L'économie allemande a enregistré une contraction de 0,3 % au deuxième trimestre 2025 par rapport aux trois premiers mois de l'année, selon les chiffres révisés publiés vendredi par l'Office fédéral des statistiques. Cette baisse, plus marquée que l'estimation initiale (-0,1 %), traduit l'impact des tarifs douaniers américains imposés par l'administration Trump et la baisse de la demande en provenance des Etats-Unis, principal partenaire commercial de Berlin. Des signes de fragilité persistants Après une croissance de 0,3 % au premier trimestre – elle-même revue à la baisse – l'économie allemande peine à retrouver une dynamique durable. Les anticipations d'un redressement en 2025 s'amenuisent, et certains analystes estiment qu'un véritable rebond ne pourra intervenir avant 2026. Le printemps a été marqué par un recul de 0,3 % de la production industrielle par rapport au trimestre précédent, affectant la quasi-totalité des secteurs, à l'exception notable de l'industrie automobile et de ses équipements. Les exportations ont également fléchi de 0,1 %, confirmant le ralentissement de la demande extérieure. L'effet Trump et la dépendance commerciale L'annonce des nouveaux droits de douane américains avait provoqué un mouvement d'achats anticipés en début d'année, qui avait temporairement dopé les exportations allemandes. Mais une fois ces achats passés, la tendance s'est inversée. Un accord entre Bruxelles et Washington a permis de limiter les surtaxes à 15 %, réduisant l'incertitude sur les marchés. Toutefois, selon Carsten Brzeski, économiste en chef chez ING, « le climat restera fragile au troisième trimestre et aucune amélioration substantielle n'est attendue avant 2026 ». Investissements en repli et consommation timide La conjoncture reste également pénalisée par la faiblesse de l'investissement. Au deuxième trimestre, les dépenses en équipements ont chuté de 1,9 %, tandis que le secteur de la construction reculait de 2,1 %. Si les dépenses de consommation des ménages ont légèrement progressé (+0,3 %), elles demeurent inférieures aux attentes. Le pouvoir d'achat reste contraint par des prix de l'énergie toujours élevés et un climat d'incertitude économique persistant. Premier partenaire commercial, les Etats-Unis en première ligne Les Etats-Unis étaient en 2024 le premier partenaire commercial de l'Allemagne, avec un volume d'échanges de 253 milliards d'euros (286,4 milliards de dollars). La dépendance de l'économie allemande aux exportations rend ainsi les effets des politiques commerciales américaines particulièrement sensibles. Malgré les milliards d'euros investis par Berlin dans les infrastructures et la défense, leurs retombées économiques ne se font pas encore sentir. Pour l'heure, l'Allemagne, locomotive de l'économie européenne, semble condamnée à naviguer en eaux troubles, coincée entre les tensions commerciales transatlantiques, la fragilité de son industrie et la pression persistante des coûts énergétiques. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!