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"Méritocratie, diversité, prospérité"
L'entretien du lundi : Abdellaziz Belkhodja (auteur, éditeur) :
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 03 - 2011

On le connaissait éditeur et romancier, amateur de bandes dessinées et fervent admirateur du Général carthaginois Hannibal. Avec la révolution du 14 janvier, Abdelaziz Belkhodja fait son making out politique et nous révèle une autre facette de son engagement citoyen.
Dans cet entretien, il nous parle de son dernier livre sur son idole Hannibal et nous invite à tirer des leçons de notre propre Histoire, mais nous présente aussi son parti politique: le Parti Républicain, fraîchement formé.
Culture, édition, livre et action politique sont aujourd'hui les piliers de son quotidien.
Vous nous avez habitués à des polars historiques, mais votre dernier livre "Hannibal, l'histoire véritable" est une biographie historique de ce personnage. Pourquoi ce choix ?
Un livre n'est jamais totalement historique. Il y a plusieurs années, j'ai déniché beaucoup de non sens sur la biographie d'Hannibal et j'ai fait des découvertes qui remettent en cause ce qui était considéré comme des vérités fondamentales pour l'histoire officielle. Dans ce livre, je prouve qu'Hannibal n'a jamais perdu sa guerre contre les Romains. Cela veut dire que l'Histoire a été sujette à plus d'une manipulation.
Vous avancez des faits qui seront forcément critiqués, voire contestés…
Bien que je ne sois pas historien, je soutiens une thèse sur Hannibal qui va à l'encontre de l'Histoire officielle basée essentiellement sur les textes de Polype qui est un proche de Scipion l'Africain. Avec cette biographie d'Hannibal, je fais tomber un grand pilier de l'histoire officielle. Ma version des faits sera forcément controversée, mais elle est partagée par plusieurs historiens aussi.
Sur quoi se base cette thèse révisionniste ?
Un des fondements de ma thèse est une preuve archéologique. A mon sens, les preuves archéologiques sont irréfutables et absolues. Celle qui conteste les textes écrits par Rome est la datation du port punique de Carthage qui est en contradiction avec les faits avancés par Polype. Ce que j'avance dans mon livre, c'est que si Carthage avait perdu la guerre contre Rome et avait été, par la suite détruite, elle n'aurait pas pu construire un port militaire juste après cette défaite. Donc, Polype a menti et ses textes, confrontés aux preuves archéologiques, n'ont aucune véracité.
Cela poserait problème à toute la version que nous connaissons de l'Histoire de Carthage et d'Hannibal
C'est vrai. Le problème qui se pose, c'est que cette thèse rend caduques 22 siècles de littérature historique et ouvre des brèches énormes dans le parcours du personnage. C'est un grand chantier de révision historique qui s'impose. Mais le grand avantage pour nous c'est que notre héros, qu'on faisait passer pour vaincu, a toujours été vainqueur. Cette thèse nous démontre aussi la faiblesse de l'Etat qui a fait la guerre à Hannibal, sans arriver à le battre à cause de la corruption et de l'oligarchie.
Ceci nous renvoie à l'actualité brûlante de notre pays…
Ce dernier point concerne, en effet, notre actualité, ce qui ne peut que rendre le livre plus proche du lecteur. N'oublions pas que Carthage était une république, ce qui est d'une importance capitale pour sa pérennité.
A votre avis, qui peut être comme l'Hannibal "des temps modernes" ?
L'Hannibal d'aujourd'hui ne peut être que le peuple qui a fait preuve de courage et de dignité. Il lui reste à démontrer son sens de l'organisation, car la Tunisie actuelle doit rester la tête haute et réussir sa révolution. Il se trouve que les deux derniers mots de ce livre, écrit avant la révolution, sont " liberté et dignité "! Est-ce un hasard ou une prémonition? A vous d'en juger.
Pensez-vous que parler d'histoire aujourd'hui peut être utile pour notre présent ?
Je parle d'Hannibal pour donner un sens à notre présent, je le pense vraiment. Je pense aussi que si notre présent se fonde sur notre Histoire, notre avenir est assuré de la plus belle des manières, car la république de Carthage fut sans conteste, durant six siècles et demi, la plus éclatante réussite politique de l'humanité. Nous pouvons en tirer des leçons.
Avec cette belle révolution que le peuple tunisien vient de réaliser, croyez-vous que la création va être plus dense ?
