L'économie des Etats-Unis a enregistré une contraction de 0,5 % au premier trimestre 2025, selon les dernières données corrigées du Bureau d'analyse économique (BEA) rattaché au département du Commerce. Ce recul est plus marqué que les estimations précédentes, qui tablaient sur une baisse de 0,2 %. Cette révision à la baisse reflète un net affaiblissement de la consommation des ménages et une forte volatilité liée à la politique commerciale du président Donald Trump. La croissance de la consommation, moteur traditionnel de l'économie américaine, a été révisée à seulement 0,5 % contre 1,2 % dans la lecture précédente. Ce ralentissement est principalement attribué à un essoufflement du dynamisme post-achat anticipé, en particulier pour des biens durables comme les voitures, dont les consommateurs ont massivement accéléré l'achat en prévision de nouvelles taxes à l'importation. L'impact des politiques douanières Le recul du produit intérieur brut (PIB) est également lié à une hausse soudaine des importations. De nombreuses entreprises américaines ont en effet accéléré leurs commandes de marchandises étrangères avant l'entrée en vigueur des tarifs douaniers promis par l'administration Trump. Cette dynamique a créé un effet de distorsion sur les échanges, gonflant artificiellement les importations et pesant sur la croissance intérieure. Parallèlement, le taux de croissance du PIB au quatrième trimestre 2024, auparavant estimé à 2,4 %, reste inchangé, mais la croissance de la demande intérieure finale a été abaissée à 1,9 %, contre 2,5 % initialement. Alors que certaines des mesures tarifaires les plus sévères ont été suspendues ou repoussées dans le cadre de négociations commerciales en cours, le mois de juillet marque une nouvelle échéance cruciale. L'administration Trump envisage d'imposer des droits de douane plus élevés sur des dizaines de partenaires économiques, ce qui alimente une incertitude persistante pour les entreprises comme pour les consommateurs. Ce flou sur la politique commerciale américaine commence à peser sérieusement sur les perspectives économiques, freinant les investissements et ralentissant la consommation, dans un contexte où l'inflation reste élevée et où la réserve fédérale adopte une politique monétaire plus prudente. Une économie fragilisée par sa propre stratégie La contraction du PIB au premier trimestre, combinée à un ralentissement de la consommation et à une instabilité commerciale croissante, illustre les limites d'une politique économique fondée sur l'affrontement tarifaire. À court terme, les données confirment que la stratégie protectionniste du président Trump produit des effets contre-productifs, notamment en désorganisant les chaînes d'approvisionnement et en générant des comportements de consommation défensifs. À moyen terme, l'économie américaine reste robuste sur plusieurs indicateurs fondamentaux, mais sa dépendance à la demande intérieure et sa vulnérabilité face aux tensions commerciales mondiales pourraient fragiliser encore davantage la reprise. Dans les mois à venir, la capacité de Washington à apaiser ses relations commerciales tout en préservant la stabilité intérieure sera déterminante pour éviter une récession prolongée. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!