La grenade (Punica granatum L.) est un fruit comestible très anciennement connu dans le monde. Sa culture est conduite en plantation régulière, seule ou associée à d'autres arbres fruitiers. Mais aussi en plantations isolées à proximité des centres urbains. Sa cueillette a commencé à Gabès, Testour, Béja et Nabeul et les étalages des marchés sont garnis par les différentes variétés de de ce fruit. La récolte qui a bousculé toutes les estimations atteindra les 75.000 tonnes cette saison. Des milliers tonnes sont cueillies par des familles une à une chaque jour. C'est une activité qui procure à son propriétaire de l'argent mais qui exige également de grandes dépenses comme l'achat des fertilisants, l'irrigation et le transport. Décidément, les fellahs essayent par tous les moyens de compresser ces dépenses et surtout la main d'œuvre jugée chère. C'est pourquoi, on emmène ses enfants pour atténuer les frais car on risque parfois de laisser des plumes. Cette culture du grenadier est très ancienne en Tunisie. Elle date, au moins, de l'époque phénicienne. Le grenadier est cultivé dans les zones côtières du nord, du centre et du sud et dans beaucoup de régions à l'intérieur du pays. Cependant, on constate une domination de Beja et Nabeul au nord, ainsi que Sidi Bouzid, Kairouan et Mehdia pour le centre, et Gabès au sud. Toutefois, cette dernière s'accapare la plus grande partie des cultures avec 37% de la production nationale. Un secteur porteur La Tunisie compte près de 17 variétés produites tout au long des quatre mois de récolte. El'gabsi, Ez'zahri, El'kalaai, et El'hammouri constituent des variétés précoces de grenades. Elles mûrissent et sont cueillies en septembre. En octobre, c'est au tour des variétés dites El khadhri, El chalfi, El tounsi, El djébali, El baldi, El mezzi, El zaghouani et landolsi d'être cueillies. El chétoui et Ennabli mûrissent, quant à elles, au mois de novembre. Enfin, les variétés El blahi et El karsi sont tardives: on les cueille en décembre. Toutefois, la grande variabilité observée rend assez difficile le choix rationnel des variétés à utiliser et pourrait engendrer une grande hétérogénéité au niveau de la production et contribue à la disparition de plusieurs types locaux. L'absence de normes bien définies d'irrigation et de fertilisation laisse apparaître beaucoup de problèmes de productivité des arbres et qualité des fruits. L'éclatement des fruits est un phénomène continue et constitue l'un des problèmes majeurs surtout dans les oasis où existent les contraintes de tour d'eau. Dans certains cas, on peut avoir 40 à 50% de fruits éclatés. Ce secteur est prometteur, d'autant que des possibilités d'exportation des grenades existent sur les marchés étrangers, notamment La France et les pays du Golfe ( Qatar, les Emirats arabes unis et Bahrein) malgré la concurrence de l'Egypte, de la Turquie, de l'Inde, du Maroc et de l'Iran.