Il fut un temps où, le cinéma et les aventures de James Bond aidant l'imagination des hommes s'enflammait aux péripéties des services d'espionnage et de contre-espionnage affiliés aux deux superpuissances de la guerre froide, les USA et l'URSS. La CIA, bien qu'elle fût crainte, suscitait l'admiration des foules. Et l'on en appréciait les performances de ses agents, notamment les agents doubles dont la filiation remonte à trois siècles auparavant avec les exploits d'un chevalier d'Eon, agent secret de Louis XV sous une double et mystérieuse casquette masculine et féminine. Aujourd'hui, la redoutable institution ne semble plus que l'ombre d'elle-même. Elle enregistre déboires sur déboires jusqu'à perdre totalement son aura mythique. Est-ce dû au fait qu'avec l'effondrement de l'empire soviétique, elle n'ait plus d'ennemi à sa hauteur? Et qu'ainsi donc, elle est condamnée à s'émousser? Ou bien aurait-elle été déboussolée par l'apparition de la nébuleuse Ben Laden au style d'action tout à fait inédit? Quoiqu'il en soit, le bilan actuel de cette centrale n'est guère rassurant pour le nouveau président des E.U. d'Amérique et sa puissante armada d'espions qui viennent de se faire avoir de la manière la plus pitoyable par un agent double, un ressortissant jordanien, à la solde, en même temps, d'Al-Qaïda. Résultat: le terroriste s'est fait exploser en pleine réunion de travail, emmenant avec lui dans l'au-delà sept grosses légumes de la CIA. Et quand on y ajoute, l'affaire du jeune terroriste nigérian qui a failli causer une effroyable catastrophe aérienne, on se dit que peu de gens de par le monde aimeraient être à la place d'Obama!