce qui concerne la question de l'acquisition des oeuvres dans le cadre de la transparence, outre l'intérêt qu'il faut accorder à la situation sociale de certains artistes en difficulté. D'autres problèmes, a-t-il précisé concernent l'organisation des espaces d'exposition dont les galeries, les musées et les centres d'art, et la nécessité de les développer. M. Ezzeddine Bach Chaouch a souligné que le ministère s'occupe du secteur des arts plastiques et associe les artistes à la conception des solutions, loin de la censure et du copinage qui prévalaient dans l'ancien régime. Le ministre a annoncé que le fonds de soutien à la création littéraire et artistique sera redynamisé et qu'il sera possible désormais d'aider directement ou indirectement les plasticiens. Il a invité les artistes-peintres à former une commission consultative des arts plastiques pour aider le ministère à fixer les formes de soutien et les critères y afférents. Il a annoncé d'autre part une baisse d'imposition sur les oeuvres artistiques, laquelle imposition doit passer de 15 à 5 pc seulement. Le débat a porté sur plusieurs questions dont l'impulsion de la contribution du secteur privé dans le développement culturel et l'encouragement des plasticiens à travers la création de prix spécifiques, outre le développement des lois régissant le secteur et l'instauration de nouveaux rapports entre le plasticien et son environnement, basés sur la transparence, la liberté et l'indépendance.