Après un démarrage timide, entamé après la révolution, le « poste » de chroniqueur dans les émissions radiotélévisées s'impose, désormais, comme étant un élément incontournable de tout plateau qui se respecte. Il y a, bien entendu, des chroniqueurs qui ont quitté l'arène dont notamment Slaheddine Jourchi, la plupart des autres s'y sont maintenus tout en changeant, plus d'une fois pour certain d'entre eux, de chaîne. Et tous les chroniqueurs ou presque appartiennent au paysage médiatique. On citera, entre autres, Sofiène Ben arhat, Sofiène Ben Hamida, Moncef Ben Mrad, Zied Krichène, Maya Ksouri, Lotfi Laâmari, Mohamed Boughalleb, Hatem Belhaj, etc. Mais un des très rares, sinon le seul qui n'appartient pas à ce monde des médias, et un des derniers venus à cette spécialité, est le deuxième chroniqueur de l'émission Klem Ennès sur Al Hiwar Ettounsi, Chakib Derouiche qui se fait remarquer à chaque épisode de ce plateau du mercredi soir. Il se fait remarquer, en effet, doublement. D'abord pour son appartenance avérée au parti Ennahdha et, ensuite pour n'avoir cessé de démentir cette appartenance, pourtant prouvée par un document audiovisuel, devenu trop célèbre pour avoir été largement partagé sur les réseaux sociaux, justement pour confondre l'intéressé de cette vérité. Il est indéniable, certes, que tous les chroniqueurs ont des affinités, souvent déclarées, avec des partis ou des tendances politiques, mais jamais d'appartenance claire à un parti politique bien déterminé. Et quand on voit et entend la conviction et l'enthousiasme avec lesquels M. Derouiche parlait, dans le document sus-mentionné, d'Ennahdha lors des élections de 2011 à Menzel Bourguiba, il y a de quoi se poser des questions sur son existence en tant que chroniqueur, censé être objectif. On nous rétorquera, bien entendu, que sa présence s'explique par le souci de rééquilibrer le plateau où l'autre chroniqueur, Lotfi Laâmari est taxé d'être pro-Nidaa, parti au pouvoir. Or, aujourd'hui, Ennahdha se trouve, également au pouvoir et affiche souvent, des positions analogues à celles de Nidaa. Et à cette logique là, il aurait été plus judicieux d'avoir un chroniqueur ayant des affinités avec l'opposition de gauche. Il est évident que chaque citoyen tunisien est libre d'avoir ses propres convictions politiques, mais un chroniqueur est tenu par un minimum de réserve d'objectivité et d'impartialité ? Ce qui n'est pas le cas de Chakib Derouiche qui s'illustre par ses points de vue et ses thèses « rétrogrades » et trop criardes en faveur d'Ennahdha et du projet islamiste. Le même chroniqueur se distingue, également, par ses clashes à l'encontre des invités qui ont des opinions opposées aux siennes. Le comble a eu lieu lors de l'épisode où il a traité Youssef Seddik « d'ignorant » en matière de connaissance sur l'Islam et sur le Coran ! Heureusement, qu'il y avait, justement, en face de lui, un « géant » de la trempe de Youssef Seddik pour le remettre à sa place et le ramener à sa réelle petite envergure, sachant qu'à chaque fois, il se met en conflit avec les invités en faisant prévaloir, non pas la logique, mais ses propres théories d'ordre religieux et rétrogrades. Sans oublier qu'il a l'art de toucher, par semblant d'ironie et par des propos sarcastiques, ses vis-à-vis allant même jusqu'à contredire souvent l'autre chroniqueur. N'en parlons pas de sa manie de couper la parole à tout invité dont les propos ne lui plaisent pas, ce qui est contraire aux règles élémentaires de tout dialogue. D'ailleurs, il suffit d'un petit tour à travers les réseaux sociaux sur Facebook pour se rendre compte combien ce chroniqueur est devenu agaçant au point de devenir le « mal-aimé » de l'émission et de toute la chaîne Al Hiwar, car en voulant conférer un certain équilibre au plateau, l'on est retombé, plutôt, dans une sorte d'excès voire d'extrémisme. Franchement, à revoir...