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Conduite de la politique économique face aux nouvelles contraintes de la compétitivité
Publié dans WMC actualités le 07 - 12 - 2006

Cas de la Tunisie (1ère partie)
Par Tahar BEN MARZOUKA et Aïda BELKHIRIA*

INTRODUCTION GENERALE
L'amélioration de la compétitivité globale constitue un objectif primordial, eu égard aux retombées positives attendues en termes d'exportation, d'emploi, de croissance et par conséquent de bien être collectif.
L'élargissement des marchés par l'ouverture des frontières nationales sur le marché extérieur, constitue une opportunité pour les pays qui cherchent une plus grande compétitivité. Cette orientation impose de nouvelles contraintes à savoir, une capacité à gérer la concurrence internationale par la maîtrise des coûts et le choix d'une bonne spécialisation et le respect des nouvelles règles qui régissent désormais le commerce international.
- Les nouvelles conditions de la concurrence : L'accélération des mouvements de libéralisation au niveau mondial a favorisé l'émergence de nouveaux pays importants au niveau du commerce mondial rendant ainsi la concurrence encore plus forte. Par ailleurs, les progrès technologiques récents et le développement des qualifications ont changé les conditions de la production et par suite, la nature des échanges. En effet, l'apparition de nouveaux produits, par l'effort de l'innovation, fait que la compétitivité devient largement tributaire des capacités technologiques et du niveau de qualification de la main-d'œuvre. Ces exigences imposent par conséquent une conduite de politique économique rigoureuse en matière de gestion des ressources de production et de nouveaux impératifs en matière de mise à niveau et de compétences technologiques.
- Les nouvelles règles d'accès au marché international : La régulation commerciale est désormais régie par L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), qui doit jouer un rôle déterminant dans la mise en place progressive du libre échange, sur la base de règles et normes visant à favoriser des rapports de droit issus des négociations et consignés dans les accords de Marrakech de 1994, que chaque pays membre doit respecter pour accéder au marché international.
De ce point de vue, on doit relever que la Tunisie a opté, depuis le milieu des années 1980, pour une stratégie de développement économique résolument ouverte sur l'extérieur. Elle a, par ailleurs, renforcé le mouvement de libéralisation en participant activement au cycle de négociation d'Uruguay et par la signature des accords de Marrakech. De même, un accord d'Association a été conclu en vue de mettre en place une Zone de Libre Echange avec l'Union Européenne, rendant nécessaire des mesures d'adaptation de la législation tunisienne aux nouveaux engagements conventionnels ainsi que des actions particulières pour contribuer à aider les entreprises nationales à affronter les nouvelles contraintes et à améliorer ainsi leur compétitivité. Il convient de relever aussi, que la Tunisie aura été le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à opter pour ce modèle d'engagement, subissant ainsi les contraintes qui s'y attachent et procédant aux adaptations requises, d'où la valeur de cette expérience en tant que test pour l'ensemble des autres pays du sud méditerranéen.
Notre objectif dans le cadre de cet article, est d'étudier la démarche de politique économique en Tunisie pour s'adapter aux nouvelles conditions de la compétitivité.
Il convient dans un premier temps de présenter les nouvelles exigences en matière de concurrence à travers l'évolution de la structure et de la nature des échanges au niveau mondial. Par la suite, on s'intéressera aux réformes engagées pour s'adapter aux nouvelles conditions du marché et les performances de la Tunisie en matière de compétitivité. Pour cela, nous adoptons une conception de la compétitivité qui met l'accent sur l'appréciation de la performance du système productif dans son ensemble, à travers sa capacité à développer les facteurs de croissance auto-entretenue de long terme susceptibles d'exercer un impact déterminant sur la compétitivité. Même si les coûts de facteurs continuent à avoir de l'importance dans la compétitivité, le poids des facteurs structurels et qualitatifs liés à l'environnement économique, est devenu plus important au cours des dernières années. Notre analyse portera sur certains facteurs qui jouent un rôle décisif pour la compétitivité de l'économie tunisienne par l'amélioration de la productivité et de la spécialisation à savoir :
- la restructuration de l'économie en vue d'une plus grande efficacité, la mise à niveau du système productif permettant de faire face aux défis de l'ouverture du marché, le niveau de développement technologique notamment le degré de diffusion des TIC, les compétences et les qualifications de la main-d'œuvre tunisienne par référence aux exigences de la compétitivité, ainsi que l'évolution de la spécialisation ;
- l'adaptation du cadre législatif en cohérence avec les règles de l'OMC et les engagements pris dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union Européenne.
