La 42è édition du festival national du théâtre amateur de Korba (16-25 août) qui vient de se clôturer avec l'attribution des différents prix, était placée cette année sous le thème de « Eteins la télé et va au théâtre. » Un slogan qui incite le public à sortir pour découvrir les créations du théâtre amateur en Tunisie. Le festival de Korba a aujourd'hui 52 ans d'existence et lutte pour survivre particulièrement depuis l'année dernière où toutes les subventions habituelles des parties officielles ont été supprimées ou demeurées de simples promesses. Pourtant, les jeunes de la région, les fondateurs du festival et les habitants de Korba se sont toujours engagés afin de préserver cet acquis culturel et artistique. Ce festival demeure, en effet, le baromètre et le miroir de l'activité du théâtre amateur à longueur d'année. Mais les choses ont beaucoup changé,non pas depuis une année, mais bien plus encore, et le festival s'est rétrécitelle une peau de chagrin. Un tel événement attire les journalistes culturels et les critiques de théâtre, mais la logique « illogique » des choses, fait que les organisateurs ne peuvent pas accueillir d'invités. On se demande dans quelles conditions s'est déroulée la dernière édition du festival de Korba. On le devine, du moment que tout a été fait pour que personne ne puisse y aller ! Alors, pourquoi organiser un tel festival ? Ne fallait-il pas le reporter jusqu'à ce queles hauts responsables et les sponsors reviennent à de meilleurs sentiments pour faire renaître cette manifestation annuelle ? Cette institution, faut-il le rappeler, est un événement incontournable du théâtre amateur en Tunisie. On ne sait pas trop pourquoi a-t-elle subi toutes ces tracasseries pour en arriver là ? Et si on regardait autour de nos voisins algérien, marocain et égyptien, ce qui équivaudrait à ne pas comparer l'incomparable. Pourtant, leurs festivals similaires ont été créés après celui de Korba et sont couverts non seulement par la presse nationale, mais internationale. Autres conceptions, autres regards. Pourquoi s'éteindre à feu doux? Il semblerait que les organisateurs du festival du théâtre amateur de Korba sont trop « passifs » pour se battre et « frapper sur la table » des responsables, car la colère doit changer de ton en de pareilles situations. Le festival de Korba a permis l'éclosion de plusieurs comédiens et metteurs en scène tunisiens de talent durant plusieurs décennies. Plusieurs parmi eux ont été honorés cette année, comme cela est de coutume à chaque édition. Il est donc déplorable aujourd'hui de voir ce festival s'éclipser et mourir à petit feu. Il est temps de sauver le festival de Korba, car il ne mérite pas du tout un tel sort qui est d'ailleurssimilaire pour d'autres festivals en Tunisie. On pourrait citer les festivals d'été de Boukornine, qui était international et était une continuation du festival de Carthage, le Printemps des arts de Kairouan, l'autre printemps de Sbeitla... et la liste est encore longue !