Le président du mouvement Nidaa Tounes Béji Caïd Essebsi a reconnu s'être trompé sur la réalité du mouvement Ennahhdha, affirmant qu'il a contribué à son accession au pouvoir. Il a illustré ses propos en indiquant avoir plaidé la cause de ce mouvement lors de ses déplacements en Europe et aux Etats-Unis et auprès des pays du G-8, leur affirmant que la Tunisie servira de modèle de réussite de l'islam politique. Béji Caïd Essebesi a affirmé, lundi 29 octobre lors d'un entretien avec la chaîne Al Arabiya, qu'il pensait que le mouvement Ennahdha était modéré et que partant des traditions tunisiennes, il sera différent des autres courants islamistes dans le monde. Mais il s'est avéré avec la pratique du pouvoir que le mouvement Ennahdha est un parti islamiste qui, conformément à l'acceptation du mot islamiste, il exploite l'islam à des fins politiques pour accéder au pouvoir. Essebsi a dénoncé aussi la mainmise d'Ennahdha qui utilise la violence pour exclure de la scène politique toute voix discordante en particulier celle de Nidaa Tounes qui est spécialement visé pour des raisons sur lesquels il n'a pas voulu s'étaler. Il a balayé d'un revers de la main l'accusation portée contre son parti qui servirait de tremplin aux anciens RCDistes pour revenir au pouvoir, affirmant qu'à l'examen des choses , il s'est avéré que son parti ne compte que deux membres qui ont appartenu au RCD dissous. Si on leur reproche quelque chose, a-t-il dit, qu'on les présente devant la justice pour rendre compte de leur actes, sinon on ne peut pas discriminer les personnes pour leur fasciés. Le président de Nidaa Tounes a mis en garde contre le cycle de violence dans lequel pourrait entrer le pays depuis la mort de Lotfi Nakedh coordinateur régional du parti ? Il a affirmé que des armes circulent dans le pays, soulignant que les autorités sont au courant de cette réalité qui constitue une menace pour le pays notamment son tourisme et son économie. Béji Caïd Essbsi a tendu la main aux dirigeants d'Ennadha, affirmant que la conjoncture actuelle ne permet pas au pays de s'exposer à davantage des divisions, plaidant pour une consensus et se disant prêt à s'allier avec Ennahdha pour faire prévaloir l'intérêt du pays.