Section I : Orientations du commerce international et contraintes de la compétitivité
L'amélioration des systèmes productifs par l'introduction des technologies plus performantes, mieux adaptées aux nouvelles technologies et aux nouveaux modes d'organisation, d'une part, la politique d'ouverture des frontières nationales sur le marché extérieur selon des règles plus strictes d'autre part, ont modifié les conditions de la concurrence internationale.
I-1 Les nouvelles conditions de la concurrence internationale
Le mouvement de libéralisation des échanges internationaux s'est accompagné par des modifications tant au niveau de la structure qu'au niveau de la nature des échanges. Cette évolution a donné lieu à une intensification de la concurrence qui a rendu l'amélioration de la compétitivité plus difficile pour les pays qui ne disposent pas de capacité technologique et d'un niveau de qualification suffisant.
I-1-1 Les nouvelles conditions de la production au niveau mondial
Au cours de la décennie 70, les restructurations pour résoudre la crise économique, ont porté essentiellement sur les innovations technologiques qui ont touché aussi bien les procédés de fabrication que les modes d'organisation et de gestion des entreprises, en particulier :
- l'automatisation, la conception et la fabrication assistée par ordinateur, qui donnent à l'entreprise la possibilité de s'adapter plus rapidement à l'évolution des besoins en matière de conception et d'avoir une plus grande flexibilité de la production, ce qui lui procure des gains de productivité considérables ;
- l'introduction des nouvelles techniques de gestion (opérations juste à temps, maîtrise totale de qualité) qui améliorent l'efficacité des entreprises.
- l'apparition de matériaux nouveaux qui permettent, non seulement aux entreprises de réduire leurs coûts de production en les substituant à des matériaux plus coûteux, mais également de procéder à une amélioration des spécifications de leurs produits ;
- l'application des biotechnologies ce qui ouvre de nouvelles possibilités, notamment dans les domaines de l'agriculture et de la médecine.
Par ailleurs, le développement remarquable des TIC a permis de disposer des informations via des réseaux de communication avec des coûts de plus en plus faibles, ce qui contribue à améliorer l'accès de l'entreprise à l'information et à faciliter ses relations avec l'extérieur (clients, fournisseurs, administrations) et permet en conséquence d'accroître sensiblement son efficacité par l'amélioration de sa productivité et par conséquent, sa compétitivité. Par ailleurs, les coûts directs de la main-d'œuvre ne sont plus aussi importants en pourcentage du coût total de production qu'ils l'étaient auparavant. En outre, les progrès des TIC se sont associés au processus de mondialisation qui se traduit par une intégration croissante des marchés favorisant ainsi la baisse des prix.
D'autre part, les préférences des consommateurs sont de plus en plus différenciées. Pour certains produits, le prix n'est plus l'élément déterminant de la demande et d'autres facteurs entrent en jeu, tels que la qualité des produits, le degré d'innovation, etc.
Les économies émergentes, telles que la Tunisie, qui ont eu jusque là un avantage comparatif associé à de bas salaires et aux incitations fiscales et monétaires accordées aux producteurs nationaux, se trouvent confrontées à une nouvelle dynamique de la concurrence internationale, qui évolue d'une concurrence essentiellement basée sur les prix, donc sur une maîtrise des coûts, vers une concurrence qui met l'accent non seulement sur les liens entre les coûts et les prix, mais aussi sur la capacité des entreprises à acquérir des connaissances et des capacités technologiques, à innover [1] et à s'adapter rapidement aux nouvelles conditions des marchés.
Ces économies qui, aux premiers stades de leur développement, manquent des compétences, des qualifications et de l'appui institutionnel nécessaires pour la maîtrise de l'évolution technologique, doivent tenter d'accéder aux innovations technologiques produites dans les pays développés d'abord, par l'importation des techniques étrangères incorporées dans les biens d'équipement et les biens intermédiaires. Elles peuvent ensuite y avoir accès par la voie des liens établis avec des entreprises mondiales à travers toutes les formes de contrats de sous-traitance, d'investissements directs étrangers, d'accords de licences, et d'alliances stratégiques. Cependant, une dépendance excessive à l'égard des importations de technologies, en particulier à l'égard de celles qui ne contiennent aucun élément d'apprentissage peut nuire à long terme à une économie. D'où la nécessité de promouvoir en même temps les activités locales de R&D souvent très faibles dans les PED, objectif qui ne peut se réaliser sans l'existence d'un niveau élevé de qualifications du facteur travail. L'adaptation des politiques nationales en matière d'éducation et de formation professionnelle à ces nouvelles conditions de la compétitivité constitue une contrainte supplémentaire pour les économies émergentes.
