La richesse naturelle d'un pays se déploie sur deux paliers: le sol et le sous-sol, abstraction faite bien entendu de celle liée à la mer. Le sol, ce sont les terres où poussent les céréales, les arbres fruitiers, les cultures maraîchères, etc. C'est une richesse qui caractérise essentiellement des zones bien arrosées, loin de la couche prise dans l'étau du gel (le permafrost de la Sibérie, par exemple) ou à l'abri des soleils torrides peu hospitaliers sauf pour de rares plantes comme les cactus qui peuvent gérer le problème de l'eau. C'est le domaine de l'agriculture et de l'élevage, ces deux mamelles qui, selon un ministre du Roi de France Henri IV, nourrissent un pays comme la France. Les données y sont donc claires et l'œuvre économique s'y appuie, là, sur des repères bien précis. Le sous-sol c'est autre chose, c'est le domaine de l'inconnu. On en perce difficilement le mystère. Il faut plonger dans les entrailles de la terre, il faut escalader les pentes pour entrevoir les cassures des strates sédimentaires. Il faut peiner, persévérer pour pouvoir arriver à en extraire les richesses (minerais, hydrocarbures, métaux rares, etc.). Toutes choses qui représentent une composante essentielle de l'économie d'un pays. Mais à qui incombe ce rôle bénéfique mais parfois ingrat? On connait très bien celui qui extrait du sol la substantifique moelle (agriculteur, éleveur, etc.), mais on ne connait pas très bien celui qui éclaire sur le contenu du sous-sol. Celui qui escalade les montagnes, descend dans les cratères à la recherche des traces de filon d'argent ou de cuivre. C'est le géologue qui fait la lumière sur les trésors enfouis, c'est lui donc qui permet à un pays de consolider son économie minière, gazière et pétrolière. L'organisation des Xèmes Journées de Géologie Tunisienne les 18 et 19 mai courant, consacrées aux risques et aléas naturels, ont permis de dégager le rôle central du géologue dans le processus de développement. Un rôle assez méconnu bien que des pas importants aient été franchis avec, entre autres: 148 cartes géologiques levées, ce qui représente 80% de la couverture du pays et une garantie de la sauvegarde du patrimoine géologique national.