Il était une fois une noble dame, vénérable et vénérée, issue d'une famille respectable, mais, hélas pas assez riche. Riche, elle l'était tout de même, de près de 3000 ans de passé glorieux. Cette dame s'évertuait à élever ses nombreux enfants dans le respect des us et coutumes et celui des préceptes et de la bonne parole de Dieu. La noble dame s'échinait à subvenir aux besoins de sa petite tribu, tant bien que mal, se faisant aider par des voisins pas souvent bienveillants, mais elle a toujours su, par sa sagesse et sa clairvoyance, tirer son épingle du jeu, et garantir à sa progéniture la vie décente et l'éducation adéquate. Elle a toujours traité ses enfants sur un pied d'égalité, sans favoritisme, bien qu'il y ait eu parmi eux un enfant terrible, le genre de gosse dur et grincheux, celui qui est toujours insatisfait et insatiable. Un enfant qui ne nourrissait aucun bon sentiment, ni pour sa mère ni pour ses frères. Un enfant qui refusait de s'intégrer dans l'esprit de la famille et qui s'entêtait à n'en faire qu'à sa tête. Un enfant qui ne cessait de se chamailler avec ses frères et qui devenait de plus en plus violent, et de plus en plus malveillant, à un point qu'il commençait à représenter un péril pour la famille et son unité. Finalement, cet enfant terrible, a fini par être mis au ban par ses frères, ce qu'il a mal accepté et ce qui l'a poussé à partir au loin, histoire de se faire oublier sous d'autres cieux, des cieux qu'on ne pouvait apercevoir tellement il y avait du brouillard. Mais au lieu de se faire oublier ou de se faire une raison, cet enfant n'a pas cessé un jour, de là où il était de provoquer ses frères et de causer du tracas à la noble dame. Il en avait, surtout, après celui de ses frères qui a été chargé par la noble dame de veiller aux affaires du clan. Les années ont défilé, des années gaies et d'autres plus sombres. La noble dame et ses enfants subissant comme tout le monde les affres du temps et surtout les assauts répétés des voisins et des amis qui commençaient à se montrer sous leur vrai visage, et à s'immiscer dans les affaires propres de la noble dame et ses enfants. Les temps étant devenus plus durs, et la famille vivant de plus en plus sous la pression des voisins, les querelles ne tardèrent pas à apparaitre et à se faire de plus en plus violentes nourries par la malveillance de certains « amis ». Jusqu'au jour où, les choses s'étant envenimé, le fils chargé de la direction des affaires, las d'être décrié par ses frères, claqua la porte et parti voir ailleurs, s'il n'y faisait pas plus beau, laissant la noble dame dans le désarroi, et ses frères dans la débandade totale. C'est alors que l'enfant terrible, sautant sur l'occasion et profitant du vide créé par le départ de son ainé, décida de rentrer, sans crier gare, soutenu dans sa démarche par certains voisions, ceux-là même qui étaient derrière le chaos qui avait précédé. La noble dame lui ouvra ses bras et son cœur et lui confia, toute crédule, la gestion des affaires de la famille, croyant que cet enfant n'était peut-être pas si terrible qu'elle le pensait, ou qu'il s'était assagi après tant d'années d'exil. Mal lui en prit, car, très rapidement, la noble dame commença à ressentir un étau qui lui serrait la gorge, qui l'empêchait de respirer, qui la contrôlait dans ses faits et gestes. Elle commençait aussi à ressentir les affres d'une misère galopante qui l'enveloppait. Heureuse qu'elle était d'avoir retrouvé en son enfant terrible, une seconde jeunesse qui allait lui faire oublier les querelles d'antan, elle ne s'était pas rendue compte que cet enfant ne voyait en sa mère, qu'une simple génitrice, et qu'il se sentait plus redevable à ses frères. Non pas ses frères de sang, mais ses autres frères d'un autre clan, auquel il a toujours revendiqué son appartenance. La noble dame ne se rendit que trop tard que ce fils indigne faisait primer les intérêts des autres à ceux de sa propre famille et de sa noble mère. Et c'est avec un grand effroi qu'elle dû constater que ce fils a vite fait de dilapider les quelques deniers qui faisaient vivre la famille, en les bradant au profit de ses autres frères, qui se faisaient désormais de plus en plus présents chez la noble dame et qui devenaient de plus en plus arrogants et de plus en plus envahissants, même dans leur façon de vivre et d'être, façon qui était pourtant si décalée par rapport au mode de vie de la noble dame et de ses enfants. La noble dame se trouva, ainsi, prise en tenaille entre ce fils indigne et ses frères d'un autre monde et d'une autre ère, et elle ouvrit les yeux sur des atrocités qui commençaient à devenir monnaie courante chez elle. Désormais, on assassine chez la noble dame, on brûle et on s'attaque aux saints hommes, on dilapide les biens du clan, on enlève les filles du clan pour en faire des esclaves sexuelles chez des barbares... Non noble dame ! Non, il ne faut pas pleurer. Il est trop tard pour les larmes. Il fallait savoir que cet enfant n'est plus le fil que vous avez enfanté. Ce fils n'est plus votre fils, il est devenu le frère de ses frères !