Le Jebel Chaâmbi, à cheval sur la frontière tuniso-algérienne, ne cesse de susciter la curiosité des observateurs, de par les scénarios qui s'y trament, et les tragédies qui s'y dessinent. Et pour rappel, cette énigme ne date pas de cette année, avec la recrudescence des actes terroristes et autres attentats qui ont visé nos soldats et agents de la sûreté, ni d'ailleurs d'il y a deux ans, quand on a commencé à parler de groupes de terroristes qui s'entrainent sur les hauteurs du mont, et que certains de nos politiciens ont eu l'audace de prétendre qu'il ne s'agissait que de quelques jeunes qui s'y adonnaient à une activité physique pour, probablement, lutter contre le cholestérol, ont-ils précisé. Non, l'énigme du Chaâmbi remonte à bien plus loin que çà. Elle remonte, au moins, au mois de décembre 2010. Car on se rappelle tous que cette région a été l'épicentre des mouvements sociaux et des répressions sanglantes qui s'en sont suivies, et qui ont mené le pays là où il se trouve de nos jours. On se rappelle, en effet, de ces citoyens qui sont tombés sous les balles de « snipers », alors que les différents corps armés du pays prétendaient n'avoir pas usé de ce type de munitions. On se rappelle, aussi, que les premières autopsies de ces malheureuses victimes des snipers, avaient conclu à leur décès par des balles que les forces armées tunisiennes ne possédaient pas. On se rappelle, de même, de ses sombres groupes d'individus cagoulés qui apparaissaient au moment des manifestations et qui déclenchaient les hostilités avec les forces de l'ordre, en attaquant, notamment, les postes de la police et de la garde nationales, et qui disparaissaient, ensuite, comme par enchantement, quand les coups de feu commençaient à fuser. On se rappelle aussi ces histoires de snipers « étrangers » qui avaient été localisés par les citoyens, et qui se sont, ensuite, évanouis dans la nature. Quelques parties, généralement bien informées, avaient, par la suite, évoqué le rôle joué par certains services de renseignements étrangers dans cette tragédie, de même que celui joué par des « combattants » islamistes du Hamas. Le tout étayé par des arguments en rapport avec les armes employées et les méthodes d'opérer qui ne manquent pas de rappeler le mode opératoire des milices armées du Hamas, dans sa guerre contre l'entité sioniste. Mais cette « théorie » a vite été démentie par d'autres parties qui sentaient, de cette manière, l'étau, de la responsabilité de ces meurtres, se resserrer autour d'elles. Et on a vite crié aux hallucinations et à la paranoïa des accusateurs. Mais voilà, que depuis cette époque, de l'eau a coulé sous les ponts, et on en a appris un peu plus sur l'implication des guerriers du Hamas dans les tueries qui ont émaillé le « printemps arabe », notamment en Egypte, où des tireurs d'élite du Hamas ont été capturés en flagrant délit d'assassinat de policiers et de citoyens. Comme on se rappelle du mécontentement populaire suscité par l'hospitalité offerte, à une certaine époque, par les décideurs tunisiens à un certain nombre d' « étudiants » gazaouis, et de la hantise suscitée par l'arrivée de ces individus dont on se doutait (un peu) qu'ils étaient des combattants islamistes, et on appréhendait les conséquences de leur « expertise » sur l'état de préparation des terroristes locaux. Et ne voilà-t-il pas, que le mystère commence à être levé de plus en plus chaque jour, sur cette énigme, grâce, notamment, à la perspicacité des services de l'armée algérienne. En effet, les forces armées algériennes viennent de faire une découverte de taille, qui pourrait contribuer à comprendre, à défaut de résoudre, l'énigme du Châambi, et de qui se cache derrière. L'armée nationale algérienne a annoncé, selon des déclarations faites à Jawhara FM, qu'elle vient de découvrir l'existence de nombreux tunnels, longs de plusieurs kilomètres qui sillonnent les frontières de la Tunisie avec l'Algérie et même avec la Libye. L'armée algérienne a pu avoir les preuves que ces tunnels sont employés par les terroristes pour se déplacer entre les trois pays et pour recevoir le ravitaillement en victuailles et en armes et munitions. Actuellement, les forces armées tunisiennes et algériennes sont à pied d'œuvre pour ratisser ces passages sous-terrains et pour les explorer avant de les détruire. Les opérations se déroulent, nous dit-on, avec beaucoup de précautions de peur que ces tunnels ne soient minés. C'est, donc, une découverte de taille qui pourrait contribuer à lutter contre ces groupes armés. Mais pas seulement, car c'est une découverte qui en dit long sur les architectes qui ont construit ces tunnels et érigé cette stratégie dont la maîtrise est acquise par certaines parties, de façon quasi exclusive. Ce qui permettrait, par voie de conséquence de jeter de la lumière sur des évènements qui sont restés mystérieux et énigmatiques depuis un certain hiver 2010-2011.