Le processus électoral a délivré ses derniers secrets, l'électorat tunisien a confié les clés de la maison tunisienne à Nida Tounes (NT), lequel a gagné sur tous les tableaux et, à ce titre, est chargé de remettre le pays sur pied sur divers plans, et non des moindres. Maintenant, après un temps de réjouissance, bien compréhensible, il s'agit de retrousser les manches et d'ouvrir les chantiers et les dossiers. Les défis à relever sont à la mesure de l'état de déconfiture du pays. Le nouveau pouvoir, dégagé par les urnes, qui n'a certes pas de baguette magique, d'autant plus que les ailes sont plombées par un lourd héritage à solder, est appelé à structurer sa gestion sur sept principes fondamentaux, à savoir, dans le désordre : Sous ces axes de déploiement, nombreux domaines et secteurs, plus stratégiques les uns que les autres, empêtrés aujourd'hui dans l'incertitude, la gabegie et la crise, nécessitent une vision, une méthode, une stratégie de relance et un plan d'action. Il n'est plus question de programme électoral, dont la première fonction est de mobiliser les électeurs, mais, compte tenu de la difficulté et de la complexité de la prochaine étape, d'un projet de gouvernance, d'un modèle de développement et d'une politique gouvernementale à laquelle tous les tunisiens peuvent se reconnaitre et dont ils sont mesure de constituer le relai et le porte-drapeau. Nul doute que les tractations sur la composition de la nouvelle équipe gouvernementale, le seul inconnu jusqu'ici dans l'équation du pouvoir, conditionnent, dans une large mesure, l'ordre des priorités et la nature du programme à accomplir, par étapes et selon des cibles bien négociées au préalable par les différents partenaires concernés. Par contre, l'œuvre doit être bien expliquée dans tous ses axes et contours. La communication est le maitre mot. En effet, en toute logique, le nouvel Exécutif sera certainement appelé à prendre des décisions impopulaires et à trancher dans le vif sur certaines questions de haut intérêt. L'enjeu suppose une communication à toute épreuve et de tout instant. Faute de quoi, le système de gouvernance sera immanquablement enrayé et fragilisé. Il n'est pas question d'attendre le nouveau pouvoir au tournant mais de le juger sur ses réalisations et sur ses capacités à remettre le pays sur les rails et à emprunter le droit chemin. Ce sera à l'aune de sa prestation, de sa valeur ajoutée et de sa faculté à faire bouger les lignes que le peuple tranchera. Faire évoluer la situation, voilà la première perception à faire naitre chez les tunisiens, lesquels, quoique conscients de la complication de la tâche et de l'étroitesse de la marge de manœuvre, resteront certes à l'affût, mais feront confiance à une équipe qui mouille le maillot, qui cravache dur et qui se démène pour sortir le pays de l'ornière. Personne n'attend des miracles mais tout le monde attend un Exécutif investi à fond et capable, à terme, de redorer le blason national à tous les niveaux. Un signe de redressement ou un bilan à mi-parcours prometteur ou un faisceau d'indicateurs plus au vert, voilà tout ce que les tunisiens réclament, du moins au premier stade. Un seul mot d'ordre : Bosser ! Dans ce cadre, le nouvel Exécutif doit donner l'exemple et cultiver la valeur travail au sein de la force active tunisienne. Le service public, la classe politique, toutes obédiences confondues (majorité ou opposition), la société civile, le secteur privé, le Quartet du Dialogue National, chacun selon son profil et son champ de compétence, sont appelés à assumer leur responsabilité et à jouer leur rôle. Le renouveau de la Tunisie passe par un consensus national et une implication, pleine et entière, de toutes ses forces vives et de toutes ses catégories sociales. Une logique de partenariat en quelque sorte. L'heure est au travail et au don de soi. Le sauvetage de la Tunisie est à ce prix. En tout état de cause, le processus électoral n'a pas délivré un chèque en blanc au nouveau pouvoir. Tout le monde reste en éveil, aux aguets, il est important et non moins salutaire que les gouvernants tiennent compte de cette donne et offrent des perspectives opérationnelles et tangibles à la population. Les électeurs ont adressé un message limpide, il incombe au nouveau pouvoir d'en saisir les signaux et d'en concrétiser ou du moins de s'évertuer à en concrétiser les aspirations sur le terrain. Le contrat est donc on ne peut plus clair. Nul doute que, comme toute grande œuvre humaine, la reconstruction ne sera guère aisée mais qui ne peut être objectivement réductible à sa première fausse note. Le chemin est long, trop long même, le nouveau pouvoir est tenu d'en paver les abords dans la cohésion et la bonne intelligence. Croire et faire croire à la réussite est en soi une forme de succès, un grand pas sur la voie de la victoire. Victoire sur le chaos économique, sur la précarité sociale, sur le déséquilibre régional, sur le clivage politique, sur l'injustice et l'inégalité dans toutes leurs expressions et manifestations. Brasser plus large et réunir dans le compromis, l'espoir et l'équité. Le costume de pouvoir fédérateur et fondateur n'est ample et évasé que pour ceux qui n'y croient pas. Un seul slogan : Rassembler autour d'un projet crédible, fiable et viable. C'est le crédo pour réconcilier et partir de l'avant.