// Le torchon brûle-t-il entre le président de la République et le chef du gouvernement ? Le chef du gouvernement Habib Essid a déclaré lundi qu'il n'envisage pas de démissionner, en allusion à l'initiative présidentielle en faveur de la formation d'un gouvernement national. Dans un entretien accordé au journal électronique « Alarabiya.net », Il a indiqué qu'il n'a jamais songé à présenter sa démission, estimant que « sa démission risque de créer un vide du pouvoir, d'envenimer la situation et d'affaiblir l'Etat ». « Je ne fais pas partie de ce genre de personnes qui fuient leurs responsabilités », a-t-il dit, faisant état toutefois de l'existence de scénarios constitutionnels pour dissoudre le gouvernement. Ainsi il dément les allégations du président de la République Béji Caïd Essebsi qui, dans une interview, le 7 juin 2016 au journal « Rai Al-Youm », avait indiqué que « Habib Essid était prêt à présenter sa démission, mais il a décliné sa demande ». D'après ce journal, « Caïd Essebsi préfère maintenir Essid à la tête du gouvernement jusqu'à la fin des concertations pour éviter tout vide du pouvoir ». Le président de la République Béji Caïd Essebsi avait estimé, le 2 juin 2016, qu'il est « réaliste » d'opter aujourd'hui pour la formation d'un gouvernement d'union nationale qui bénéficie de l'appui de la majorité des sensibilités politiques et sociales. D'après le chef de l'Etat, ce gouvernement doit inclure l'Union générale tunisienne du travail, l'Union tunisienne du commerce, de l'industrie et de l'artisanat ainsi que les composantes de la coalition au pouvoir. Des indépendants et des représentants de l'opposition pourraient en faire partie, a-t-il ajouté. Toutefois, les centrales syndicale et patronale avaient apposé une fin de non-recevoir à l'appel du chef de l'Etat et affirmé qu'ils ne participeraient pas à un gouvernement d'union nationale.