Ça bouge ! ça bouillonne ! Remous du côté du barreau. Hérissement de l'autre côté du prétoire…. De la polémique à gogo. Pomme de discords ? L'apparition répétitive et périodique, sur notre petit écran, d'un certain nombre de figures, toujours les mêmes, appartenant à la corporation des avocats. Cela dans les deux chaînes télévisées locales concurrentes. Toile de fond : deux émissions de plus en plus populaires et presque identiques, excepté l'intitulé. Deux émissions calquées et prenant leur source d'une émissions française très célèbres ayant fait la gloire de TF1. Il s'agi sans doute de « sans aucun doute ». Hors jeu ? Là aussi, il y a problème. Celui du droit d'antennes. Ce fameux droit vient d'être acheté par la société ‘'Cactus-Production'' de l'entreprenant Sami El Fehri, l'enfant prodige de la production télévisée. Ce qui aurait mis l'équipe de Imen Bahroun en position d'hors jeu. Et on a tôt fait de céder les filets vides à l'ex- Hannibaliste Moez Ben Gharbia. Ce qui explique l'éclipse, amèrement constatée depuis samedi dernier de la fameuse émission, ‘'An Housni nia'' (De bonne foi). Genre d'émission qui dérange nos illustres bonhommes des deux côtés du prétoire. Parce que considéré par les uns et les autres comme justice parallèle et aussi comme festival publicitaire au profit de certains noms, appartenant à la confrérie des avocats. On vient d'apprendre aussi que certains protagonistes de l'emission « An Houssni nia » viennent d'être attaqués pour diffamation par plus d'une personne « trainée » au petit écran. Donc, il semble aux yeux de tous maintenant clair que l'émission chère à Me Mounir Ben Salha et compagnie, n'a rien à voir avec la levée de bouclier des … boucliers de la veuve et de l'orphelin ; Puisque, l'émission ‘'El Hak maâk'' (Vous avez raison) va continuer, en tant qu'ayant-droit, son bonhomme de chemin, sous la conduite, pas toujours cool, de notre confrère Moez, cette infatigable machine ‘'tout-terrain''(même en dehors des stades ), au démarrage américain et aux freins ABS ! On aura ainsi tout dit sur ce passionnant jeu de billard et de cache-cache, à suivre de très prés. Signe de bonne santé et de progrès, dû au changement et à l'évolution de notre paysage médiatique. Adieu la monotonie ! Bye bye la langue de bois, au ton monocorde et soporifique ! Bonjour, la vivacité et le remue- ménage de la concurrence ! « Jaou » ! Diraient nos adoléscents… Cette parenthèse fermée, revenons-en au corps du sujet pour parler du corps de la magistrature. Nos pontifes –ceux abordés- considèrent ce genre d'émission comme justice parallèle. Sans pour autant nier leur caractère instructif et leur apport en matière de vulgarisation juridique. Ménager la chèvre et le chou Ce point de vue se trouve partagé par le chef de file des avocats, le Bâtonnier, Me. Béchir Essid. Malgré sa présence hors de ses bases, chez les pharaons, a tenu, à distance, à prendre activement part au débat. Il a dit tout haut ce que beaucoup de ses confrères pensent tout bas. Puisqu'il nous a dévoilé sa position, sans gant et avec la clarté et la rigueur, propres aux hommes de droit. Là voici tout de suite : Pour Maître Essid, il faut savoir concilier entre la liberté d'expression et les ‘'sacro-saintes'' règles déontologiques du métier d'avocat. Surtout que, par les temps qui courent, le paysage médiatique, sous nos cieux connaît une évolution et une diversification appréciables et remarquables. On doit, en quelque sorte, ménager la chèvre et le chou : éviter le piège d'une fermeture anachronique et mal à propos et ne pas basculer dans l'ouverture démesurée et déraisonnable versant forcément dans la fanfaronnade, la publicité et le vedettariat. Ce qui est évidement tout à fait contradictoire avec l'éthique morale et déontologique du métier. Il dit non à l'apparition périodique des mêmes figures qui se convertissent carrément en animateurs TV. Ou qui s'érigent allègrement en membres de tribunaux parallèles. Surtout lorsque ces avocats se mêlent parfois de procès où ils sont partie prenante. Deux échéances décisives Mr. Essid soutient que l'avocat doit se garder, dans ses interventions médiatiques, de citer ses spécialités, ses références et mettre en exergue sa compétence et ses capacités professionnelles. Il doit, en somme, éviter tout ce qui peut laisser entendre et comprendre qu'il est plus qualifié que ses confrères. « Les interventions médiatiques de l'avocat doivent revêtir un caractère tout à fait occasionnel. Elles doivent tendre vers l'enrichissement du débat juridique, pas plus ». Et voila que, d'un seul coup, la tension monte ! Me. Essid rassure tout le monde que ‘'le Conseil de l'Ordre'' est décidé à remettre le bon ordre dans les rangs de la corporation. ‘'D'ailleurs, nous apprend-t-il, un séminaire réunira tous les confrères les 27 et 28 mars courant à Hammamet pour mettre sur le tapis ce point chaud, entre autres points préoccupant le corps. De même, a-t-il ajouté, l'Assemblée Générale Extraordinaire des avocats est à nos portes. Pas plus loin que le 11 avril prochain. On laissera le soin à cette Assemblée de dire son dernier mot là-dessus. A l'occasion de l'approbation du règlement intérieur de la corporation. L'essentiel, c'est d'aboutir à des solutions consensuelles, propres à préserver les intérêts de tous et à ne frustrer personne mais, coup de théatre ! Un évènement médiatique survient dans la foulée, et précipite la tenue d'urgence, aujourd'hui-même, d'une réunion du Comité National du Conseil de l'Ordre des avocats. C'est le Bâtonnier qui nous l'apprend alors que nous sommes sous presse. Motif ? On a soulevé au cours de la derière émission ‘'El Hak Maâk'' du 12 courant, un cas touchant un avocat et jugé diffamation à l'encontre de la coproration. D'où la diffusion par le Conseil dev l'Ordre des Avocats d'une motion, sur un ton bien élève, condamant et le contenu de celle et l'attitude pard oxaleument émission préjudiciable à la confrérie, par souci de crédibilité au contenu de cette motion, nous publions le fac-similé du texte initial rédigé en arabe. Cette motion qui explique bien d'ailleurs, la signification, par voie d'huissier notaire, de la désapprobation du Conseil de l'Ordre des commentaires jugés diffamatoire, diffusés sur antenne, dans le cadre de ladite émission. Aussi, faut-il préciser que cette réaction a été signifiée à la chaîne TV7 le 14 du mois courant. L'on aura ainsi donc terminé avec le Bâtionnier qui, avouons le, ne met pas des bâtons dans les roues. Bien au contraire, les choses sont maintenant claires. Le chef de la corporation agitée nous le promet. Tout rentrera dans l'ordre lors dans les prochains jours. Et on en finira une bonne fois pour toute avec cette grogne. Demain, on aura à tendre l'oreille à l'autre son de cloche. Celui des magistrats. Car nos pontifes sont, eux aussi, concernés par cette question. Mais d'une autre manière. On la saura demain Ichaallah …