Il est rare que le sport fasse l'objet d'un éditorial dans un journal, sauf à l'occasion de grandes manifestations planétaires ou de définition de politiques sportives à l'échelle d'une nation. Et il est encore plus rare que le football, ce sport pourtant prisé par toutes les couches de la population, soit soumis au même traitement quand on parle surtout de dérives financières, d'affaire de gros soucis, de gains fabuleux empochés par les stars de ce sport ou de paris truqués. Aujourd'hui on semble accéder à un palier supérieur, le palier politique. Deux exemples viennent d'illustrer cette vérité. Une erreur d'arbitrage, pendant le match France-Irlande, pour la qualification en phase finale de la Coupe du monde, a fait emballer les choses. Frustrés de cette consécration tant désirée, les autorités politiques irlandaises ont réclamé à corps et à cris de faire rejouer le match. La main de Thierry Henri est partie pour susciter autant de polémique que celle de Maradona face à l'Angleterre en Coupe du monde de 1986. De l'eau est passée sous les ponts depuis cette affaire et l'on a pensé qu'elle serait la dernière de son genre. Mais non, voilà de nouveau, le problème des réactions politiques posé. Le deuxième exemple, le match Algérie-Egypte, se situe à un cran supérieur, celui, nauséabond, de la haine. Echanges d'allusions venimeuses, de propos injurieux, de violences physiques tel a été le menu des commentaires des médias… Avec convocation d'ambassadeurs et rumeurs de rupture diplomatique. Ce climat a même gagné certaines hauteurs de la pyramide du pouvoir. Voilà où l'on en est. Et il n'y aucune raison pour que la vie ne se poursuive pas, notamment dans les pays en développement. Auquel cas, le football risquerait d'être rayé de la planète sportive.