I-1-2 Intensification de la concurrence et exigences en matière de spécialisation
L'analyse de l'évolution du commerce mondial met en évidence l'émergence de nouveaux produits et de nouveaux pays :
1- Evolution de la nature des échanges
L'analyse du commerce mondial des marchandises par produits montre que certains produits manufacturés ont été plus dynamiques que d'autres dans le commerce international, ce qui tend à leur donner plus d'importance sur le marché mondial. En effet, suite à la rapide expansion de l'industrie des TIC, les exportations mondiales de machines de bureau et équipement de télécommunication ont progressé de 12% en moyenne par an sur la période 1990-2000, soit deux fois plus vite que le commerce mondial. Malgré la diminution de la valeur de ces exportations observée en 2001 (-13%) et une stagnation de cette valeur en 2002, la part de cette catégorie de produits se situe à 13.4% des exportations mondiales de marchandises en 2002 contre 8.8% en 1990. Par ailleurs, on observe, sur la période 1990-2000, une augmentation de la valeur des exportations mondiales de services de 6% en moyenne par an, ce qui a donné aux services une part de près de 20% dans le commerce mondial. Après le ralentissement enregistré en 2001, les exportations de services ont connu, en 2002, une croissance plus importante que celles des marchandises, soit 6% et 4% respectivement. Cette tendance vers une spécialisation croissante dans les services est particulièrement marquée pour certaines économies (PECO, Chine, Corée du sud, Inde) qui réalisent sur la période 1990-2002, un taux de croissance des exportations dépassant largement le niveau mondial. 2[2]
Ainsi, la modification des conditions de la production au niveau mondial s'est accompagnée, au niveau des échanges par l'apparition de produits nouveaux à contenu technologique et niveau de qualification élevé. Ceci impose aux économies émergentes la nécessité d'une spécialisation dans ces produits en vue de s'insérer dans l'économie mondiale.
2- Evolution de la structure des échanges :
Au cours des deux dernières décennies, on note l'émergence de certains pays en développement parmi les principaux exportateurs au niveau mondial. En effet, certaines économies (Corée du sud, Taiwan, Hongkong, Singapour, Indonésie, Malaisie, Chine, Thaïlande, Mexique, Inde, etc.) ont réussi à développer leurs exportations à un rythme largement supérieur à celui du commerce mondial, devenant ainsi plus importantes au niveau international. Ce phénomène d'émergence s'est accompagné par une redistribution des parts de marché à l'exportation de produits manufacturés des pays d'ancienne industrialisation au profit de ces économies en développement (M. Debonneuil, L. Fontagné, 2003). Ainsi, parmi les 15 premiers exportateurs de produits manufacturés au niveau mondial en 2001, dix sont des PED. Ces derniers ont particulièrement amélioré leurs positions dans le domaine des exportations de machines de bureau et équipement de télécommunication. Bien que les exportations de ces produits soient dominées par l'UE, les USA et le Japon dans les trois premières positions, on note parmi les 15 principaux exportateurs au niveau mondial, la présence de 10 PED : Singapour, Chine, Malaisie, Corée du Sud, Mexique, Philippines, Indonésie etc.
Cette tendance vers une spécialisation de certaines économies sur les produits technologiques fait apparaître une nouvelle DIT qui remet en question la conception statique de l'avantage comparatif des théories traditionnelles de l'échange et permet de justifier des approches en termes de dynamique de l'avantage comparatif, de processus d'apprentissage, d'économies d'échelle et de dynamique de l'innovation.
Pour la Tunisie, ces pays sont des concurrents pour certains produits ce qui se traduit par une intensification de la concurrence pour l'économie tunisienne. De là, la nécessité d'opter pour une stratégie de spécialisation active et de recourir pour cela à un ensemble de politiques économiques permettant aux industries naissantes d'exportation de devenir compétitives sur le plan international. [3] A ces contraintes relatives aux conditions du marché, s'ajoutent les contraintes relatives à l'accès au marché.
I-2 Exigences liées au nouveau cadre institutionnel des échanges.
La Tunisie, de par son choix d'une plus grande intégration dans l'économie mondiale par l'adhésion à l'OMC et la signature d'un accord de libre échange avec l'UE, doit d'une part, adapter sa réglementation et d'autre part, améliorer l'environnement des affaires pour permettre aux entreprises nationales d'affronter la concurrence internationale.
I-2-1 Contraintes imposées par les accords de l'OMC.
