Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu dans l'après-midi du 9 juillet 2025 au palais de Carthage la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, pour une réunion axée sur la vision stratégique de l'Etat tunisien en matière de politique culturelle. Dès l'entame de l'entretien, le chef de l'Etat a tenu à rappeler que la culture fait partie des secteurs de souveraineté nationale, au même titre que la défense ou la justice. Il a insisté sur le fait qu'elle ne saurait se réduire à une succession d'événements saisonniers ou à une simple vitrine artistique. Des festivals porteurs de sens, pas de divertissement creux Kaïs Saïed a évoqué l'héritage de plusieurs festivals culturels internationaux tunisiens, à l'instar de Carthage, Hammamet ou encore le Festival de jazz de Tabarka, qui ont marqué les esprits bien au-delà des frontières nationales. Selon lui, ces manifestations n'ont pas seulement valorisé les arts et la créativité, elles ont aussi été des tribunes pour les combats universels liés à la liberté, la dignité et l'émancipation des peuples. Il a souligné que ces espaces doivent impérativement rester fidèles à cette mission originelle et ne pas devenir des plateformes commerciales dénuées de contenu éthique. Les festivals culturels, a-t-il martelé, doivent être réservés aux artistes qui défendent la pensée libre et s'opposent à toute marchandisation de la culture. Le président a donné des instructions claires à la ministre pour intensifier les efforts visant à ancrer une culture nationale libre et éclairée, à même de combattre non seulement l'idéologie extrémiste et terroriste, mais aussi l'aliénation intellectuelle. Il a rappelé que la pensée critique et l'art engagé sont les meilleurs boucliers contre toutes les formes d'embrigadement ou de régression idéologique. Restitution du patrimoine : une priorité nationale Autre axe majeur de la rencontre : la question du patrimoine spolié. Kaïs Saïed a demandé à ce que des démarches concrètes soient intensifiées pour récupérer les artefacts et objets culturels tunisiens dispersés à l'étranger, insistant sur le fait qu'il s'agit là d'un droit fondamental du peuple tunisien. Il s'agit, selon lui, de redonner aux Tunisiens la maîtrise de leur mémoire, de leur histoire, et d'assurer une souveraineté culturelle pleine et entière. À travers cet échange avec la ministre Amina Srarfi, le président de la République a clairement affiché sa volonté de replacer la culture au cœur du projet national tunisien. Un projet fondé sur la liberté, l'identité et la résistance face aux dérives d'un monde où l'art, trop souvent, se voit vidé de sa dimension politique et humaine. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!