L'économiste et ancien ministre Mohssen Hassan a mis en garde, jeudi 5 juin 2025, contre la progression préoccupante de la masse de billets et pièces en circulation en Tunisie, qu'il qualifie de « phénomène inquiétant » aux conséquences économiques alarmantes. Invité sur les ondes de Diwan FM, l'ancien ministre de l'Economie a pointé du doigt plusieurs causes structurelles à cette dérive monétaire : le recul de l'usage des chèques, une préférence croissante pour les paiements en liquide, et une succession de périodes de forte consommation, comme les fêtes religieuses, les cours particuliers et l'arrivée imminente de la saison estivale. Le marché parallèle en plein essor Pour Mohssen Hassan, cette surutilisation du cash alimente le marché parallèle, contribuant à un affaiblissement du climat des affaires, une érosion des recettes fiscales, et une détérioration générale de la situation financière de l'Etat. « Plus l'économie parallèle progresse, plus les finances publiques se dégradent et l'économie nationale perd de son attractivité », a-t-il déclaré. Cette situation pénalise non seulement les ressources fiscales mais aussi la transparence des échanges économiques, rendant plus difficile la régulation de l'activité commerciale et la planification budgétaire de l'Etat. Des réformes urgentes proposées Face à ce constat, Mohssen Hassan préconise une série de mesures urgentes et structurantes. Il appelle les acteurs du système financier et bancaire à : * Encourager des alternatives modernes au chèque comme instrument de paiement différé ; * Développer les moyens de paiement électronique, notamment les cartes bancaires à débit différé ; * Renforcer l'inclusion financière dans un pays où plus de 30 % de la population reste exclue du système bancaire ; * Mettre en œuvre une politique ciblée contre l'exclusion bancaire. Il invite également le législateur à fixer un plafond pour les paiements en espèces dans les transactions commerciales, estimant que la régulation du cash est une « responsabilité collective » impliquant l'Etat, les institutions financières et les citoyens. Un enjeu central pour l'économie formelle En filigrane, l'ancien ministre souligne qu'un redressement durable de l'économie tunisienne passe inévitablement par un encadrement rigoureux des pratiques monétaires. Encourager l'usage des circuits financiers formels est désormais une nécessité stratégique, à la fois pour stabiliser les finances publiques, moderniser les échanges et renforcer la confiance dans le système économique national. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!