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Morale et religion: alerte !
Publié dans Le Temps le 23 - 08 - 2016

Depuis l'arrivée en politique des religieux, la corruption a métastasé la vie publique et le pays dans sa globalité. Cette question ne cesse de me hanter. Avant le soulèvement de janvier 2011 la corruption était limitée à l'oligarchie régnante, aux cercles proches du pouvoir. On était en droit d'espérer qu'avec ce dit soulèvement et l'arrivée des « purs » aux affaires, ce fléau allait s'estamper...Que nenni !... Comme une trainée de poudre soulevée sous les pas des cheikhs prédicateurs, prosélytes et affidés du ‘sixième califat', la corruption s'est généralisée. Pot-de-vin, passe-droit, népotisme, favoritisme à tout va, ainsi va le pays tout droit dans le mur. Quelqu'un peut-il m'expliquer, me révéler le secret de cet enrichissement express ‘quasi-miraculeux' des cheikhs, cadres et jusqu'aux fonctionnaires du parti nahdaoui, au détriment de la majorité du peuple, faut-il le souligner ? Ces gens sont passés de la marginalité à une ‘miraculeuse' opulence étalée au grand jour, impudique, sans scrupule. Il n'y a pas si longtemps ils vivaient modestement, dans la périphérie besogneuse de la zone populeuse mais appauvrie du grand Tunis. Aujourd'hui, ils sont possesseurs de grosses demeures, vastes terrains, hôtels privés ‘halel', s'il vous plait, dont on ignore l'origine, sans parler de yacht (offert !!) et de voyages en avions privés. Ils habitent les quartiers et la banlieue chics de la capitale. Le Paradis ici bas! Mais à quel prix... sur le dos des équilibres économiques les plus sensibles du pays bien sûr.
Rien ne vient de rien.... Cette question ne cesse de me hanter comme elle doit sûrement tourmenter la majorité du peuple. Nous assistons à une dégradation dans les mœurs absolument inédite. Dévalorisation des valeurs, perversion et dérèglement à tous les étages de l'Etat : une brigade de police braque un citoyen, des chefs de la douane impliqués dans des trafics, cupidité de certains médecins et de quelques cliniques singulièrement dans l'affaire des stents.
J'informe le lecteur que le dit stent est un petit tube qu'on glisse dans une cavité, une artère humaine, pour la maintenir ouverte. Il s'agit bien d'un support artériel, c'est une opération vitale, et on a trouvé l'insolence cynique pour trafiquer cet usage, au détriment de la vie humaine. Au diable Hippocrate et son serment ! Les médecins, les hôpitaux, les cliniques surtout, ne peuvent tomber plus bas. Enfin. Le marché parallèle occupe plus 50/% des activités économiques, le change se fait sur le bord des routes à la barbe de la police et au nez de la douane alors que le pays s'enfonce dans l'endettement, malade du dilettantisme de ses gouvernants et de l'opportunisme vorace de ses politiciens. Il parait que même l'Assemblée du peuple, enfin certains députés, dit-on, seraient (au conditionnel) rongés par la gangrène. Qui ose encore parler de radicales réformes? De table rase quoi. Personne !
Par réserve, mais surtout par timidité, j'évite de parler de ma propre situation, de ma condition peu enviable d'homme de théâtre en activité depuis plus d'un demi siècle, mais rencontrant les difficultés d'un débutant, sans outil de travail, espérant encore et toujours quelques subsides de l'Etat, sous forme d'aide à la création pour pouvoir créer, produire et, surtout travailler! II doit bien y avoir une solution à cette situation pendant qu'il est encore temps, car le temps n'attend pas, surtout quand la fin approche. Mais revenons dans le vif du débat : le constat est simple, pourquoi la morale se dégrade sous le poids et l'influence des religieux ? et surtout les plus extrémistes d'entre eux, adeptes de la charia et de la loi du talion, coupeur de têtes, de mains, exciseurs, polygames, adeptes de l'esclavage, notamment sexuel, sous cette forme indigne dite « jihad ennikeh », mais lapidateurs de la « zania », femme infidèle.
