La prise de conscience des autorités régionales, ainsi que celle des structures et institutions régionales, est grande. Elle est à l'image des impacts que peut avoir le Changement Climatique qui menace le pays. Que ce soit à Beja, à Kairouan ou à Tataouine à l'occasion de l'organisation d'ateliers régionaux de travail pour recueillir des propositions quant aux mesures et activités à entreprendre pour favoriser l'adaptation au Changement Climatique des secteurs vulnérables et l'atténuation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C'est que ces ateliers qui ont réuni successivement et dans chacune des villes de Beja, Kairouan et Tataouine, les représentants des divers départements structures et institutions régionales, communauté scientifique et secteur privé impliques dans la mise en œuvre de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique. Ces trois villes étant les sièges des trois experts nationaux du Projet CCC/GTZ d'appui à la mise en œuvre de la Convention Cadre des Nations Unies. En effet, basé à Beja, le premier expert rayonne sur les gouvernorats du Nord (Beja, Jendouba, le Kef, Siliana, Bizerte, Nabeul), le second expert basé à Kairouan couvre le Centre de la Tunisie (Kairouan, Kasserine, Sousse, Sfax, Mahdia et Monastir) et le troisième expert basé à Medenine et couvre les gouvernorats du Sud tunisien (Medenine, Gabès, Kebili et Tozeur). Ce découpage tient compte d'une certaine ressemblance qui existe tant au plan climatique que des vocations. Le Nord étant la région la mieux arrosée, à vocations forestière, céréalière, à cultures irriguées et de pêche. Le Centre représente les régions subhumides où l'olivier et l'amandier prédominent. Le Sud, ce sont les oasis essentiellement, fruitiers autochtones. La série d'ateliers de travail organisé conjointement pour le Ministère de l'Environnement et du Développement Durable et le bureau de la coopération technique allemande à Tunis entre dans le cadre de la mise en place des plans régionaux de la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement Climatique. Mais comme tout programme qui doit être élaboré et concrétisé tient compte essentiellement de l'approche participative, l'organisation de ces ateliers d'approfondissement de la réflexion vise à recueillir la perception des divers intervenants des impacts climatiques sur les régions ainsi que sur les secteurs les plus vulnérables face à ce changement et les mesures à prendre. Introduisant l'atelier de Medenine et les objectifs qu'il vise, M. Anslem Duchrow Chef de mission de la GTZ à Tunis et précisé que la coopération allemande présente l'appui technique nécessaire et indispensable pour aider le pays à relever les défis climatiques et que cette action qui entre dans sa seconde phase se fonde sur les résultats de la première phase qui a duré trois ans (2006 à 2008). Il a rappelé à ce sujet les acquis de cette phase, à savoir, l'élaboration de stratégies sectorielles d'adaptation, notamment l'agriculture et la Santé. La stratégie d'adaptation du secteur du tourisme étant en phase finale. M. Duchrow a insisté sur la richesse de l'expérience tunisienne dans ce domaine qui en fait un pionner. Les experts de la GTZ sont intervenus pour présenter successivement des exposés sur le Changement Climatique et les composantes du projet, à savoir, l'adaptation au CC, l'atténuation des émissions des GES et enfin la synergie entre les trois Conventions de Rio. Il a été rappelé à ce sujet la nécessité de poursuivre le renforcement des acquis de la première phase, à savoir les cadres institutionnels, les capacités et le suivi élévation. Rappelant que ces acquis concernent tout aussi bien la lutte contre la désertification que la sauvegarde de la biodiversité biologique. D'autant qu'existe une interaction entre ces deux éléments et le changement climatique et que la détérioration de l'un d'eux ne manque pas d'avoir des impacts sur les deux autres. La meilleure lutte contre la désertification réside dans la sauvegarde de la biodiversité a lancé un intervenant qui a appelé à une opérationnalisation des trois stratégies sectorielles élaborées. Concernant les spécificités du gouvernorat de Medenine et les priorités soulignées par les intervenants, l'accent a été mis sur la complexité de ce gouvernorat qui constitue un pôle de développement important avec 300 Km de côtes poissonneuses, un site touristique de renommée internationale. C'est aussi un gouvernorat à vocation agricole grâce à ses oasis, à ses forêts d'oliviers et aux périmètres irrigués. Avec le Changement Climatique l'eau sera plus rare, les sites balnéaires sont menacés. En un mot, ce pôle de développement se trouve face à une situation de plus en plus délicate. Le capital de la région risque une grave dégradation. Au plan du tourisme, les intervenants ont appelé approfondir l'étude de la vulnérabilité de l'île de Jerba et d'engager les opérations de nature à sauver le Capital touristique de l'île. L'association de sauvegarde de l'île qui a appelé à raisonner les réalisations touristiques dans celle a demandé à la coopération technique allemande qui appuie ses activités à poursuivre son action en vue de les aider à identifier des mesures partant d'expériences connues et réussies dans ce domaine. Au plan de l'agriculture, les intervenants ont particulièrement insisté sur la nécessité d'étudier les impacts qui ont commencé déjà à apparaître, tels des nouveaux ravageurs des oliviers et de prévoir les adaptations possibles. Les questions de renforcement des capacités, de la gestion et de la diffusion de l'information et de l'intégration notamment de l'adaptation dans les planifications régionales ont été proposées comme solutions susceptibles de faciliter une meilleure réussite du processus.