Le premier acquis d'une révolution, dans un sens très large, est la liberté de l'esprit et tout se joue à travers le texte. Aujourd'hui, l'écriture dépasse la culture pour atteindre le politique. Dans les révolutions, elle atteint toujours son apogée. C'est avec la liberté d'expression que l'intelligence s'exprime d'une façon plus claire. Nous vivons une belle aire de l'écrit. Tout le monde écrit partout, sur les sites sociaux, sur les blogs, dans les journaux … Ce que vit la Tunisie aujourd'hui est quelque chose d'inédit en matière de lecture et de débat.
Qu'en est-il de l'édition ?
Il serait normal que les gens de la culture vivent le syndrome de la page blanche. Les évènements qu'ont vient de vivre nécessitent du temps pour être compris et analysés. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on n'a plus l'excuse de la dictature. Je suis optimiste quant à l'éclosion qui va être dans tous les sens, politique, sociologique et psychologique. Parmi les questions que nous nous poserons " comment un peuple peut-il créer un dictateur"? Ou encore "comment a-t-on pu accepter cet état de fait aussi longtemps"? Ce sont des questions auxquelles on devrait répondre par des livres et des analyses…Je ne parle pas ici d'inflation de l'écriture, mais plutôt d'une explosion qu'on espère créative et pas uniquement critique.
Vous vous lancez aussi dans une activité politique et votre nouveau parti (le parti républicain) vient de naître. Pourquoi et quand avez-vous ressenti le besoin de faire du politique ?
Après mon engagement pour la chute du régime de Ben Ali, beaucoup de gens autour de moi m'ont demandé de poursuivre le travail pour participer à la concrétisation de la démocratie. Cette volonté commune a été suivie par une formidable implication de sympathisants. Tous les jours, nos rangs se renforcent de personnes de tous les horizons, ce qui nous permet d'avoir des échanges très fructueux avec toutes les composantes de la société. C'est de la diversité que viennent les grands projets. L'un de nos sympathisants, un ex de l'Ugtt, nous a enrichis avec des idées lumineuses qui feront partie des axes forts de notre parti.
Quelles sont les idées fondatrices de votre parti ?
Méritocratie, diversité et prospérité. La Tunisie possède assez d'atouts pour que toute sa population vive dans la prospérité, à condition de rester un pays ouvert qui donne sa chance à celui qui travaille, quel que soit son milieu ou son niveau d'instruction.
Les gens ont besoin, en plus des grandes idées, d'un programme clair et réaliste. Que proposez-vous pour la Tunisie de l'après-révolution ?
Nous travaillons de façon très professionnelle sur un programme politique. Beaucoup de nos membres nous proposent, à chaque instant, des idées lumineuses que nous creusons et développons. Vous en saurez bientôt le contenu dans le détail.
Nous ne sommes pas complètement sortis de la crise politique. Comment voyez-vous les choses et que proposez-vous dans l'immédiat ?
Cette instabilité n'est que la résultante du gouvernement Ghannouchi qui n'a pas su écouter ou répondre aux revendications du peuple. D'où l'émergence de plusieurs mouvements contestataires qui ont un point commun, ils ont tous peur pour leur Tunisie. Mais le nouveau gouvernement a la capacité de remettre les choses en place. Il faut faire confiance à M. Béji Caid Sebssi qui est un juriste doublé d'un penseur et d'un diplomate qui a, de surcroît, une expérience politique très riche.
Vous êtes opposé à un régime parlementaire. Pourquoi et quels sont vos arguments ?
Le régime parlementaire est né en Suède, où les mentalités ne sont pas exactement les nôtres. En plus, c'est un régime qui favorise les coalitions de tous genres, ce qui est une atteinte aux principes des mouvements politiques, parce qu'elle entraîne une rupture avec la base. Par ailleurs, la nation a besoin d'un symbole fort qui la représente et la défende par de vrais pouvoirs présidentiels. Une élection au suffrage universel direct est nécessaire pour élire ce symbole. Le régime présidentiel est réactif et efficace. Son unique problème est la possibilité d'une dérive totalitaire, mais après le 14 janvier, il est fictif de penser qu'un homme politique puisse nous piéger une nouvelle fois. Le Parti Républicain prône d'ailleurs, des mesures très efficaces contre ce genre de risque. Mandat court et unique, c'est le principe, entre autres, que nous proposons et qui doit être inscrit dans le préambule de la Constitution, en tant que loi fondamentale de la République.


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