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Selon la Délégation de la Commission Européenne en Tunisie
Publié dans L'expert le 07 - 04 - 2009

L'impact limité de la crise financière sur la Tunisie
L'impact direct de la crise financière sur la Tunisie est limité, en raison du caractère encore très fermé du secteur bancaire et en l'absence de monnaie librement convertible et de compte de capital libéralisé. En outre, ayant suffisamment de réserves et un accès aux financements institutionnels le gouvernement a décidé de ne pas se financer sur les marchés financiers en 2008 et 2009. En attendant que les conditions financières redeviennent raisonnables.
La Banque Centrale a également limité l'impact négatif de la crise sur ses réserves en devises et ses recettes de privatisation, grâce à une politique de placement prudente, qui privilégie la sécurité et la liquidité de ses placements à leur rémunération.
De même, au niveau de la Bourse de Tunis, l'impact est très limité, compte tenu des limitations qui subsistent pour l'investissement étranger, favorisant l'investissement minoritaire et stratégique. Par ailleurs, la politique de change, qui nécessite des autorisations préalables, entraîne de fortes restrictions, qui pèsent et découragent les investissements de portefeuille. Les mouvements de la bourse reflètent donc, avec retard, la dégradation de la situation de certaines entreprises cotées, due au ralentissement de l'économie. Ainsi, contrairement à la majorité des places financières internationales, la Bourse de Tunis a enregistré une hausse supérieure à 10%, au courant de l'année 2008.
Signalons par ailleurs que la crise n'a pas eu de conséquences significatives sur la situation financière des entreprises. La Banque Centrale estime, en ce sens, que le processus d'assainissement des banques, dont les créances classées étaient autour de 23% il ya quelques années, continuent à baisser, ayant atteint 17,6 % en 2007, 16,7 % au mois de juin 2008 ; et étant prévues en baisse jusqu'à 10 % en 2011. Il n'y a donc pas eu de phénomène de crise de liquidités: les concours bancaires à l'économie ont continué à progresses normalement. Néanmoins, certaines sociétés entièrement exportatrices, dites off-shore (système de zone franche), généralement financées par leur maison mère ou des banques off-shores, souvent internationales, ont été plus exposées à un risque d'assèchement des financements. Afin de contrer ce risque, le gouvernement tunisien a développé des lignes de financement spécifiques, notamment en devises, ces entreprises.
L'impact de la crise financier sera donc essentiellement ressenti au niveau de l'économie réelle à cause de l'aggravation de la crise économique dans la zone euro, principal marché d'exportation.

