Un incident inhabituel s'est produit jeudi 25 septembre 2025 dans un lycée de Hammamet. Plusieurs élèves ont insisté pour accomplir une prière collective dans la cour de l'établissement, suscitant une vive réaction de l'opinion publique. Dans un communiqué, l'Observatoire national pour la défense de l'Etat civil a dénoncé un « mélange dangereux » entre le religieux, considéré comme personnel et sacré, et l'espace public, régi par la loi et consacré à la vie collective. Selon le communiqué, un élève a justifié cette initiative en affirmant que « la terre de l'école est la terre de Dieu ». L'Observatoire a rétorqué que tous les espaces publics sont, eux aussi, « terre de Dieu », sans que cela n'autorise à interrompre la circulation en pleine rue pour y organiser une prière, ni à perturber un match officiel au milieu d'un stade sous le même prétexte. S'il affirme défendre sans réserve la liberté de croyance et de culte, l'Observatoire estime que ce type de pratiques ostentatoires dans les établissements éducatifs peut être interprété comme un signe d'offensive de l'islam politique contre l'Etat civil. Cela pourrait également ouvrir la voie à des revendications similaires d'autres confessions — chrétienne ou juive — dans les espaces publics.
L'organisation appelle à traiter cette problématique sur plusieurs plans. Sur le plan politique, il s'agit d'instaurer une séparation nette entre la sphère religieuse et les espaces publics, déjà dotés de milliers de lieux de culte réservés à la pratique spirituelle. Sur le plan administratif et juridique, l'Observatoire insiste sur la nécessité de garantir la neutralité religieuse dans les institutions publiques, en particulier dans les établissements scolaires exclusivement dédiés au savoir, quitte à envisager une loi claire sur ce sujet. Sur le plan culturel et éducatif, il recommande une refonte des programmes afin de renforcer l'esprit critique et rationnel des jeunes générations, tout en ouvrant un débat sociétal et médiatique impliquant la société civile. L'Observatoire conclut en rappelant que la religion doit conserver sa dimension spirituelle, tandis que la gestion des affaires publiques repose sur les droits et devoirs des citoyens dans le cadre de l'Etat civil.