Les opérations aériennes de l'OTAN ont affaibli les forces de Mouammar Kadhafi mais n'ont pas permis de prendre un avantage suffisant dans un conflit qui menace de se transformer en impasse pour les alliés. Ce constat a été dressé par l'amiral Mike Mullen, chef d'état-major de l'armée américaine, lors d'une visite vendredi aux troupes américaines encore stationnées en Irak. Evaluant la situation en Libye depuis la mise en place de la zone d'exclusion aérienne sous mandat de l'ONU, il y a un mois, l'amiral Mullen a estimé que les frappes de la coalition avaient permis de réduire de 30 à 40% le gros des forces terrestres loyales au dirigeant libyen. Toutefois, “on se dirige certainement vers une impasse”, a prévenu Mike Mullen. Forts des progrès enregistrés, les alliés entendent poursuivre leurs efforts et prévoient de recourir à des drones armés, appareils guidés à distance et sans pilote. La première sortie de deux de ces engins a été annulée en raison du mauvais temps vendredi. Face à la pression militaire de l'OTAN, les forces kadhafistes offrent une résistance inattendue et elles continuent d'assiéger Misrata, troisième ville du pays et seule agglomération tenue par les rebelles dans l'Ouest. Les combats pour la maîtrise du centre-ville se poursuivent, notamment autour d'un important immeuble qui servait de repaire aux “snipers” et aux hommes de Kadhafi. Les rebelles affirment avoir pris plusieurs autres bâtiments que détenaient les forces gouvernementales. Les autorités de Tripoli revendiquent, elles, détenir 80% de Misrata. Les affrontements se poursuivent rue par rue tandis que se fait sentir une pénurie de carburant et d'aide médicale parmi les civils pris au piège des violences.