Les services englobent une large gamme de domaines : des secteurs fonctionnant en réseau tels que les communications, d'autres services intermédiaires tels que le transport, et enfin les services destinés à la consommation finale tel le tourisme. Qu'en-t-il donc des enjeux de la libéralisation de ce secteur pour les pays méditerranéens ? Pendant longtemps, on a considéré les services comme non commercialisables. Les changements techniques des deux dernières décennies ont rendu possible la commercialisation de nombreux servies, augmentant leur importance dans le commerce international. Les hypothèses concernant les gains induits par une plus grande libéralisation du commerce des biens sont supposées s'appliquer aux services. Toutefois, les types et formes de libéralisation des services sont quelque peu différents de ceux relatifs à la libéralisation du commerce des marchandises. Les douanes et autres contraintes physiques commerciales mises en œuvre aux frontières des Etats constituent les barrières types à la circulation des marchandises. En conséquence, pour le commerce des marchandises, la plupart des discussions sur la libéralisation se concentrent sur les barrières tarifaires et non tarifaires. La libéralisation des services est une autre chose et ce n'est pas une tâche facile, comme le montre clairement la lenteur avec laquelle le marché unique des services se met en place en Europe. Deux raisons principales expliquent les difficultés pour libéraliser les services. En premier lieu, les outils juridiques adéquats manquent encore. Les réglementations sont un facteur bien plus décisif pour déterminer les avantages comparatifs des prestataires nationaux de services que pour déterminer les avantages concurrentiels des producteurs domestiques de biens. Par conséquent, imposer les réglementations du pays hôte aux prestataires de services étrangers constitue un lourd handicap pour ces prestataires car une source notable de leurs avantages comparatifs est incluse dans les réglementations de leur pays d'origine. La seconde difficulté en terme de libéralisation des services est que, bien plus que pour les biens, une telle libéralisation nécessite et dépend fortement des décisions unilatérales du pays. Cette limite est renforcée par la nature dynamique des services. En conséquence, la libéralisation des services requiert un examen permanent des réglementations existantes pour les adapter plus efficacement aux marchés en perpétuel évolution. A son tour, un processus aussi dynamique requiert de la confiance entre les partenaires commerciaux. Chaque pays doit promulguer et faire appliquer continuellement des réformes réglementaires pour les années à venir. En résumé, l'harmonisation est incapable d'ouvrir les marchés des services méditerranéens et, par conséquent, la reconnaissance mutuelle pourrait être comme solution de remplacement.