Dans une émission diffusée le dimanche 13 août par RFI,Walid Sultan Midani, le fondateur de DigitalMania (premier studio indépendant de jeux vidéo du pays) a indiqué que c'est un jeu qui avait fait beaucoup parler de lui l'an dernier, en proposant à ses meilleurs joueurs de gagner chaque semaine une vache( en chair et en os). Une créativité débridée et un sens de l'innovation. Six ans après sa création, DigitalMania est une entreprise qui marche et fait travailler une équipe de 30 personnes. Mais Walid Sultan Midani ne compte pas s'arrêter là : « Technologiquement, on a commencé à faire des jeux sociaux, donc que ce soit sur Facebook ou sur mobile. Là, on est à fond sur la réalité virtuelle. On a gagné pas mal de prix depuis notre création. Là, on arrive quand même à publier des jeux à quelques dizaines, centaines de milliers de joueurs. On n'est pas encore à un million, ça viendra. Demain, j'ai envie que les gens soient là en mode : voilà, c'est le prochain Angry Birds. » Le succès de DigitalMania a encouragé d'autres à se lancer. Seifeddine Ben Hamouda, 26 ans, a créé en novembre 2016 NewGen Studio, constituée de six jeunes passionnés. Diplômé d'une école d'ingénieurs, il regrette qu'il n'y ait pas encore de formation spécifique au jeu vidéo en Tunisie. « Il faut commencer à introduire le domaine du jeu vidéo dans l'éducation, parce que c'est un secteur qui peut mener l'économie tunisienne dans une croissance exponentielle », estime-t-il. Dans la même émission : une importante levée de fonds de 1,5 million de dinars (environ 510 000 euros) en juin par l'entreprise Polysmart, qui produit le jeu Vétérans Online. Un record en Tunisie et au Maghreb. Si aujourd'hui les studios de développement de jeux vidéo sont moins d'une dizaine dans le pays, le potentiel en termes de compétences techniques et artistiques est important et les professionnels du secteur ont l'ambition de faire de la Tunisie un « hub » du jeu vidéo. Un reportage de Perrine Massy. Même discours du côté de Polysmart. L'entreprise, fondée en 2015, vient de lever 1,5 million de dinars, soit environ 510 000 euros pour développer son jeu, Vétérans Online, à l'international. Selon son cofondateur Ahmed Cheikhrouhou, cette confiance des investisseurs prouve que le jeu vidéo est un secteur d'avenir. « À mon sens, on gagnerait beaucoup à investir sur ce secteur-là plutôt qu'à jeter des milliards dans des secteurs agonisants comme le textile ou le tourisme. Avec tout ce que ça suppose en rentrées de devises pour le pays. » Les professionnels du secteur s'accordent à le dire : s'il reste du chemin à parcourir, le potentiel existe en Tunisie pour faire du pays un « hub » des jeux vidéo. À l'image de la toute proche Malte, où cette industrie représente 12 % du PIB.