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Des chiffres qui font froid au dos
Publié dans L'expert le 12 - 09 - 2013


2013
Déficit budgétaire
1.1% du PIB
9 à 10% du PIB
Déficit du paiement courant
4.7% du PIB
8.5% du PIB
Recettes publiques
40%
49%
Réserves en devises
147 J d'importation
104 J d'importation


Au lendemain du 14 janvier personne ne prévoyait un tel avenir pour la Tunisie ni un tableau si sombre, avant que les manifestations et les grèves ne gagnent progressivement tout le pays et fédèrent rapidement toutes les catégories sociales de la population (avocats, étudiants, jeunes, chômeurs, médecins, fonctionnaires...). La situation est demeurée extrêmement tendue et s'est compliquée davantage. Un climat de crainte a conduit à un bilan lourd en nombre de morts et de blessés, causant un désordre total et une confusion au niveau de la gestion des biens publics. Ainsi, le pays s'est enfoncé dans une situation chaotique.
Les plus avertis des analystes et observateurs, au vu des sacrifices consentis, ne pouvaient prévoir qu'un avenir radieux pour ce pays. Malheureusement, l'histoire a voulu que les évènements prennent une autre tournure.

La responsabilité de Mohamed Ghannouchi
Depuis sa première nomination, uncertain 27 octobre 1987, en qualité de ministre délégué auprès du Premier ministre, Mohamed Ghannouchi s'est contenté de son rôle d'économiste chose qui sied à Ben Ali, soit en tant que Premier ministre ou en tant que Président de la République. Mohamed Ghannouchi excella dans la gestion de tous les ministères à caractère économique qu'il a présidés. On lui reconnaitra une grande capacité d'analyse, de synthèse et de solutionner les dossiers les plus épineux, ce qui lui a valu la succession de Hamed Karoui à la tête du gouvernement. Tout au long de sa carrière, Mohamed Ghannouchi a évité toute friction avec la sphère politique. Les dossiers de sécurité et des libertés étaient de ressort exclusif du Président de la République. La lecture d'histoire récente de la Tunisie ne fait paraitre aucune opposition de Mohamed Ghannouchi aux décisions et ordres de son Chef hiérarchique. En tant que Président du Conseil Supérieur d'Investissement il a entériné l'ensemble des décisions de privatisation et cessions des entreprises publiques.

Ceci n'empêche que, sur le plan purement économique, est épaulé par une poignée d'hommes expérimentés et a su redressé la barre et remettre les indicateurs d'économie nationale au vert. Cette même équipe a pu surmonter les différentes crises aux quelles elle a fait face (la crise de l'Est asiatique, la crise du sub-prime et la chute des PIGS...).
L'échec politique de Mohamed Ghannouchi
Dans son premier examen politique, Mohamed Ghannouchi a échoué sur toute la ligne. Il a fait preuve d'une grande vulnérabilité psychologique. On lui reproche d'avoir cédé à la pression des opportunistes en lâchant ses amis et compagnons de route. Il finit par démissionner et remettre le pays entre les mains du gourou de la politique Béji Caïd Essebssi.

Béji Caïd Essebsi aimait dire en parlant de sa mission : « Arrimer le bateau Tunisie à destination, sur la terre ferme de la démocratie ». Le 7 mars 2011, Caïd Essebssi a nommé les ministres de son gouvernement qui est soi-disant un concentré de compétences technocrates.
Ce gouvernement n'a pas su ou n'a pas voulu prendre les décisions adéquates pour maîtriser le pays et calmer les différents foyers de tension.

Un gouvernement de l'ombre ?
Kamel Ltaief, le légendaire artisan du 7 novembre 1987 et ami de Caïd Essebsi, a préféré agir toujours dans le noir, pour chapeauter le gouvernement de l'ombre.
Kamel Ltaief, le puissant homme d'affaires, avait, au temps de Beji Caïd Essebsi, le premier et le dernier mot (selon les déclarations historiques du Juge Farhat Rajhi).
Kamel Ltaief a insisté après la démission de gouvernement Essebsi de maintenir son proche parent Mustapha Kamel Nabli à la tête de l'institution économique la plus déterminante du pays, la Banque Centrale de Tunisie. Avec un double argument : le gouverneur a d'une part été nommé il y a quelques mois seulement et pour une durée de cinq ans. Et d'autre part, son maintien rassurerait les marchés financiers internationaux. Ce siège est hautement stratégique, puisqu'il permet d'avoir un droit de veto sur les engagements financiers de tous les ministères. La BCT est également en première ligne pour récupérer les « biens mal acquis » du clan Ben Ali–Trabelsi à l'étranger. Nabli a été « dégagé » pour incompétence comme l'a exigé le personnel gréviste de la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Au fait, Mustapha Kamel Nabli, avec ses décisions hâtives, bizarres et peu convaincantes, a enfoncé le clou et faire sombrer le pays dans un chaos total.
Ceux qui se battaient pour la suspension du remboursement de la dette publique extérieure tunisienne, reprochaient à Mustapha Kamel Nabli, « ses options néolibérales, dans la mesure où il privilégie le remboursement du service de la dette, au détriment des droits socio-économiques des Tunisiens ». L'ex-gouverneur de la BCT est aussi coupable de ne pas faire assez d'effort pour récupérer les avoirs gelés de la famille Ben Ali à l'étranger, notamment en Suisse.

