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Dans le cours tumultueux de la Révolution:On va de surprise en surprise
Publié dans L'expert le 14 - 06 - 2011

Le Révolution tunisienne n'en finit pas de nous réserver des surprises. Celles-ci succèdent à un rythme effréné au point de superposer au chaos ambiant un chaos dans les esprits, une confusion dans les esprits ou, à tout le moins, le doute qui entraine la méfiance et, partant, la suspicion.
Prenons l'exemple d'un événement survenu dans un pays voisin, mais dont les conséquences peuvent s'avérer désastreuses sur tous les plans pour notre pays qui n'en avait pourtant nul besoin. C'est de la Libye qu'il s'agit. La Libye où le déclenchement de l'insurrection et sa fulgurante propagation ont constitué une surprise d'ordre historique. Qui l'eût cru: le Colonel Kadhafi réduit aux abois et qui pense déjà à une solution désespérée le concernant. Mais il est dit quelque part que, dans ce pays frère, une surprise en amène une autre dans une spirale sans fin de la violence et de la barbarie. Et c'est ce mot «sans fin» qui jette une lumière crue sur la situation du pays et qui constitue la deuxième grande surprise.
Qui eût cru, en effet, que les forces armées de l'Otan mettraient autant de temps pour déverrouiller la résistance opposée par les légions du dictateur libyen? On pensait, au siège de l'Organisation atlantique, que l'affaire allait être ficelée en un tournemain et que, grâce au blocage du ciel par l'aviation occidentale, tout serait menée rondement. On avait même parlé de quelques semaines. Las, les prévisions ont été démenties et le chef de l'Etat libyen semble tenir la dragée haute à la coalition. Le fait est donc surprenant et suscite quelque émoi au sommet de l'Organisation. A moins que tout cela ne soit délibérément conçu et échafaudé pour ne laisser sur le terrain qu'un champ de ruines sur lequel il est facile d'appliquer toutes les machinations machiavéliques possibles et imaginables et Dieu sait combien de tours les Occidentaux ont dans leur sac, leurs imaginations étant d'une fertilité sans pareille.

Férocité et atrocités
Une autre surprise nous est venue de l'extérieur: à savoir la crise que vit la Syrie. La surprise ne vient pas de la crise elle-même qui diffère de ce qui se passe en Libye parce qu'elle relève de la complexité de la situation géopolitique de Damas. Voilà, en effet, un pays qui repose sur un échiquier concentrant toutes les données du chaudron proche et moyen-oriental. Il a pour voisin Israël, pays qui a résolument ôté de son dictionnaire le mot paix. Etabli par la force, l'Etat hébreu ne peut survivre que par la force. Cela impose à la Syrie de s'articuler, dans des alliances objectives, avec des pays qui, peut-être, ne partagent pas les mêmes idées. Tout cela s'inscrit dans une logique qui pousse tous les acteurs de la région à la prudence et à l'attentisme.
Non, ce qui est surprenant, c'est la férocité avec laquelle le Président Bachar Al-Assad a sévi pour mater la révolte. Une révolte qu'il explique par un tas de justifications tout en prenant soin d'omettre la principale raison du soulèvement et qui, pourtant, saute aux yeux du prévenu, à savoir l'aspiration du peuple syrien à la liberté et à la dignité. Tant Bachar Al-Assad est une copie conforme de l'image du dictateur arabe mais avec plein d'aspérités et d'épines sur son armure. Des aspérités qui font mal, atrocement mal puisque cela frise des délits passibles d'une éventuelle comparution devant la Cour pénale internationale. Voilà la surprise. Car l'on voyait jusque-là en cet homme un ardent militant des causes de la nation arabe, bastion contre les menées prédatrices de Tel Aviv. Personne ne s'attendait à une telle ampleur des carnages, perpétrés à coups de canon et de mensonges éhontés.

Falsifications et malédiction
Sur le plan intérieur, deux surprises ont attiré l'attention. Tout d'abord, les statistiques relatives à la pauvreté. Nous savons tous que les statistiques fournies par l'ancien régime sont en partie fausses, mais de là ce qu'elles soient traficotées jusqu'à affirmer que la pauvreté ne frappe qu'une infime partie de la population tunisienne, alors qu'elle tourne autour de 27 à 28%, cela dépasse l'entendement. Eh oui, c'est la triste réalité et qui explique, en partie le déclenchement de la révolution. Et nous nous apercevons alors que le fameux fonds 26-26 de solidarité nationale n'était qu'un colossal attrape-nigaud et que les fonds récoltés empruntaient directement le chemin qui mène aux poches de ceux qui nous gouvernaient.
Oui, les régions de l'Ouest comportent des zones d'ombre, nous dit-on. Mais elles sont, dans toute leur superficie, des zones de cauchemar. Et c'est ce qui apparait avec évidence quand on quitte le littoral «heureux» pour se rendre dans la Tunisie profonde. Ce sont presque deux mondes distincts. Et l'on imagine la vie de chien que doivent mener les occupants de ces espaces de damnation. Douleur lancinante quand l'argent volé et expatrié aurait pu assurer la promotion de ces parages fertiles mais rendus ingrats par l'esprit du mal!
Autre surprise, et de taille elle aussi: la résurgence du tribalisme. On en est sidéré. Quoi! Après un demi-siècle de dépoussiérage des esprits, d'assainissement, d'harmonisation des aspirations, on en est encore au stade qui dépréciait la personne au profit du groupe auquel on appartient, l'effacement de l'individu devant la violence collective, source de déchéance des valeurs de l'humain. Faillite, certainement, d'un système de repères moraux et religieux qui n'a pas trouvé dans la culture et l'éducation le soutien nécessaire. Et même si on attenue un peu la gravité du phénomène en concédant que ce sont des groupes de jeunes qui, écartant les aînés encore imbus d'un minimum de valeurs, ont conduit l'œuvre macabre, on en reste pas moins révulsé. Complètement commotionné. Vite, prions Dieu que cela ne soit, dans un très proche avenir, qu'un mauvais souvenir. Sinon, adieu au rêve de liberté, de dignité, de justice.


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