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M. Abdelaziz Belkhodja : écrivain-éditeur
Publié dans L'expert le 10 - 03 - 2011

Notre invité est l'écrivain Abdelaziz Belkhodja. Il vient de publier une nouvelle biographie d'Hannibal qui remet en cause la version des faits rapportée depuis 22 siècles.
Passionné de l'histoire de Carthage, il est devenu un spécialiste de la Seconde guerre punique.
Avec des preuves archéologiques à l'appui, il est parvenu, suite à un long travail de recherche, à démontrer que la "guerre d'Hannibal" n'est pas celle que les historiens nous ont rapportée.

D'autre part, dans ce nouveau contexte démocratique, il nous parle de la corrélation existante entre la politique et l'écriture.



A propos de l'histoire d'Hannibal

Une version erronée de l'histoire transmise par les Romains

Carthage fut, pendant six siècles et demi, la première puissance mondiale basée sur le commerce et la paix. Elle a développé un système politique extraordinaire. Une République qui n'a jamais connu de coup d'état ou de tyrannie et dont la constitution n'a jamais été trahie. Le président de la république (le suffète) avait un mandat unique d'un an.
Carthage était le centre du monde, son commerce était florissant et sa prospérité légendaire.
Lorsque Rome a conquis l'Italie, elle est entrée en concurrence avec Carthage, ce qui a entraîné un conflit majeur dans l'histoire de l'Humanité.
L'histoire nous rapporte que Rome a par deux fois battu Carthage avant de l'effacer de la carte lors de la 3e Guerre punique.
Mais Abdelaziz Belkhodja soutient que les deux premiers conflits se sont terminés par un statu-quo à cause de la trahison par les sénateurs carthaginois de leurs généraux dont ils redoutaient l'influence politique.
C'est ainsi que cinquante ans après la mort d'Hannibal, la politique irresponsable d'une caste corrompue a abouti à la destruction de Carthage.
Cette destruction de Carthage et de sa mémoire, dont ses livres, a laissé le champ libre aux historiens romains pour falsifer l'Histoire.


La politique et l'écriture

Des réseaux sociaux à l'origine

Ce que nous vivons aujourd'hui en matière d'écriture est révolutionnaire. Déjà, les sites sociaux, tels que Facebook ou Tweeter, ont réconcilié les Tunisiens avec l'écriture, ils leur ont permis de s'informer, alors que les médias étaient sous les ordres d'un régime dictatorial puis, les Tunisiens ont appris à échanger des idées, des infos, débattre. L'écriture est revenue à grande vitesse, et ceux qui, depuis des années, l'avaient abandonnée, ont renoué avec elle. La révolution est un évènement tellement fort qu'il entraine un besoin énorme de redéfinitions qui ont besoin de l'écriture pour s'exprimer. Par exemple la nouvelle constitution, la feuille de route, comment y parvenir? Il faut établir de nouvelles lois, il faut que les principes sortis de la révolution soient rédigés, etc... tout cela est question d'écriture. La constitution, c'est de l'écrit. La feuille de route, c'est aussi de l'écrit. Tous les partis politiques qui sont en train de se créer ont recours à l'écriture pour la rédaction des statuts, des chartes, des programmes politiques, etc.
Chaque révolution s'accompagne d'une très grande "poussée" de l'écriture et donc, de la culture. La révolution, par essence, appelle la culture.
On passe de la dictature à la démocratie, de l'obscurité à la lumière, du mensonge à la vérité. Et l'écriture est l'outil par excellence du progrès. C'est énorme et il y a beaucoup de travail à faire au niveau de l'écriture.
Les évènements qui ont eu lieu au centre ouest de la Tunisie ont été très vite relayés par les sites sociaux, principalement Facebook et Twitter. Ils ont été relayés par l'écriture. Les Tunisiens depuis environ trois ans, depuis la mise en place de ces sites, sont retournés à l'écriture. Des gens de 60, 70 et même 80 ans ouvraient des comptes Facebook pour être informés de ce qui se passe dans le pays. Il y avait une censure totale et les gens ne pouvaient s'exprimer que sur les sites sociaux. Ils échangeaient les idées, les articles, les séquences vidéo, etc. Il y a eu un énorme échange culturel, politique et informationnel et tout cela à travers l'écriture. Depuis trois ans, l'écriture est parvenue, en Tunisie, à faire un retour extraordinaire. Depuis trois ans, il y a eu une part importante de Tunisiens qui sont revenus en force vers l'écriture. Ils lisent tous les jours et la majorité d'entre eux écrivent.

Production de l'écriture dans le nouveau contexte démocratique ?

D'après moi, il va y avoir beaucoup de nouveaux livres qui concernent la révolution. Cela a déjà commencé. On a 3 ou 4 livres qui sont déjà publiés. D'autres sont dans les imprimeries et vont bientôt sortir. Dans ma maison d'édition, on est en train d'en préparer deux. Après, il va y avoir beaucoup de livres politiques (notamment les livres documents). Il y a aujourd'hui une demande énorme au niveau politique. Les gens veulent savoir. Ils sont plus ouverts qu'avant.

Le marché culturel va connaître, aujourd'hui un énorme bond en avant. Finie l'intervention de l'Etat dans la culture. Maintenant, c'est aux éditeurs de répondre aux demandes des gens. Désormais, ils n'ont plus d'autocensure et ce sont les lecteurs qui vont censurer les mauvais livres et les mensonges.
Aujourd'hui, on a le système de contrôle extraordinaire qu'est la liberté d'expression, notamment celui des médias. Plus personnes ne pourra nous mener en bateau. On est dans une situation unique dans le monde entier. L'Egypte nous a rejoint, bientôt la Libye, d'autres pays arabes suivront, peut-être que la Révolution Tunisienne va s'exporter sur tous les continents. Nous sommes dans une situation exceptionnelle où la révolution va être immédiatement suivie d'une période de vigilance énorme de la part de la population qui, selon moi, ne va jamais s'arrêter. Si on s'organise un peu, si on arrête de faire n'importe quoi et si vraiment on commence à construire, on va vivre une époque extraordinaire que très très peu de pays au monde peuvent vivre.
Propos recueillis par Anissa Bouchoucha


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