Il fut un temps [un temps assez long] où Israël bénéficiait d'une totale impunité. L'Etat hébreu pouvait massacrer, brûler, détruire sans que personne en Occident n'y trouvait à redire. Il était immédiatement blanchi de tous ses crimes. On les passait sous silence, ou bien on procédait à un simulacre de timide dénonciation ou on se contentait d'amicales remontrances, une façon de calmer un tant soit peu la colère des Arabes. Résultat: l'agresseur devenait l'agressé et l'injustice une vertu cardinale. Ce temps semble aujourd'hui quelque peu révolu, comme le montre la très désagréable mésaventure arrivée à Tzippi Livni, l'ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères, chef de Kadima et co-organisatrise de la meurtrière offensive menée, l'hiver dernier, sur la Bande de Gaza. En effet, la justice britannique a décidé démettre à son encontre, un mandat d'arrêt pour crimes de guerre. Du coup, la femme à l'œil oblique et méchant, invitée à une réunion, à Londres, du Fonds national juif, se dépêcha de défaire ses valises et de rentrer chez elle, la queue basse. La Grande-Bretagne, ce pays pourtant avancé démocratiquement, n'a jamais lésiné sur son soutien à l'entité juive. Pour des raisons sentimentales et morales (le poids de l'Holocauste sur la conscience européenne) et aussi pour des raisons de géostratégie. Comment expliquer ce revirement? Plusieurs raisons à cela: les crimes commis, (Kafr Qassem, Dir Yassine et, même Sabra et Chatila, etc.) et l'opinion publique occidentale qui n'en avait pas une conscience aiguë. Aujourd'hui, les sociétés civiles et les associations humanitaires commencent à peser de tout leur poids. Et puis il y a la dimension mondialiste des médias. Devant l'horreur du massacre de Gaza, horreur puissamment véhiculée de par le monde, il n'était plus possible de se taire devant l'innommable. Souhaitons que ce genre de condamnation ne soit pas noyé sous des chicanes et que d'autres responsables israéliens soient traduits en justice.