En organisant un « hezeb latif » retentissant, réunissant, dans la joie et la piété, parents, amis et autres invités. Et aussi, en sacrifiant généreusement une offrande à Sidi Bel Hassan Chedly ou autre marabout non moins réputé. Il aurait pu, en parallèle, se dire, comme monsieur tout le monde « tout est bien qui finit bien », et après moi c'est le déluge. Il aurait été enfin tenté de mettre, superstitieusement, sur « le banc des accusées », le chiffre 13 de la chambre 313 disgraciée… Mais l'heureux rescapé, de par son es-qualité, qu'on saura bien après, est moralement tenu de faire retentir la triste vérité. En disant a priori haut, non à la négligence et aux négligents. Et à l'infime minorité insouciante de ces établissements sanitaires, ne touchez pas à la bonne renommée de la majorité écrasante. Pour dire aussi, en matière de soins et de médecine, nous tenons à garder notre place privilégiée parmi les mieux réputés, dans le monde arabe et africain et aussi peut-être , dans le monde entier… Maintenant, silence ! Prêt ? Action ! Après écho, radio et fibro, la brave dame gastro, méritant pour son diagnostic un sincère bravo, ordonne le recours au bistouri au plus tôt. Le patient prend son courage à deux mains et rejoint vite son chirurgien : un fin renard, (comme beaucoup d'autres sous nos cieux,) pour qui la manipulation du bistouri est un jeu de billard… [VITE FAIT BIEN FAIT ? MAIS…] L'intervention est vite programmée et exécutée. Et tout est parfait malgré la complexité de ce qui vient d'être fait. Tout le monde a fini par se réjouir et respirer … Sitôt à moitié réanimé, le malade est dans sa chambre 313 ramené. Il est truffé bien entendu d'une infinité de fils et de tuyaux enchevêtrés, de la tête jusqu'à l'« intime inter-jambes » et le bout des pieds… Quelque deux heures après, rien ne va plus pour l'opéré. Il arrive difficilement à respirer. Sa poitrine est profondément encombrée. Et par de redoutables sécrétions fâcheusement bloquée. ! L'accompagnante, fort secouée, a tôt fait de donner l'alerte pour tenter de le sauver. C'est peine perdue, une femme de ménage se rue vers la chambre de la déconvenue, pour désactiver la sonnerie du « salut ». !!! [SILENCE ON DORT…] L'on redonne l'alerte… Et … Rebelote ! Le même intrus se jette sur la sonnerie pour faire taire le bruit. Alors que l'état du souffrant est de plus en plus dégradant. De la vie au trépas, il ne lui reste plus qu'un pas ! Une troisième alerte ! Et… Idem ! Une troisième tentative de désactiver la sonnerie ! Pour ne pas perturber les beaux rêves de celle qui est « payée pour dormir » et laisser dans le cauchemar, ses malades mourir … Devant l'entêtement de la préposée du nettoyage, la malheureuse accompagnante, folle de rage, se précipite sur elle pour la dissuader de son remue-ménage. Et laisser la sonnerie ameuter l'entourage…. Dérangée par la persistance de l'alarme, la ronflante se décide enfin de se « décarcasser »… Elle quitte son « lit de… service », pour rejoindre cahin-caha, sur des jambes titubantes, le lit de l'agonisant… [POURTANT, CE N'ETAIT PAS SORCIER…] Après hésitations et invocation de fausses bonnes raisons, l'infirmière, en mal de sommeil et de raison, se décide enfin de faire quelque chose pour le mourrant. Et exécuter, après un bon laps de temps, un protocole de secours apparemment évident et courant. Qu'on lui aurait soufflé bien à distance à ce moment : mettre l'infortuné sous oxygène et lui poser un masque d'aérosol, pour lui désencombrer la poitrine. Ça y est ! Dieu merci ! Le miracle est réalisé. L'état de l'homme a vite progressé. Plus de crainte, plus de danger ! Mon Dieu ! Que c'est facile de sauver toute une vie ! Il suffit d'en avoir l'envie … [BYE SONNERIE ! VIVE L'AUTONOMIE !] Attendez chers amis ! Ce n'est pas fini. La « maudite » chambre 313 doit connaître beaucoup d'autres ennuis, de mauvais jours et de mauvaises nuits. D'ailleurs, les pénibles veillées de la chambre damnée n'ont pas hélas éveillé la curiosité du maître des lieux. Qui, peut être, en gentil homme superstitieux, aurai décidé de prendre ses distances du couple malheureux. Il aurait juré ses grands dieux de ne jamais mettre les pieds dans les sacrés lieux. Même juste pour écouter les pauvres infortunés et donner l'impression de compatir avec eux …Cela malgré les appels répétés, lancés chaque jour par les intéressés, par entourage direct et indirect du patron, interposé !!! Pour fermer cette parenthèse, disons maintenant ceci. De guerre lasse et ayant perdu confiance en la sonnerie, l'accompagnante se résout à l'ignorer et à prendre son autonomie !!! Dés lors, en dame débrouillarde et dégourdie, elle se charge de la garde jour et nuit Pour manipuler allégrement masque et tuyauterie. A la fin du séjour mouvementé, elle n'a pas été hélas du tout payée, pour son travail si bien fait. Elle a été au contraire « injustement » sommée de casquer, une somme bien rondelette par nuitée. [C'ETAIT QUI ?] Enfin pour clore, un petit secret est à livrer. Ce récit est puisé du vécu tout cru, de votre humble interlocuteur, qui allait être stupidement foutu …. Il n'aurait jamais pu marquer sa présence sur cette page aujourd'hui, mais plutôt sur les lugubres colonnes de nécrologie ! Pour la convenance et la commodité de la narration, le miraculé a préféré conjuguer ses verbes à la troisième personne du singulier. Pour sonner le tocsin et dire halte à ces pratiques et cache-cache singuliers... ! Entendons nous bien, ce qu'on vient de relater, s'appelle, dans le lexique de nos pontifes bien respectés, « non assistance à personne en danger ». Par qui ? Paradoxe ! Par la nuiteuse qui est grassement rétribuée, rien que pour assister ses malheureux « protégés »...