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Frédérique Vidal et «l'islamo-gauchisme» à la fac : 5 minutes pour comprendre un débat explosif
Publié dans L'expert le 17 - 02 - 2021

La ministre en charge de l'Enseignement supérieur a indiqué dimanche sur Cnews sa décision de demander une enquête au CNRS afin de distinguer « ce qui relève dans les universités de la recherche académique et de l'opinion ».
Ses propos ont suscité moult réactions sur les réseaux sociaux. Depuis son passage, dimanche, au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur la chaîne CNews, la ministre de l'Enseignement supérieure, de la recherche et de l'innovation a pointé du doigt un problème qui, selon elle, « gangrène » les universités françaises : l'islamo-gauchisme. Pour prendre la mesure du phénomène, elle a par ailleurs annoncé la commande d'une enquête auprès du CNRS sur la question. On fait le point.
Ce que Frédérique Vidal a dit
Sur les réseaux sociaux, les internautes relaient un extrait d'un peu plus de quatre minutes. À l'image, le journaliste Jean-Pierre Elkabbach lance le sujet de l'islamo-gauchisme dans les universités, citant le titre de la Une du Figaro daté du 12 février dernier. « Moi je pense que l'islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble et que l'université n'est pas imperméable, l'université fait partie de la société », reprend Frédérique Vidal. Puis elle développe : « Ce que l'on observe dans les universités, c'est qu'effectivement il y a des gens qui peuvent utiliser leur titre et l'aura qu'ils ont, ils sont minoritaires, pour porter des idées radicales ou des idées militantes. »
Frédérique Vidal dénonce ensuite ceux qui regardent tout par le prisme de leur volonté de diviser, de fracturer, de désigner l'ennemi, donne raison à Jean-Pierre Elkabbach lorsqu'il estime que la situation dans les facs ressemble à une « sorte d'alliance entre Mao Zedong et l'ayatollah Khomeini ». « Je crois que l'immense majorité des universitaires sont conscients de cela et luttent contre cela », nuance-t-elle pour conclure.
C'est quoi cette enquête ?
Au-delà de ces prises de position, et pour tenter de faire la lumière sur ce phénomène qu'elle déplore, Frédérique Vidal a fait part de son intention de commander une enquête auprès du CNRS. Il sera demandé aux chercheurs de distinguer au sein des courants de recherche « ce qui relève de la recherche académique » et ce qui relève « du militantisme et de l'opinion ». Contacté, le CNRS se contente mardi d'indiquer que « des discussions ont été lancées avec le cabinet de la ministre sur le sujet », sans commentaire supplémentaire.
Egalement contacté, le cabinet de la ministre apporte quelques précisions. « Une étude scientifique va être portée, à la demande de la ministre, par l'alliance Athena qui regroupe les principaux acteurs de la recherche publique française et qui est présidée par Antoine Petit (président-directeur général du CNRS, ndlr), nous indique-t-on. Les objectifs de cette étude seront définis dans les prochains jours. Il s'agira de définir ce qui existe comme courants d'études en France, sur différents thèmes. » Des propos confirmés par la ministre en personne sur les bancs de l'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement.
Est-ce une première ?
Ce n'est pas la première fois que le sujet de « l'islamo-gauchisme » dans les universités françaises fait ainsi polémique dans le débat public. À l'automne dernier, c'est le ministre de l'éducation nationale qui déjà avait explicitement évoqué le sujet. Sur les ondes d'Europe 1, il estimait le 22 octobre que « ce qu'on appelle l'islamo-gauchisme fait des ravages ». Avant de poursuivre : « Il fait des ravages à l'université, il fait des ravages quand l'UNEF [Union nationale des étudiants de France] cède à ce type de chose, il fait des ravages quand dans les rangs de La France insoumise, vous avez des gens qui sont de ce courant-là et s'affichent comme tels. Ces gens-là favorisent une idéologie qui, ensuite, de loin en loin, mène au pire ».
Après que les responsables LR Julien Aubert et Damien Abad ont réclamé auprès du président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand l'ouverture d'une mission d'information parlementaire sur ce qu'ils qualifient de « dérives intellectuelles idéologiques dans les milieux universitaires », la conférence des présidents d'universités se fendait d'un communiqué pour se montrer « solidaire de ses collègues ». La CPU disait aussi partager « l'indignation de toute la communauté universitaire ». « Si les demandes de création de mission d'information sont le droit le plus strict de tout parlementaire [...] elle signale surtout, au nom de l'opportunisme populiste, l'irrespect et la remise en cause des libertés académiques, principe fondamental de valeur constitutionnelle et présent dans toute démocratie », ajoutait-elle encore.
Comment réagissent les universitaires ?
Plusieurs professeurs et chercheurs ont une fois de plus fustigé les propos de Frédérique Vidal. « La communauté universitaire est à nouveau la cible de la stratégie électoraliste visant à s'attirer des sympathies à l'extrême droite, tweete ainsi le philosophe Pierre Charbonnier, chargé de recherche au CNRS. L'islamo-gauchisme est un bricolage médiatique, mais il cache une réalité, qui est l'existence de certains milieux anticapitalistes qui délèguent aux musulmans leur propre antisémitisme, assure-t-il. Ces milieux sont ultra-rares à l'université. »
Frédéric Sawicki, professeur de science politique à Paris 1-Panthéon-Sorbonne et chercheur au CESSP-CNRS a de son côté déploré que cette sortie médiatique intervienne à un moment où la ministre devrait être accaparée par la précarité étudiante en ces temps de crise sanitaire. Ce dernier a publié le mail qui aurait été envoyé par un élève regrettant de ne pas avoir assisté assidûment aux cours en ligne, étant devenu sans domicile fixe.
eparisien


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