Le franc succès de Nida Tounes (NT) aux dernières élections législatives et présidentielles semble tourner à la victoire à la Pyrrhus. Les pertes pèsent lourdement en termes de cohésion interne, de crédit populaire et de perspectives d'avenir. De toute évidence, NT a mal digéré et géré sa réussite électorale. La conquête du pouvoir a fait exploser les bombes à retardement, mettant à nu diverses lignes de rivalité interne. Les conflits jusqu'ici tus, échéances électorales obligent, ont fini par remonter à la surface et par menacer l'équilibre et la pérennité du parti. Le dernier en date : La course au poste de Secrétaire Général et le risque de déclenchement d'une nouvelle guerre de clans. La récente décision du bureau politique de NT d'interdire le cumul de mandats, entre la responsabilité gouvernementale et la fonction partisane n'est pas loin de remettre en question le léger éclairci que l'environnement du parti accuse actuellement. Cette mesure sera-t-elle imposée et appliquée vaille que vaille ?! Le doute est permis dans la mesure où le principe de non cumul entre la qualité de député à l'ARP et le poste gouvernemental, pourtant décrété tambour battant avant le scrutin, n'a guère été respecté. Pourquoi il n'en serait pas de même cette fois-ci. Selon les indiscrétions, recueillies ci et là, deux candidats se démarquent et semblent prêts à en découdre: D'une part Taieb Baccouche, Ministre des Affaires Etrangères et Secrétaire Général de NT en exercice, candidat à sa propre succession. Et d'autre par Mohsen Marzouk, conseiller politique auprès du Chef d'Etat, désireux de l'en déloger. Le duel à distance est bien lancé. Chaque aile de NT soutient son poulain. Le bras de fer annonce la couleur. Le bureau politique est parait-il divisé entre les deux prétendants dont chacun se déclare tout disposé à se consacrer strictement à la cause partisane, à l'exclusion de toute charge au sein de l'Exécutif. Le choix est aussi douloureux qu'impératif. Quid de la position des conservateurs et celle des réformistes ? En tout cas, une grosse pomme de discorde en perspective. Le premier congrès national de NT risque d'être houleux. En conclusion, le processus de désignation du Secrétaire Général de Nida Tounes serait-il un autre cheval de bataille ou de Troie ? Une autre épreuve de force de nature à fragiliser davantage le parti et à réduire encore plus la taille de sa base de sympathisants ? La question s'impose d'elle-même.