«Le Noir est une valeur » est la première création artistique présentée par des jeunes des quartiers défavorisés qui fera prochainement le tour de plusieurs festivals 2016... c'est ce que vient d'annoncer Bahri Ben Yahmed, directeur de l'association « Danseurs Citoyens », lors d'une rencontre à l'espace Lang'Art, (sis au 22, rue Lénine, Tunis). Exclus des Institutions officielles pour manque de performance, les jeunes des quartiers défavorisés ayant quitté l'école, deviennent une proie facile pour les recruteurs aux tendances radicales et extrémistes ainsi que pour les mouvements terroristes. Lang'Art est né pour leur offrir l'occasion de devenir un jour, des artistes confirmés et pourquoi pas, de renommée internationale. Après un démarrage difficile, Lang'Art, explique Bahri Ben Yahmed, (danseur, comédien, chorégraphe et cinéaste de formation), intervient auprès de cette catégorie de jeunes, en leur offrant la possibilité de se former artistiquement dans un cadre qui leur est dédié, afin de lancer un projet qui émanera de ces jeunes, potentiels acteurs, artistes et célébrités de demain. Le premier projet autour du thème, « Le Noir est une valeur » traite donc de ségrégation culturelle, raciale et sociale en Tunisie. Ouverture d'une école de formation Selon quelques chiffres annoncés par Ben Yahmed, la subvention de l'Union Européenne, qui serait de l'ordre de 220 mille dinars, a aidé à l'aménagement de l'espace, ( un dépôt commercial au début), pour réaliser des cycles de formation en dramaturgie et en recherche chorégraphique, puis des randonnées à travers les régions du pays en participant notamment au festival du théâtre amateur de Korba (2015). La dernière rencontre avec Bahri Ben Yahmed, directeur de l'association « Danseurs citoyens » a été aussi l'occasion d'évoquer le lancement de la première école artistique agréée par l'Etat et qui formera et encadrera ces jeunes, en leur donnant la possibilité d'avoir un diplôme leur permettant une intégration sociale mais aussi professionnelle. Cette école ouvrira ses portes, nous annonce-t-on, le 15 septembre et dispensera aux étudiants, des formations dans trois disciplines ; danse, théâtre et cinéma. Le Centre est également partenaire avec l'école de danse française, Acts Ifriqia où ses futurs artistes pourront poursuivre leur formation avant de revenir s'installer en Tunisie, condition première pour Ben Yahmed qui pense que les jeunes doivent enrichir la scène artistique locale en travaillant dans leur pays et non en s'exilant à l'étranger. « Le Noir est une valeur » est un spectacle pluridisciplinaire de 40 minutes qui s'attaque à travers la danse, le rap, le slam et la musique, au racisme en Tunisie. Tel qu'annoncé, « c'est un genre de comédie musicale qui vise à montrer la contribution de la culture noire dans le patrimoine culturel tunisien avec une approche universelle se basant sur la musique et la danse. L'objectif recherché est de convaincre le public de l'importance de la diversité culturelle dans la construction de la richesse humaine ». Pour Ben Yahmed, c'est une œuvre évolutive et participative qui implique le public dans la création et le débat. Elle se produira le 08 août à Kélibia dans le cadre du festival international du film amateur ; le 12 août à Tabarka et le 15 à Bizerte. Au mois de septembre prochain, la tournée ira jusqu'au Sud du pays où Lang'Art est représenté grâce à une filiale de l'association « Danseurs citoyens » à Gabes. Bahri Ben Yahmed semble déterminé, malgré les difficultés de tous genres, à réaliser jusqu'au bout, son rêve ainsi que celui de ses partenaires et artistes afin de garantir un meilleur lendemain à nos jeunes. Souhaitons leur, bon vent !