Le bilan de la Troïka

La Troïka vient aggraver la situation: en presque deux ans au pouvoir, elle a contracté des montants faramineux de dette extérieure.
Pour fin 2013, la Banque Centrale prévoit 40 milliards de dinars d'endettement de l'Etat, soit 51.1% du PIB. Le solde de l'endettement aura cru de 11.3 milliards de dinars, soit +39.4% en relatif et 7.2 points du PIB, pendant cette période.

La Troïka a voté jusque-là 27 lois portant sur la contraction des dettes. Cela correspond quasiment à la moitié des 56 lois votées depuis le 23 octobre 2011. De plus, un décret autorise la Banque Centrale à sortir sur le marché japonais. La somme de ses textes atteint approximativement 6700 millions de dinars.

De plus, 10 autres projets de lois sont en attente d'examen à l'Assemblée, pour un volume total de 1687 millions de dinars.
Ces dettes dénotent d'un déséquilibre flagrant au niveau du Budget de l'Etat et de l'économie nationale.


Vers l'inconnu !
Le gouvernement de Hamadi Jbali a succédé à celui de Beji Caïd Essebsi après les élections du 23 octobre 2011. Après plus d'un an, ce nouveau gouvernement n'a pas réussi à renverser la tendance baissière de l'économie tunisienne. Le chômage est également l'un des échecs du gouvernement, malgré des déclarations et des chiffres contradictoires.
La croissance a stagné aux alentours de 3.5% pour l'année 2012, un chiffre positif mais qui reste très insuffisant avec un taux d'inflation extrêmement haut qui atteint les 6%. Les prix ont doublé. Les Tunisiens ont donc perdu en pouvoir d'achat en 2012.
Pour 2013, Hamadi Jbali a estimé une croissance de l'ordre de 4.5%. C'est un chiffre irréalisable dans un climat instable, car la consommation est en baisse, vu le niveau de chômage, l'inflation des prix et le blocage des crédits à la consommation. En plus, le gouvernement Jbali a été incapable de stabiliser le climat politique et mener les réformes structurelles dont le pays a besoin. On assista alors à une une montée considérable de la violence politique, l'étanchéité des frontières et des tensions sociales exacerbées par la cherté de la vie. Tous ces facteurs nous empêchent de penser que la croissance puisse atteindre le niveau souhaité.
Suite à l'assassinat de l'opposant du régime Chokri Belaïd, le gouvernement Jbali n'a pas su faire face aux divergences d'opinions grondant dans tout le pays et mettre en place un nouveau gouvernement digne de ce nom. Il a démissionné et a laissé la Tunisie dans une situation critique.
La démission du gouvernement Jbali n'a pas résolu les problèmes du pays. Le gouvernement Larayedh a pris ses fonctions au mois de février 2013, avec un lourd héritage. La Tunisie n'a pas su trouver une issue pour trouver le bout du tunnel. Elle était minée depuis des mois par une crise politique, institutionnelle et sécuritaire qui a été exacerbée par l'assassinat du député Mohammed Brahmi qui a fait plonger Ennahdha au centre d'une nouvelle crise politique. Ensuite, le carnage de Jebel Chaambi a évoqué un blocage politique total et a mis la rue en ébullition. Ces derniers événements constituent un coup dur pour l'économie et la situation économique de la Tunisie tend, aujourd'hui, vers l'inconnu.

Azza Ben Chagra
Encadrés
Le charlatanisme de nos soi-disant compétences à l'étranger
Les Jalloul Ayed, Mehdi Houas, Yassine Brahim, Said Aïdi..., présentés comme des messies et sauveurs de la Nation, n'ont en fin de compte, contribué qu'à causer davantage de dégâts. Ils ont multiplié leurs apparitions à la télévision. Ils ont plagié les projets de leurs prédécesseurs, ministres de Ben Ali. Le résultat est probant : un bilan désastreux, un sursaut du chômage, aucun investissement ni aucune réalisation n'a été effectuée par ses bluffeurs.

Le passage de ce gouvernement a été marqué par un prêt d'un montant de 250 millions dollars et 168,3 millions d'euros ont été consentis par l'IBRD appartenant au groupe de la banque mondiale s'étalant sur 40 ans. Aujourd'hui, on peut se demander à quoi a servi cet emprunt qui hypothèque deux générations de Tunisiens et de Tunisiennes !

La chasse aux sorcières, la chasse à la compétence
« Fouloul », « Azlem », étaient les vocables et la potion magique qui permettaient aux ratés incompétents magouilleurs de chasser ceux qui ont fait preuve de sagesse, de militantisme. Le mot « dégage » était scandé par ces énergumènes.


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