Se pose le problème du théologico-éthique qui mérite un large débat national en y faisant participer le plus grand nombre de citoyens pas uniquement les théologiens patentés et autres rhéteurs casuistes, mais un débat élargi : faut absolument élargir le débat à toute la société. Soyons généreux et non moins optimistes mais avec toute la pédagogie nécessaire, car il faut le reconnaître, la problématique n' est pas de toute évidence, il faut faire preuve d'une très fine, mais rigoureuse pédagogie. L'important c'est d'avoir confiance dans la capacité de raisonnement et de pensée des gens pourvu qu'on sache baliser le chemin de la réflexion, invitant tout le monde sans exclusive aucune à y participer. Il faut tabler sur la bonne volonté et l'engagement sincère de chacun, sachant que le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. Quoiqu'il ne faut pas être dupe. La partie n'est pas aisée ni gagnée d'avance.
Qu'est ce que le théologico-éthique? Sont ici concernés ceux qui croient que faire le bien mène tout droit au Paradis. Ils croient pouvoir disposer du chemin secret menant au Paradis en faisant de ‘bonnes actions', à leur profit bien évidemment. Leur quête est intéressée, égoïste. Ils croient, en agissant ainsi, plaire à Dieu, mais c'est au détriment du bien général et de la vie d'autrui, pour leur propre profit à l'exclusion de tout autre. Tout en tenant compte des fous barbares de ‘Daech', rappelez-vous de ces pélerins qui ont marché sur le corps de leur frères en religion, je dis bien leurs frères en religion, mais aussi en humanité, pour gagner l'approbation et le contentement du Seigneur, croient-ils, et gagner ainsi un siège au paradis. Ils mettent Dieu en avant de toute chose.
Le plus bas degré de l'humain, loin de fonder la morale, cette position la ruine car c'est alors par intérêt, par une impulsion sensible qu'ils agissent mais pas par piété pure. La morale n'a absolument rien à voir avec la piété qui est d'ordre individuel, intime, particulier. Mais les religieux dogmatiques font l'amalgame pour culpabiliser, terroriser le commun des mortels surtout s'il est crédule. Ils profitent de l'ignorance et de la naïveté du bon peuple pour l'accabler de leurs superstitions et idées obscures et surtout l'arnaquer. Ils en font leur fond de commerce et c'est la porte ouverte à toutes les tromperies sous toutes ses formes, psychologique, économique, politique, culturelle, et bien évidemment sociétale. Voilà pourquoi « votre fille est muette » ! La Nation croule sous une corruption absolument inédite, jamais connue auparavant que depuis que les religieux occupent le terrain politique
Les religieux n'agissent et ne réagissent que par intérêt, en solipsistes, pour se rapprocher du paradis, obnubilés qu'ils se trouvent par un absolu omnipotent : Dieu, qui ne leur demande pas tant. Mais ils agissent en dehors de l'éthique la plus élémentaire. Des casuistes ignorants, des imams charlatans sévissent au grand jour comme au bon vieux temps, à l'exemple de ce cheikh, assez avenant pourtant, que j'ai écouté, par hasard, dans une radio privée, prodiguer des trucs aux auditeurs afin qu'ils exorcisent leur demeure de Satan. Oui de Satan ! Voilà où on en est en l'an deux mille seize, en ce début de troisième millénaire. Tous ces faux dévots, ces tartufes patentés tiennent la société dans ses moindres recoins. Ils sont présents dans les recoins de l'administration et de l'Etat. Ils envoient nos enfants se faire massacrer en Syrie, au nom de quoi, pour quelle cause ? Les Arabes sont arrivés à bout des idolâtres et de leurs idoles depuis quinze siècles. Apparemment certains craignent encore la nuisance des idoles de la Kaaba...
« Les impératifs moraux, parce qu'ils se fondent sur la nature de notre être en tant que créature libre et rationnelle, ont autant d'évidence et de certitude que peuvent en avoir les mathématiques », nous dit le génial Kant ! La dignité humaine est liée à la liberté de l'homme; l'homme est comptable vis-à-vis de l'homme, ce qui suffit à fonder la morale. Cette liberté implique que la vertu se situe désormais dans l'action désintéressée et le souci de l'universel, c'est-à-dire de l'intérêt général, ce qui définit la morale humaniste. Vertu et action désintéressée sont désormais inséparables, ce qui spécifie une « volonté bonne » et l'anthropologie moderne.
M.K.


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