Pour fêter ses 25 ans, la Commission mixte franco-tunisienne pour la coopération universitaire a décerné trois récompenses à des thèses novatrices. Les prix ont été remis par la ministre française de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, et le ministre tunisien de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l'Information et de la Communication, Taoufik Jelassi. Le premier prix a été attribué à une étudiante de l'Ecole Nationale des Ingénieurs de Sfax, et le deuxième ex æquo, deux étudiants de l'Ecole Nationale des Ingénieurs de Tunis. Ceci étant dit, il est curieux de remarquer que les trois travaux élus pour ces prix sont des travaux scientifiques. Ce qui laisse penser que la commission qui avait été chargée de sélectionner les thèses à couronner est à composition strictement, et exclusivement, scientifique. Or, il n'y a pas que les spécialités scientifiques dans les universités tunisiennes. Il y a, aussi et surtout, les spécialités de sciences humaines et sociales, où le corps enseignant de même que les étudiants, sont en train de faire un travail colossal, notamment pour décortiquer et expliquer les nouveaux faits sociaux qui grèvent les nations et les populations arabo-musulmanes, et que nos amis d'outre méditerranée ont choisi de nommer « printemps arabe ». Et il faut concéder qu'en matière de sciences humaines, et surtout en relation avec les faits sociaux en rapport avec le printemps arabe, nos chercheurs tunisiens font figure d'experts. Et leurs travaux sont, certainement, et de loin, plus innovateurs que tous les autres essais en sciences exactes et en ingénierie. Tout ceci pour dire que le ministère de l'enseignement supérieur devrait regarder, aussi, du côté des travaux en sciences humaines et sociales, pour décerner les prix de thèses novatrices. Des travaux, réellement, innovateurs et pleins de précieux enseignements, et où les universitaires tunisiens en ont de la matière pour enseigner à leurs collègues étrangers, au lieu de se contenter de primer des travaux scientifiques, où le chercheur tunisien ne fait que montrer à quel point il est bon élève de ses enseignants étrangers, et à quel point il a assimilé leurs cours.