Il parait qu'un paquet suspect a été retrouvé sur le perron d'un colonel de l'Armée Nationale du côté d'El Manar à Tunis. Il parait aussi que ce colis renfermait les composantes d'une bombe. Il parait par ailleurs, que les poseurs du colis y ont glissé une lettre pour exiger l'arrêt des opérations militaires au Chaâmbi contre les éléments armés qui y seraient retranchés. Il parait, enfin, que la lettre est signée AQMI. C'est qu'ils sont devenus hyper gentils, ces messieurs de l'AQMI. Ils n'ont pourtant jamais eu dans leurs habitudes de laisser des avertissements écrits à ce que l'on sache. Et même s'ils commençaient à apprendre cette civilité, le texte écrit ne peut en aucune manière être l'œuvre d'un fanatique illuminé, dont le style serait reconnaissable. Mais aussi, les terribles guerriers de l'AQMI auraient omis de mettre dans le paquet les matières explosives, histoire de faire tout de même « un peu vrai ». « On » veut faire peur au tunisien, et « on » veut, par la même occasion entamer le moral de certaines parties. Et justement ces parties, ce sont les hommes de l'Armée Nationale et ceux de la Garde nationale. Il devient donc capital de répondre à la question à un million de dollars, à savoir : C'est qui, ce « on » ? Faute de pouvoir répondre un tant soit peu à cette question, nous allons nous contenter de faire des constatations : Les cibles des attentats jusqu'alors se limitent aux agents de la garde nationale et de l'armée (Attentat du chaâmbi, voiture piégée à La Goulette, Mine au passage d'une patrouille de la garde nationale à Fouchana, colis suspect au Manar). D'un autre côté, il s'avère que ce sont, justement, les agents de la garde nationale et les soldats de notre valeureuse armée, qui ont refusé d'intervenir au Bardo, le jour des funérailles de Mohamed Brahmi, et qui ont désobéi aux ordres de matraquage des foules. Bizarre, ne dirait-on pas qu'ils sont punis pour cette prise de position ? Ensuite, tous les représentants du gouvernement et de la Troïka au pouvoir, s'étonnent et déplorent que suite à une menace terroriste, les tunisiens se retrouvent divisés et s'opposent en deux pôles au lieu de se réunir autour de leur classe dirigeante « comme cela se fait dans les autres pays, en cas d'attaque terroriste ». En d'autres termes, on dirait qu'ils s'attendaient à ce que tout le peuple et toute la classe politique du pays, s'unissent en un seul front autour d'eux. Et ils s'étonnent que cela se passe autrement. En plus clair, ils s'attendaient à ce que les attaques terroristes soient une aubaine pour le gouvernement et pour la Troïka, pour pouvoir traverser sans encombre la passe difficile qui s'annonçait devant eux suite aux évènements d'Egypte. Au total, nous-nous retrouvons face à des attentats qui ressemblent à peine à, des brouillons de ceux de l'AQMI, et qu'on veut nous faire croire qu'ils portent l'empreinte de la nébuleuse terroriste. On se retrouve aussi devant des attentats, que non seulement, Al Qaïda ne revendique pas fièrement, comme à son habitude, mais dans lesquels elle dément formellement son implication... Et d'un autre côté, on se retrouve devant une classe dirigeante qui déplore que le peuple et le pays entier ne se soit pas unifié autour de ses dirigeants, à l'occasion des attaques terroristes. C'est comme s'ils n'avaient pas retrouvé le résultat escompté ! Alors, à qui profite le crime, et qui pourrait se cacher derrière le fameux « on » ?