BATAM …un nom de famille et trois initiales qui ont fait les beaux jours du commerce de distribution et de l'électroménager en Tunisie… un success-story quasi unique dans les annales. En l'espace de douze ans, un projet modeste qui ne se distinguait nullement des autres dans l'espace du commerce et de la distribution s'est transformé en un holding de grande dimension…aussi bien en Tunisie qu'à l'étranger. Comme toute entreprise familiale qui se respecte et qui réussit, le Groupe BATAM s'est vu déborder en dehors du créneau initial pour se positionner aussi dans l'alimentation avec la création de la chaîne BONPRIX, on encore dans l'immobilier, la formation et l'informatique…même le culturel a eu son droit de cité avec la filiale SMAK. Ce conte de fée a surpris plus d'un pour sa fulgurante ascension il ya près de 12 ans. Mais malheureusement ceux-là même n'ont pas pu échapper au poids de la surprise en apprenant, il y a 8 ans la chute de cette grande entreprise. En effet, une cassure s'est produite dans ce bel édifice, pourtant monté et géré avec beaucoup de soins, de bon sens et de professionnalisme. Que s'était –il passé pour en arriver là ? Quelles étaient les raisons internes ou les causes externes qui avaient dû être à l'origine du séisme financier ayant entrainé la décadence puis la chute de l'entreprise ? Il faut souligner, à cet effet, que rien n'a été très clairement élucidé. Certains croient à une mauvaise gestion ayant entrainé un lourd déficit dans la trésorerie. D'autres, parmi lesquels figurent les experts ayant traité le dossier de près comme de loin, affirment que la chute de l'empire BATAM était due tout simplement à une rupture délibérée et abusive d'un contrat de crédit bancaire. Et comme dans toute saga qui finit mal, BATAM s'est trouvée expertisée, disséquée, objet d'autopsie et prête à la vente ou à cession après apurement des comptes. Les quelques miettes qui en restaient ont été cédées à la Société CONCORDE, propriété de Messieurs Hamadi MAKNI et Samir DHIAB et ce depuis octobre 2007.
L'histoire aurait pu s'arrêter là. Au contraire, elle ne fait que commencer. Deux ans après, au mois de janvier 2010 plus précisément, voilà que la Société CONCORDE elle-même, se résigne à la vente. Les propriétaires auraient trouvé beaucoup de mal à lui épargner les difficultés. Le Groupe BAYAHI est entré en lice et s'est porté acquéreur de CONCORDE qui présente pourtant un bulletin de santé pas très brillant. On parle même d'un volume de charges mensuelles de 300 mille dinars entre salaires et loyers, ainsi, et surtout, d'énormes créances douteuses qui avoisinent les 25 millions de dinars, auxquelles il faudrait ajouter quelques fonds de commerce et propriétés immobilières. La situation de CONCORDE ne parait pas aussi désespérée qu'on le croit. Le Groupe BAYAHI mise certainement sur les créances dites douteuses sans qu'elles le soient réellement, du moins en bonne partie.
Et quand on compare l'apport de ces éléments avec le montant initial d'acquisition de CONCORDE, on comprend bien que « le jeu vaut bien la chandelle ».
Le Groupe BAYAHI…Silence radio Nos démarches auprès de la direction du Groupe pour des éclaircissements se sont avérées vaines et sans suite. Aucune réponse à nos contacts. La loi du silence est bel et bien appliquée. La discrétion …on veut bien y croire, mais le black-out total laisse en suspens plusieurs questions sans réponse et qui nous paraissent pourtant d'une importance capitale. La première concernerait le devenir du personnel de BATAM. En plus, la stratégie du Groupe impliquerait-elle la fusion de CONCORDE avec la chaîne de distribution Magasin Général ? si cela se confirme, quelle serait la position du partenaire Poulina ?
De toutes les façons, la patience est une vertu et les jours à venir seront certainement porteurs de réponses.