Les accords de l'OMC ont prévu une série de règles à respecter par les gouvernements dans la formulation de leurs politiques commerciales en particulier, la clause de la NPF, le traitement national, la prévisibilité, la transparence et la concurrence loyale. En ce qui concerne le commerce des services, l'AGCS fixe des règles spécifiques que les pays spécialisés dans ce secteur comme la Tunisie doivent respecter. Chaque pays signataire est ainsi obligé à modifier sa législation nationale afin de la rendre compatible avec les nouveaux principes mentionnés ci-dessus.
En outre, ces accords imposent de nouvelles contraintes à l'accès au marché [4]. En effet, la concurrence loyale exige que les différents producteurs travaillent dans les mêmes conditions. L'avantage que pourrait avoir un producteur par rapport à un autre doit provenir de la productivité de ses facteurs de production, de la qualité de ses produits et de la maîtrise des coûts. Dans ces conditions, tous les pays devraient rechercher les moyens pouvant assurer à leurs entreprises la performance nécessaire à défier la concurrence et à assurer la compétitivité qui ne peut plus être désormais, basée sur des facteurs tels que les subventions à l'exportation, les baisses artificielles des prix de vente ou les dépréciations compétitives de la monnaie nationale. Par ailleurs, en réduisant les risques liés à l'innovation et en permettant aux innovateurs d'amortir les investissements de R-D, la protection de la propriété intellectuelle stimule certes, la créativité mais peut se traduire, du moins à court terme, par un coût d'accès à la technologie plus élevé pour les PED (CNUCED, 2002).
I-2-2 Contraintes liées à l'accord d'association avec l'UE
Convaincue des opportunités que présente l'intégration régionale, la Tunisie a cherché à renforcer sa stratégie de promotion et de diversification des exportations par la signature d'un accord de ZLE avec l'UE. Cet ancrage dans un espace économique plus développé est supposé avoir, à moyen terme, un effet positif car il permet une mise à niveau de l'économie nationale, une plus grande efficience économique et donc une amélioration de la compétitivité. Outre l'abolition progressive des restrictions quantitatives dés l'entrée en vigueur de l'accord en 1996 [5], un calendrier a été établi pour un démantèlement progressif des tarifs douaniers imposés aux importations de produits industriels sur une période de douze ans. Par ailleurs, l'accord inclue des engagements en ce qui concerne le droit d'établissement des sociétés, la libéralisation de la fourniture de services, les paiements liés aux transactions courantes et la libre circulation des capitaux liés aux investissements directs en Tunisie, à la liquidation et au rapatriement du produit de ces investissements et de tout bénéfice en découlant [6]. En outre, les dispositions de l'accord respectent les engagements pris par les deux parties dans le cadre de l'OMC concernant toutes les pratiques déloyales ou discriminatoires qui risquent de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence [7].
La mise en place de la ZLE va accélérer de manière significative l'accès des entreprises européennes au marché national, imposant ainsi une concurrence plus forte aux entreprises nationales sur ce marché. Par conséquent, des efforts d'ajustement considérables s'imposent à l'économie tunisienne, notamment la mise à niveau des infrastructures économiques, la promotion de l'investissement privé et des activités créatrices d'emplois, la réforme du système éducatif et de la formation ainsi que la mise à niveau et la reconversion de l'industrie [8].
*(Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis)
[1] L'innovation comprend non seulement les innovations technologiques, mais aussi les changements constants et progressifs opérés par les entreprises lorsqu'elles investissent, créent des capacités de production, renforcent et améliorent leurs capacités technologiques et d'une manière générale, apprennent à s'adapter à l'évolution de la situation, (CNUCED, 2002).
[2] OMC, Statistiques du commerce international, 2003.
![if !supportFootnotes][1]![endif][3] Cette question a été largement débattue pour les NPI entre ceux qui considèrent que leurs performances sont dues à des politiques économiques favorables aux marchés en particulier, des régimes commerciaux ouverts (Banque mondiale 1993) et ceux qui ont attiré l'attention sur l'importance de l'activisme des gouvernements dans ces pays notamment par une politique industrielle et commerciale sélective (Lall, 1996)
![if !supportFootnotes][1]![endif][4] Il faut noter, que le nouveau système multilatéral prévoit des modalités d'application des nouvelles règles de l'OMC qui sont plus souples pour les PED, en particulier pour les PMA et qu'il n'est pas figé dans la mesure où il est basé sur des négociations continues entre les pays membres pour tenir compte des spécificités et des capacités des différents pays à s'adapter aux nouvelles règles qui sont plus contraignantes.


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