C est dernières semaines, l'autoroute A1 reliant Sousse à Tunis a été le théâtre de bouchons inhabituels. Pour franchir un tronçon de seulement deux kilomètres en travaux, de nombreux automobilistes ont dû patienter plus d'une heure. Une situation qui relance le débat sur la gestion des chantiers autoroutiers en Tunisie. Les files d'attente se sont formées bien avant la zone de chantier, sans que les automobilistes n'y soient suffisamment préparés. La circulation se faisait encore à 110 km/h sur deux voies lorsqu'un arrêt brutal a surpris les conducteurs. La première limitation à 90 km/h est apparue trop tard, souvent dans l'embouteillage, créant un effet d'entonnoir au moment du passage en contresens. Cette situation a augmenté les risques de collisions arrière, particulièrement en soirée et sous la pluie. Un calendrier contesté Ces travaux interviennent à une période sensible. La fin d'aout et le début du mois de septembre correspond aux retours familiaux, ainsi qu'aux déplacements liés à la rentrée scolaire et universitaire. Tous ces facteurs combinés ont renforcé l'impression d'un dispositif inadapté face au flux de véhicules exceptionnel. Dans la plupart des pays, la gestion des chantiers autoroutiers obéit à des standards précis : pré-signalisation à cinq, trois et un kilomètre, paliers progressifs de vitesse de 110 à 50 km/h, fusion alternée bien en amont pour organiser les files, fermeture progressive des voies sur plusieurs centaines de mètres, et contresens sécurisé avec barrières, vitesse uniforme et rappels fréquents. Or, sur le tronçon concerné, plusieurs automobilistes affirment que ces mesures n'ont pas été mises en place de manière optimale, ce qui a amplifié la congestion. Au-delà du temps perdu, ces embouteillages soulèvent des inquiétudes pour la sécurité routière. Les freinages brusques peuvent provoquer des collisions en chaîne, les insertions improvisées favorisent les accrochages latéraux et la fatigue accumulée au volant accroît le danger. Les conséquences ne sont pas seulement individuelles : retards de livraison, surcharge pour le transport routier et crispation générale affectent aussi l'économie et la mobilité. Des pistes pour fluidifier le trafic Des experts et usagers avancent plusieurs solutions simples mais efficaces : renforcer les annonces à distance, allonger la zone de fermeture avec signalisation lumineuse, raccourcir la longueur des tronçons actifs, concentrer les travaux hors des heures de pointe et mettre en place une régulation dynamique grâce à des véhicules-pilotes pour casser les ondes de freinage. En attendant d'éventuelles améliorations, les automobilistes sont appelés à anticiper davantage en réduisant leur vitesse dès les premiers signes de ralentissement, à respecter la fusion en alternance et à conserver une distance de sécurité. Certains recommandent même d'emprunter la RN1 via Bouficha ou Hammamet pour contourner la saturation. Ainsi, le cas de l'autoroute A1 entre Sousse et Tunis illustre l'importance d'une meilleure planification des chantiers autoroutiers. Si les travaux sont nécessaires pour l'entretien et la sécurité des infrastructures, leur gestion doit éviter de transformer deux kilomètres de chantier en une heure de blocage. Une anticipation renforcée, une signalisation plus progressive et une adaptation au calendrier de circulation pourraient réduire considérablement les désagréments et restaurer la confiance des usagers. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!