L'érudit et imam égyptien Wajdi Ghenim, actuellement en visite en Tunisie sur invitation du parti Ennahdha, a donné une conférence à la Coupole d'El Menzah sur le thème “la conquête spirituelle”. Au cours de cette rencontre, il a traité de divers thèmes à travers le prisme des médias et des nouvelles tendances qui, selon lui, sont destinés à conquérir les esprits des croyants en changeant les valeurs et la signification des mots. Il a évoqué aussi l'égalité des genres, le rôle de la femme, le martyr, la culture et les médias. Il a appelé l'assistance composée essentiellement de militants du parti Ennahdha à être fière de son islam en s'y attachant, félicitant les Tunisiens d'être les premiers à se débarrasser de la dictature. C'est dans une salle archicomble surchauffée par une ambiance de grande ferveur religieuse au cri d'Allahou Akbar et de lecture de versets coraniques que l'assistance surexcitée scandant “le peuple veut le Califat islamique”, a accueilli le savant égyptien Wajdi Ghenim qui a usé tout au long de son sermon d'images, d'anecdotes et d'humour. Le conférencier a commencé par une longue introduction sur la nécessité d'être fier de son Islam et de persévérer sur la voie tracée par Dieu et son Prophète Mohamed (PSL), appelant les Tunisiens à s'attacher à extérioriser leur islam en montrant les signes extérieurs comme se faire pousser les barbes pour les hommes et le port du voile (Hijab) pour les femmes. Abordant le thème de la conférence, il a souligné que “l'Occident croisé qui a en 200 ans lancé 9 croisades est arrivé à la conclusion qu'on ne peut pas vaincre les musulmans par la force des armes. C'est pourquoi, a-t-il poursuivi, il a opté pour conquérir l'esprit des musulmans à travers des subterfuges et la sémiologie en détournant le sens des mots. Pour lui, les musulmans sont matraqués à longueur de journée à travers les médias, par des scènes culturelles et forums, et par une inversion systématique des sens qui présente ce qui est légal et permis par l'islam sous des traits négatifs et ce qui est interdit et prohibé par la religion musulmane sous des aspects positifs. Ainsi les aspects principalement visés sont “les envies” en jouant sur le physique et la “ressemblance” en influant sur l'esprit. L'orateur qui galvanise de temps à temps l'assistance par des cris d'Allahou Akbar a donné, à titre d'exemple, la consommation de l'alcool interdite en Islam qui est présentée à travers le filtre des nouvelles valeurs comme “de l'eau de vie”. Les médias élément perturbateur de la foi Pour Wajdi Ghenim, les médias constituent le support de ce nouvel instrument destiné à atteindre les musulmans dans leurs esprits en les habituant quotidiennement à des images allant à l'encontre des principes de l'Islam comme montrer des images de femmes ne portant pas le voile, la promiscuité entre hommes et femmes et à travers des débats qui présentent les musulmans comme rétrogrades refusant le progrès ou les réformes du système éducatif et la société. Il soutient que les alternatives présentées dans ces réformes sont contre les enseignements de la religion islamique. Il a dénoncé la position défensive dans laquelle les musulmans sont mis en “leur répétant sans cesse que vous refusez les progrès donc l'Islam est une religion arriérée”. Les islamistes sont taxés de tous les vocables péjoratifs comme terroristes, extrémistes et réactionnaires. L'orateur a indiqué que les appellations de démocrate, libéral et autres sont des néologismes et n'ont rien avec l'islam parce qu'ils ne sont pas d'origine divine. L'homme reste Homme et la Femme demeure femme Le cheikh Wajdi Ghenim s'est moqué du principe d'égalité entre les genres promus, aujourd'hui, comme un signe de modernité, affirmant ” qu'un homme reste un homme et une femme demeure une femme, une relation ressemblante à celle du coq et la poule”. Il s'est insurgé aussi contre ces nouvelles modes adoptées par certaines femmes qui portent le hijab et se permettent d'enfiler le pantalon en se disant qu'elles sont mieux que celles qui ne le portent pas. “Le style des femmes qui portent léger et court est qualifié de style sportif comme pour inciter à la débauche”, a -t-il dit en les tournant en dérision. Le conférencier a dénoncé aussi les femmes qui pratiquent le sport citant notamment le tennis et la natation où la femme est obligée d'être dans la plus simple tenue ce qui est contraire aux principes de l'islam. Il a plaidé aussi pour la polygamie qui, a-t-il dit est un ordre divin. Mourir en martyr vaut mieux que de mourir sur son lit ! Le savant égyptien a fait, au cours de cette conférence qui ressemble à un prêche, l'apologie du martyr, indiquant que celui qui meurt en martyr pour Dieu ira directement au Paradis, illustrant ses propos, par les versets qui indiquent qu'il ne faut pas considérer les martyrs comme des morts mais qu'ils sont bien vivants auprès du Seigneur. Il a affirmé que comme la mort est inévitable que tout un chacun doit mourir , mieux vaut mourir pour une cause divine que de mourir tranquillement sur un lit auprès de sa famille . Pour lui le martyr donne un sens à la mort.