La Banque centrale de Tunisie (BCT) tente de faire passer un message qui n'est pas encore clair et dont on ne connaît pas les finalités en annonçant que 2019 sera une année morose pour les banques de la place, à cause de la rareté des liquidités, selon le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi. Lors d'une séance d'audition devant la commission de la législation générale à l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), consacrée au suivi de l'examen du projet de loi relatif aux garanties mobilières, Abassi a précisé que durant les prochaines années, les banques de la place s'orienteront vers la cohabitation pour créer des institutions bancaires capables de contrecarrer la concurrence. Par ailleurs, il a fait savoir que la BCT va infliger des amendes à un nombre de banques de la place qui n'ont pas respecté le système bancaire qui les oblige à fournir les données demandées par la BCT, outre des dérives lors de l'octroi des crédits. Abassi a souligné que le projet de loi relatif aux garanties mobilières permettra de réduire les risques auxquels s'exposent les banques lors de l'octroi des crédits, ce qui est de nature à réduire le recours des entreprises particulièrement de petite et de moyenne taille au financement parallèle. La loi exige la création d'un registre électronique pour les garanties mobilières où tous les biens mobiliers seront enregistrés par les entreprises sous forme de garanties. Le gouverneur de la BCT, a estimé que le projet de loi comprend des concepts ambigus, proposant d'inscrire ce registre dans le Registre national des entreprises, opérationnel depuis le début de cette année. Répondant à une question posée par la députée Samia Abbou, concernant le recours de l'Etat à l'endettement auprès des banques au lieu de s'orienter directement vers la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Abassi a précisé que « le fait de recourir à la BCT nuira à son indépendance ». Abbou avait estimé que les banques sont entrain de réaliser de grands bénéfices, grâce à l'endettement de l'Etat, étant donné que les taux d'intérêt appliqués sont élevés. « Partant, les institutions bancaires refusent d'accorder des crédits aux PME « , a-t-elle ajouté, soulignant que la nouvelle loi ne permet pas de résoudre le problème de l'investissement en Tunisie. faouzi snoussi