L'impact de la crise sur l'économie réelle de la Tunisie
L'impact de la récession sur l'économie tunisienne est estimé, à ce stade, à environ 2 % du PIB. Les prévisions de croissance pour 2009 devront donc être revues à la baisse de près de 6% du PIB, prévus dans le 11e Plan de développent tunisien, à environs 4% PIB ou moins, si la crise s'accentue en 2009, selon les dernières prévisions macro économiques.
L'économie tunisienne est une petite économie très ouverte et fortement intégrée à l'économie des principaux pays de l'Union européenne. La forte dégradation de la situation économique dans ses principaux marchés d'exportations tant géographique (France, Allemagne, Espagne et Italie) que sectoriels (secteur des industries électriques et mécaniques alimentant les industries européennes de l'automobile, du textile et du tourisme) risque d'avoir un impact négatif important en Tunisie, en termes de baisses de la production et des recettes dans ces secteurs dans un premier temps, puis éventuellement en termes de licenciements. Le secteur du tourisme, hautement intensif en main d'œuvre peu qualifiée et utilisant beaucoup de saisonniers, est celui risque de subir les conséquences les plus négatives sur l'emploi.
Dans ce contexte, le gouvernement a pris des mesures pour limiter les licenciements, en prenant à sa charge les cotisations patronales de sécurité sociale pour les entreprises connaissant des baisses d'activité.
Des crédits d'impôts ont également été accordés sur les charges d'intérêts aux entreprises qui rééchelonnent leurs dettes. Le gouvernement a, en outre, augmenté les investissements (890 millions DT supplémentaires) dans les projets d'ingrastructure publics et accéléré leur mise en œuvre. Ces projets, à fort effet d'entraînement sur l'économie, devraient permettre de compenser le ralentissement prévu de l'investissement privé.
L'effet de contagion de la crise connaît un certain délai, estimé à un trimestre. L'économie réelle n'a été touchée que dans la dernière partie de l'année 2008, notamment à travers l'impact sur les exportations. Alors qu'une croissance des exportations de 9,8 % était prévue tout au long de la période couverte par le 11e Plan de développement Tunisie (2007-2011), les prévisions ont été revues à la baisse au mois d'octobre dernier, avec une croissance de 3,6% en 2008.
Aujourd'hui, les exportations en 2008 sont estimées à 1,1 % sur l'année.
Compte tenu de l'évolution négative des exportations en volume au cours des derniers mois une croissance nulle, voire négative des exportations est prévue en 2009.
L'impact en termes d'investissements, notamment étrangers, est plus difficile à estimer en raison de phénomènes contradictoires. L'investissement privé est globalement revu à la baisse en 2009, particulièrement dans des secteurs comme le textile et le tourisme. Dans d'autres secteurs industriels (câblages, composantes aéronautiques,…) par contre, la baisse de l'investissement est partiellement compensée par des projets de délocalisation et de near-shoring d'entreprises européennes soucieuses de réduire leurs coûts d'exploitation. Dans ce cadre, le gouvernement tunisien cherche à compenser la réduction de l'investissement privé par une forte augmentation de l'investissement public (+20% en 2009).
Par ailleurs, la baisse éventuelle des transferts financiers des tunisiens de l'étranger (environ 5% du PIB) peut être un autre canal de contagion de la crise économique en Tunisie. Ces transferts alimentent, en effet, fortement la consommation privée (à l'hauteur de 15% environ) en Tunisie et concourent à l'équilibrage de la balance des paiements.

La réponse financière de l'Union européenne
Les engagements financiers de l'Union européenne, à travers la Commission européenne, prévoient des enveloppes de 77 millions € en 2009 et en 2010. Ces enveloppes bilatérales sont complétées par les interventions de la Banque européenne d'investissement (BEI), dont l'Instrument de Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), garanti par le budget de la Commission européenne, est complété par des subventions d'assistance technique. La Tunisie est le premier bénéficiaire de la BEI.
L'offre de la BEI représente la réponse financière de l'Union européenne face à la crise. Cette offre tient compte, d'une part, du durcissement et du renchérissement du refinancement de la Tunisie sur les marchés financiers internationaux et, d'autre part, de la décision du gouvernement tunisien d'augmenter les investissements publics de 20% en 2009 pour stimuler l'économie. Par ailleurs, la Facilité d'investissement voisinage dans le cadre de la Politique européenne de voisinage, un instrument financier nouvellement dans le domaine de l'environnement en 2009, servent de catalyseurs de financements des banques de développement des Etats membres de l'Union européenne.
Pour ses besoins en devises, le gouvernement tunisien a d'ailleurs pris la décision de ne pas recourir au financement sur les marchés internationaux en 2008 et 2009, mais plutôt au financement interne et institionnel.

La réponse opérationnelle de l'Union européenne
Afin de tenir compte des difficultés économiques et financières générées par la crise, le gouvernement tunisien a demandé à l'Union européenne d'augmenter l'enveloppe financière 2010 allouée au Programme d'Appui à l'Intégration de l'économie tunisienne dans l'économie mondiale, mis en œuvre conjointement avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. La Commission europénne contribue déjà au Programme d'Appui à l'Intégration à hauteur de 50 millions €.
Une grande partie des réformes proposées dans le cadre du Programme d'Appui à l'Intégration a été inclue dans le Programme de stimulation de l'économie, annoncé par le gouvernement tunisien le 23 décembre dernier. Ces mesures portent notamment sur la facilitation des échanges, la convergence avec les normes et les standards de l'Union europp éenne, ainsi que l'amélioration de l'environnement des affaires et de l'accès au financement (assainissement bancaire, capital risque, bourse,…)
Fabian Seiderer


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